Chapitre 8
Tate
– Sérieux ?
Cassie me regarde complètement ébahie, comme si elle ne pouvait pas comprendre que j’avais vraiment envie de l’embrasser.
– Tout ce qu’il y a de plus sérieux, je dis en me retenant de rire.
Cette fille est un vrai mystère pour moi. Elle doit pourtant savoir qu’elle est magnifique, non ? ? moins qu’elle ait vécu toute sa vie sans se regarder dans un miroir ni se voir toute nue, je ne peux pas imaginer qu’elle ne soit pas consciente de son pouvoir de séduction.
– Tu as dit que tu étais sur le point de… Est-ce que ?a veut dire que maintenant tu ne vas plus le faire ?
Je la sens inquiète tout à coup.
– ? toi de décider. (Je lève un sourcil.) Tu veux que je le fasse ?
Elle hésite. Une fois de plus, je ne sais pas sur quel pied danser. Son amie Joy a été très directe pourtant, le week-end dernier, quand elle m’a coincé sur la promenade et qu’elle m’a bien dit que Cassie était prête pour un amour d’été. Si je n’avais pas été débordé de boulot, j’aurais appelé Cassie plus t?t. Ce soir, c’est ma première soirée libre de la semaine. En fait, j’avais même l’intention de lui proposer de sortir ce week-end, mais ?a, c’était avant qu’elle hésite à m’embrasser. Qui sait, peut-être que son amie se foutait de ma gueule ?
Mon regard se pose à nouveau sur ses lèvres. Bordel… elle les lèche encore. Elle n’a aucune idée de l’effet que ?a me fait.
– ? moins que tu préfères disserter sur le mot ? humide ? ?
Cette fois, elle rit jaune.
– Non, je suis désolée. C’est juste que… je ne suis pas douée pour ce genre de choses. Je suis avec le mec le plus sexy que j’aie jamais vu, il vient de me dire qu’il veut m’embrasser et mon premier réflexe est de lui poser des questions, parce que je suis tellement maladroite quand il s’agit de…
Elle s’arrête net. J’ai déjà remarqué qu’elle a tendance à faire ?a quand elle commence à babiller. C’est là qu’elle me surprend. Avec un grognement d’impatience, elle marmonne ? et puis merde ! ?, et l’instant d’après, ses douces lèvres viennent se poser sur les miennes.
Yes !
Après la surprise vient la faim. Une poussée de chaleur monte directement dans ma queue dès que la langue de Cassie trouve la mienne et qu’elle se met à gémir. Rien ne me fait plus bander qu’un bon baiser. Bien s?r, j’aime la sensation de la bouche d’une femme sur ma queue, la sensation de glisser à l’intérieur et hors d’une chatte chaude et étroite, mais rien ne vaut un vrai baiser. Surtout un de ces baisers où les bouches se fondent l’une dans l’autre, où les langues se taquinent tandis que les mains descendent pour caresser un cul à la fois ferme et souple.
Cassie gémit encore quand je touche ses fesses à travers son short. Le bas de son corps se rapproche de plus en plus de mon bassin. Elle a un go?t de vodka et de framboise… c’est le paradis absolu. J’intensifie le baiser, gémissant à mon tour contre ses lèvres, oubliant complètement où je suis, jusqu’à ce qu’une voix m’appelle.
– Tate !
Cassie et moi nous séparons. Je jette un coup d’?il par-dessus mon épaule pour m’apercevoir que Mackenzie me fait signe depuis la terrasse. Sa tête renfrognée ne trompe personne.
– J’ai besoin de ton aide pour transporter des caisses de bière, crie-t-elle.
N’importe quoi. ? trois mètres d’elle, il y a Jay West, un type qui peut soulever une montagne, sans parler de son mec qui travaille dans le b?timent. Et c’est à moi qu’elle demande de porter quelque chose ?
C’est clair, Cabot me met des b?tons dans les roues. Quelles que soient ses motivations, elle a réussi à casser l’ambiance.
Cassie recule précipitamment d’un pas, remettant des mèches de cheveux derrière ses oreilles. Ses joues sont écarlates. Il y a un instant, c’était parce qu’elle était excitée, maintenant, c’est parce qu’elle est visiblement gênée que tous les regards se tournent vers nous.
– Euh… oui, je réponds, la voix éraillée. (Je me racle la gorge.) Attends, Cass, je reviens dans une minute.
En m’éloignant, je réarrange discrètement mon bermuda. Putain… ce baiser m’a fait bander, mon pouls bat toujours fort. En me dirigeant vers la terrasse, je surprends Alana en train de me regarder. Je lui fais un petit signe de tête et elle se contente de lever les yeux au ciel. C’est dr?le, n’importe quelle autre fille afficherait au moins une trace de jalousie en regardant un ex sortir avec quelqu’un d’autre, mais Alana reste totalement indifférente. Je n’ai pas embrassé Cassie pour rendre Alana jalouse. ?a faisait longtemps que je n’avais pas rencontré quelqu’un qui me fasse autant rire que Cassie. Et elle est sacrément bien roulée. Elle m’excite un max. Alana, je n’y pense plus. Dès que la copine de Cassie m’a dit qu’elle était à la recherche d’une romance pour l’été, ma queue a réagi au quart de tour.
Sur la terrasse, Mackenzie me regarde, l’air perplexe. Elle ne dit rien et me fait signe de la suivre.
– C’est quoi ce bordel ?
– Quoi ?
Elle me jette un coup d’?il avant d’avancer à nouveau, traversant le salon en direction de la porte d’entrée.
– Comment ?a, quoi ? Ce n’était vraiment pas le moment, je rouspète.
– Oui, j’ai remarqué.
Aucune excuse dans sa voix, ce qui confirme mes soup?ons. Elle a fait exprès d’arrêter ce baiser. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée.
Mac et moi ne sommes jamais sortis ensemble, mais je croyais que nous étions amis. J’ai toujours pensé qu’elle était cool, surtout pour une fille riche. Ici, on les appelle les clones. Si les femmes que je rencontre au country club sortent littéralement d’un tapis roulant à clones, avec leurs personnalités coincées et leurs professeurs de yoga à demeure, il ne m’a pas fallu longtemps pour réaliser que Mackenzie Cabot était unique en son genre. Je commence à me demander si nous, les gens d’ici, n’avons pas tendance à juger trop vite ces clones, parce que Cassie non plus n’a pas l’air de rentrer dans ce moule. Même si sa famille est très riche, elle est l’une des personnes qui a le plus les pieds sur terre que j’aie jamais rencontrées.
Ce n’est que lorsque nous entrons dans le garage des jumeaux que Mac me parle.
– Maintenant, tu vas m’expliquer pourquoi tu ne peux pas t’empêcher de draguer tout ce qui bouge, me demande-t-elle en soupirant.