The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(104)
Maman se penche pour regarder, elle ne comprend rien.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Le père de Tate ! (Je ne peux m’empêcher de rire.) Le Bee a fait un portrait de lui. Il ne parlait que de ?a la première fois que je l’ai rencontré. Il en est tellement fier.
Mon portable vibre dans mon autre main.
Tate : Il a déjà fait encadrer DEUX copies. Une pour le magasin et une pour son bureau à la maison. Il se prend pour une star maintenant. Il vient de m’appeler pour me demander s’il devait organiser une conférence de presse.
Moi : Laisse-le profiter de son quart d’heure de célébrité, Gate !
En n’arrêtant pas de rire, je pose mon portable sur l’?lot et me dirige vers le frigo. Maman, toujours à table, parcourt l’article, l’air renfrognée. Ah, c’est vrai, j’allais oublier, quelqu’un d’autre qu’elle ose attirer l’attention. Quel culot !
Elle pose le journal et reprend sa tasse de café.
– Ta grand-mère a essayé de me convaincre l’autre jour que tu sortais avec ce gar?on, mais je ne l’ai pas crue bien s?r. Il semblerait que j’avais tort.
– Tate et moi ne sortons pas ensemble, maman.
Je mets ma tête dans le frigo en espérant que le froid va rafra?chir mes joues devenues soudain br?lantes.
– Ah non ? ?tonnant, parce que d’après ta grand-mère, le jardinier lui a dit que quelqu’un a s?rement piétiné le parterre de roses devant le treillis sur le c?té de la maison. Celui qui est juste sous ta fenêtre.
Merde… Je sors la tête du frigo avec un yaourt à la main.
– Rien de bien méchant, je dis en allant chercher un bol. On ne fait que tra?ner.
Maman secoue la tête, amusée.
– Ce n’est pas comme si je ne savais pas ce que ?a veut dire, chérie.
– C’est juste un truc pour s’amuser, je dis en haussant les épaules. On va se séparer à la fin de l’été, donc ?a ne va pas déboucher sur grand-chose.
– Je vois. ?coute, tant que vous vous amusez…
– C’est le cas.
– Et tant que vous prenez des précautions, ajoute maman avec un air pincé.
Mes joues sont de nouveau br?lantes.
– C’est le cas.
– Alors j’imagine que je n’ai aucune raison de m’inquiéter, conclut-elle.
Je ne vois pas très bien pourquoi elle s’inquiéterait tout à coup. Maman ne s’est jamais souciée de ma vie amoureuse, si ce n’est pour me critiquer de ne pas en avoir.
Elle change de sujet et me regarde en sirotant son café.
– Comment va ton père ?
Je me tends. Attendant ? et son infirmière ?.
Mais ?a ne vient pas.
– Il va bien. Nous avons passé un bon moment. Les filles ont adoré leur cadeau.
– En parlant de cadeau…
Elle termine son café et se dirige vers le plan de travail, et c’est à ce moment-là que je remarque un cadeau soigneusement emballé près du bloc de couteaux. Dessus, une enveloppe couleur lavande.
– J’ai décidé d’attendre jusqu’à aujourd’hui pour te l’offrir, tu étais tellement occupée hier.
Son ton n’est pas agressif, mais il doit forcément y avoir une pique derrière, une sorte de sous-entendu rancunier, du genre tu étais si occupée hier… parce que ton père et son infirmière t’ont éloignée de moi toute la journée. Pourtant je ne vois rien de tout ?a sur son visage, pas l’once d’une hostilité.
– Hier, j’ai été très occupée, c’est vrai.
J’ouvre d’abord l’enveloppe et j’en sors une carte dont le recto est orné d’une délicate fleur violette. ? l’intérieur, la carte est blanche avec juste un message de ma mère très soigneusement écrit à la main : Joyeux anniversaire, Cassie. Je t’aime, maman. Et il y a un chèque de cinq mille dollars.
– De l’argent de poche pour ta dernière année d’études, m’explique-t-elle.
– Merci.
Carte-cadeau, chèque. Mes parents font dans la facilité, visiblement.
– Maintenant, voici ton vrai cadeau, ajoute-t-elle en faisant glisser le paquet vers moi.
Son ton est léger, un peu plaisantin, pourtant elle a l’air pressée. Bizarre, pourquoi a-t-elle l’air si impatiente que je l’ouvre ?
J’étudie la bo?te étroite, format papier à lettres et pas trop épaisse. Je me rends compte qu’il s’agit d’un vêtement lorsque je soulève le couvercle et que j’aper?ois du tissu sous le papier de soie blanc : c’est un crop top.
Je m’arme de courage. Il doit y avoir une attaque quelque part.
– J’ai demandé à Joy de le choisir, me dit maman, un peu anxieuse.
?a alors ! Ce n’est pas une blague, Je répète, ce n’est pas une blague.