The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(112)



– Qu’est-ce que tu veux dire ?

– Obtenir la garde exclusive, ce n’était pas juste pour ennuyer ton père, mais après avoir perdu ce bébé, je me suis accrochée à toi sans doute plus que je n’aurais d?. (Elle fait une pause.) Ce qui n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais… on ne peut pas changer le passé, n’est-ce pas ?

Elle reprend vite ce ton léger qui lui appartient, sans se rendre compte qu’elle vient de faire éclater toute ma vision du monde… en tout cas, la vision que j’avais d’elle, c’est certain. J’ai toujours cru qu’elle avait insisté sur la garde exclusive pour se venger de papa, mais cette révélation me donne une autre image de ma mère. Un c?té plus affectueux dont je ne soup?onnais pas l’existence.

Je me penche vers elle et lui touche le bras.

– Je suis vraiment désolée, maman. ?a n’a pas d? être facile à vivre. Un divorce et une fausse couche en même temps.

– Tout va bien, ma chérie.

Elle s’écarte de moi. Pas par impolitesse, mais il est clair que je l’ai mise mal à l’aise. Personne n’a envie de se montrer aux autres en état de faiblesse. J’ai peut-être été trop loin en cherchant à la réconforter.

En tout cas, la principale le?on que je tire de cette conversation, c’est que Tate avait raison : nous ne connaissons jamais vraiment nos parents.





Chapitre 26

Cassie





Je n’ai jamais beaucoup réfléchi aux formules qu’il faut employer pour encourager les autres. ? l’école, je ne faisais pas de sport et n’appartenais donc à aucune équipe. Mais je suis presque certaine que des paroles d’encouragement doivent motiver ses coéquipiers, pas les effrayer. ? croire que les jumeaux Hartley n’ont jamais eu cette info.

– Encore une fois ! crie Evan. Je veux mieux l’entendre, cette fois ! Qu’est-ce qu’on va faire ?

– Les tuer ! disent, sans grand enthousiasme, deux membres de l’équipe qui ne sont pas les Hartley.

– Et qui allons-nous assassiner ? hurle Cooper.

– Vos petites amies !

– Hé, les connards, leur rappelle Genevieve. On est juste là, vous savez.

Evan se tourne vers elle, l’air le plus innocent du monde :

– Salut bébé ! Je ne t’avais pas vue.

Elle se contente de grogner.

Pendant ce temps, Mac cherche la responsable :

– Hey Deb ! dit-elle en agitant la main. Y a-t-il une chance qu’on puisse changer de place pour les ch?teaux de sable ? Nos voisins sont odieux.

– Rapporteuse ! raille Cooper.

Debra Dooley lui répond en lui faisant un signe de main :

– Trop tard, cheffe, on est sur le point de commencer !

L’animatrice des Beach Games ressemble exactement à la consonance de son nom. Petite, rondelette, avec un casque de cheveux bruns et une frange qui lui barre le front. Elle porte un short kaki, un polo blanc et un chapeau rose qui ferait saliver mon père.

On dirait que nous sommes coincées à c?té de l’équipe de Hartley & Sons. De l’autre, blotties toutes ensemble, les filles de La Savonnerie, la boutique de la promenade que grand-mère aime tant. Leur équipe se compose de Felice, la propriétaire, de sa directrice et de deux employées. Pour être honnête, elles m’inquiètent davantage que les Hartley. Elles fa?onnent tous leurs savons à la main. L’épreuve du ch?teau de sable devrait être facile pour elles.

Deb Dooley et ses bénévoles de l’Office du tourisme ont établi un programme pratique pour nos deux jours de compétition. Les épreuves physiques les plus exigeantes ont lieu le matin, quand il ne fait pas trop chaud. Lorsque le soleil commencera à br?ler, vers midi, on passera aux épreuves aquatiques. Les équipes sont arrivées à neuf heures ; on m’a dit qu’aujourd’hui, on devrait terminer vers treize heures trente, avec une heure pour le déjeuner.

– Très bien, dit Gen pendant que les responsables du tourisme discutent entre eux de quelques détails de dernière minute. (Elle baisse la voix.) On fait toujours un poisson ?

– C’est ce qui est prévu, insiste Zale, qui est devenu la personne que je préfère au monde, trois secondes après l’avoir rencontré. Nous avons convenu d’être ambitieux.

– Je sais, mais ?a va être dur, argumente Gen. Surtout pour les proportions. Comment on va faire pour réaliser les détails ?

– Oh, ma douce petite fleur sans talent, gazouille Zale, laisse les effets artistiques aux concepteurs. Cassie et toi, vous êtes les muscles, les porteuses de seaux. Mac et moi on va se charger de donner vie à ce poisson.

Gen lève les yeux au ciel.

– Est-ce que tu viens de dire que je n’ai aucun talent ?

– J’en ai peur.

Il montre des dents d’une blancheur éclatante. Il m’a dit les avoir fait blanchir par un professionnel rien que pour cette occasion. Depuis une vingtaine de minutes que j’ai rencontré Zale, je connais déjà ses rituels de beauté, l’histoire de sa famille et les raisons pour lesquelles il a rompu avec ses trois derniers copains, dont deux s’appelaient Brian. Avec sa stature d’athlète, son sourire éclatant et sa coiffure afro sauvage retenue par un bandana bleu marine, Zale est plus grand que nature et sa bonne humeur est carrément contagieuse.

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