The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(17)
Il me vient à l’esprit qu’au lieu d’envoyer des SMS, nous pourrions peut-être tout simplement ouvrir nos fenêtres respectives et nous parler. Mais grand-mère pourrait entendre et je ne veux pas qu’elle écoute une seule seconde de cette conversation.
Tate : Cassie, je vais être honnête. Tu as vu mon cul. Ce serait juste que je voie le tien.
Je pousse un cri indigné. Il ne l’entend pas, mais il doit s’en douter, car je vois qu’il éclate de rire.
Moi : Certainement pas !
Tate : Juste une fesse ?
Moi : Non !
Tate : Très bien. Tu es dure avec moi. Je me contenterai de tes seins.
Je sais qu’il plaisante et je pense que si quelqu’un d’autre m’avait dit ?a, je l’aurais pris pour un vrai pervers. Mais il y a quelque chose dans l’allure de ce type, quelque chose dans son magnifique sourire, qui fait que rien chez lui ne dégage d’ondes perverses.
Pourtant, impossible d’accéder à sa requête, ne créons pas de précédent. Je me dirige donc vers la fenêtre tout en tapant un dernier message.
Moi : Tu vas devoir faire preuve d’imagination.
Et je ferme les rideaux.
Chapitre 5
Tate
Mon père m’appelle alors que je suis en route pour rejoindre les mecs au Rip Tide. Le Bluetooth se met en marche et je réponds d’un rapide :
– Salut, papa, quoi de neuf ?
Comme j’ai décapoté la Jeep, je lève le pied et roule plus lentement pour que le vent ne couvre pas sa voix.
– Tu peux me rendre un service demain, gamin ?
Je ne peux pas m’empêcher de lever les yeux au ciel ; à vingt-trois ans, il m’appelle encore gamin ! Pourtant, si quelqu’un est un enfant, c’est bien Gavin Bartlett ! Mon père est une sorte de gar?on adulte, si plein d’énergie et de vie qu’il en devient parfois envahissant. Il a été un super-héros de base-ball en Géorgie, j’ai grandi en entendant tout le monde sur notre ?le dire à quel point mon père était génial. Puis nous avons déménagé à Avalon Bay, un endroit où il ne connaissait personne ; en l’espace d’un an, toute la ville ne parlait que de lui. Partout où il va, les gens l’adorent. Il fait partie de ces gens que tout le monde trouve sympathique. Il n’a pas une once d’arrogance. Il fait toujours passer sa famille en premier. Il est humble. Dr?le. Et mis à part qu’il m’a parfois reproché, lorsque j’étais adolescent, de ne pas vouloir suivre les traces de sa carrière sportive, c’est un père formidable. Heureusement, notre amour commun pour la mer a compensé mon désintérêt pour le base-ball, ce qui nous a permis de tisser de nombreux liens.
– ?a dépend, je réponds, sachant qu’il faut rester prudent quand il demande quelque chose. Dis toujours.
– Peux-tu venir travailler quelques heures demain matin ? Je veux emmener ta mère à Starfish Cove.
– C’est quoi l’occasion ?
– Il en faut une ? Un homme ne peut pas emmener sa femme faire un pique-nique le dimanche ? C’est romantique ?
– ?coute papa, s’il te pla?t, je n’ai pas envie de m’imaginer mes parents en train de s’embrasser pendant un pique-nique romantique, merci beaucoup.
– S’embrasser ? On va au moins aller jusqu’à se peloter, gamin.
Je fais un grand bruit de haut-le-c?ur à son intention. En vérité, il y a des choses pires au monde que d’avoir des parents qui sont encore follement amoureux après vingt-cinq ans de mariage.
Je suis l’un des rares membres de mon groupe d’amis dont la famille est tout à fait normale. Je suis fils unique, donc je n’ai jamais eu à faire face à la rivalité entre frères et s?urs. Ma mère adore jardiner et mon père joue toujours au base-ball dans un club amateur de la ville. Quand on me demande pourquoi je suis si décontracté et pourquoi je prends tout à la légère, c’est sans doute parce que je n’ai pas connu d’épreuve majeure dans ma vie. Ce qui s’est le plus rapproché d’un bouleversement pour notre famille a été la brève période un peu compliquée du déménagement de Saint-Simon à Avalon Bay. Ce stress, combiné au changement de carrière de mon père, a provoqué quelques disputes entre mes parents et quelques frictions à la maison. Et puis, tout est vite rentré dans l’ordre.
La chance, je suppose.
– Bien s?r que je peux le faire.
Même si je déteste l’idée d’avoir à assurer deux jobs demain : le matin au magasin de bateaux et l’après-midi au yacht-club. Mais je sais que maman aimera beaucoup faire un pique-nique à Starfish Cove. Et je suis un de ces connards qui aiment faire plaisir à ses parents.
– Merci, petit. Je t’en dois une. Oh, et occupe-toi bien d’un homme qui s’appelle Alfred, ou Albert, je ne sais plus très bien. Quoi qu’il en soit, il vient vers neuf heures pour voir le Beneteau1 de cinquante pieds que Sam Powell vient de nous confier.