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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(56)

Author:Elle Kennedy

– Penser à quoi ? La déflorer ?

– Ouais… je murmure, avant de boire près de la moitié de ma bière.

C’est difficile à expliquer. J’ai regardé du porno. Je suis certain qu’il y avait des scènes avec des vierges dans le tas, mais le genre porno ? spécial vierges ?, ce n’est pas mon truc. Je préfère les femmes expérimentées, j’aime les femmes qui connaissent le corps d’un mec.

Et pourtant, l’idée d’être le premier homme à pénétrer Cassie me donne une envie féroce. Je me demande s’il y a une raison anthropologique à ?a. Un instinct héréditaire qui nous vient de l’homme des cavernes, une pulsion primale connue par la science ? Sauf que je n’ai jamais ressenti ce besoin auparavant. Une autre possibilité m’appara?t. Ce n’est peut-être pas le fait qu’elle soit vierge qui me donne envie d’elle de fa?on si animale, c’est peut-être tout simplement parce qu’elle est belle, dr?le et si facile à vivre.

Au fond, peut-être que je… l’aime bien.

Merde.

– Je sais que ce n’est pas une bonne idée. Trop de pression, je n’ai pas besoin de ?a, tu ne crois pas ?

– S?rement pas. Il ne faut jamais être le premier d’une nana. Tu vas devenir malgré toi quelqu’un dont elle va se souvenir pour le reste de sa vie. Mais toi, que vas-tu en tirer ? Dans le meilleur des cas, elle te mettra sur un piédestal parce que tu auras bouleversé son monde. Quel est le scénario à prévoir ? Elle sera nerveuse, ce qui vous rendra nerveux tous les deux et vous finirez par tout faire foirer et ruiner son expérience de la première fois parce que vous serez mal à l’aise. Soit ?a, soit tu vas jouir en moins de deux parce qu’elle sera trop serrée… (Il s’interrompt brusquement.) Tiens, en parlant de rapidité.

Notre serveuse est de retour, tenant un plateau avec la commande d’Evan.

– Je pourrais savoir de quoi on parle ici ? demande poliment Nicole.

– Nah, répond-il en clignant des yeux.

– Rien de très important, j’ajoute avec un sourire innocent.

– Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que vous préparez un mauvais coup tous les deux.

– Nous ? On est des enfants de ch?ur, dit Evan. Tu le sais bien.

– Ouais, bien s?r, lui répond-elle en grommelant.

Nicole plante les ailes de poulet d’Evan devant lui et s’en va.

Il ne perd pas de temps, rapproche l’assiette et attrape vite une aile dégoulinante de sauce.

– Maintenant que nous avons découvert que tu as un penchant pour le dépucelage, dit-il entre deux bouchées, qu’est-ce que tu vas faire ?

– Rien, je dis d’un air morose.

– Rien ? Eh bien, ce n’est pas dr?le. (Il s’essuie le menton et se lève de table.) Je reviens tout de suite, j’ai besoin d’aller pisser.

Il est parti depuis une minute quand Nicole revient. En voyant la chaise vide d’Evan, elle me demande :

– Où est Hartley ? Il t’a abandonné ?

– Non, il revient tout de suite.

– Dommage. J’ai presque fini mon service, je t’aurais tenu compagnie.

Bon. Voilà qui est intéressant. Nicole et moi, on ne se conna?t pas vraiment, mais je l’ai aper?ue de temps en temps à Avalon et je ne peux pas nier que j’ai toujours bien aimé son look. Grande, bien roulée, des lèvres pulpeuses et des cheveux noirs qui lui tombent jusqu’aux épaules.

– On va remettre à plus tard, OK ?

– Ouais ? Pourquoi pas vendredi ?

– Tu m’invites à sortir, Nic ?

– On peut dire ?a. Voilà des années que je te vois dans les parages. (Elle mordille ses lèvres rouges et charnues.) Il est peut-être temps qu’on fasse plus ample connaissance.

Un léger sourire appara?t sur mes lèvres.

Il n’y a pas de doute sur ses intentions. Cette fille ne me demande pas de sortir avec elle, elle cherche à coucher avec moi, c’est différent. En y réfléchissant bien, c’est exactement ce dont j’ai besoin pour me vider la tête. Je n’ai pas baisé depuis que j’ai rencontré Cassie. Si je ne trouve pas rapidement un exutoire, toute cette énergie sexuelle refoulée va exploser et me pousser directement dans son lit.

Au fond, pourquoi pas ? Se laisser aller à un plan cul sans lendemain est un moyen s?r de m’empêcher ? d’ab?mer ? Cassie et de faire exploser notre amitié. Je ne peux pas continuer à me branler avant de la voir, ce n’est pas une solution viable à long terme. Ma bite va finir par avoir besoin de bien plus qu’une main fatiguée.

– Vendredi, je travaille jusqu’à sept heures, je dis à la brune qui me sourit. Pourquoi tu ne viendrais pas boire un verre un peu plus tard ? En ce moment, j’habite chez les Jackson. Je fais du gardiennage pour l’été.

– Vraiment ? Je passe tout le temps devant cette maison avec le bateau de mon père. J’ai toujours voulu voir l’intérieur.

– C’est un oui ?

– C’est un oui. (Elle se lèche les lèvres.) ?a va être sympa.

– Super. ? plus tard.

Evan revient au moment où Nicole s’en va. Bien s?r, il ne manque pas de remarquer le sourire coquin qu’elle me lance en se retournant.

– Mec, tu ne perds pas de temps. (Il se rassoit.) Fais gaffe, Nic est quelqu’un de bien.

– Ouais, elle est cool. (Je lui vole une aile de poulet dans son assiette.) Elle vient vendredi.

– Je vois… tu as besoin de distraction.

Il ne croit pas si bien dire.

– Ouaip.

Malgré le plan que je viens d’organiser avec Nicole, j’ai toujours Cassie en tête lorsque je rentre chez les Jackson quelques heures plus tard. Je gare ma Jeep dans l’allée et, une fois dans la maison, j’effectue mon habituel contr?le de sécurité. Tout a l’air en ordre. Moi, en revanche, je suis toujours sur les nerfs. Après une douche rapide, je descends et attrape le paquet de cigarettes et le briquet que j’ai cachés dans la cuisine.

Je m’installe sur la terrasse arrière et sors une cigarette. Il est neuf heures et demie, et bien que le soleil se soit couché il y a peu de temps, la lune est déjà haute et brillante, projetant des tra?nées d’argent sur l’eau calme de la baie. Je jette un coup d’?il vers la maison de Cassie. La lumière du patio est allumée, mais je ne vois personne dehors. Je m’approche de la balustrade qui surplombe la jetée et j’allume ma cigarette. J’inspire profondément en laissant la nicotine bien pénétrer dans mes poumons jusqu’à avoir l’impression qu’ils vont exploser, et ce n’est qu’à ce moment-là que j’expire, en regardant l’épais nuage de fumée flotter et se dissiper peu à peu dans l’air.

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