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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(65)

Author:Elle Kennedy

– J’ai un d?ner sur le feu, je dois aller voir où ?a en est. Bonne soirée à vous, Madame Tanner.

– Tori, corrige-t-elle.

– Tori, je répète, pas très à l’aise.

– Ravie de te rencontrer, Tate. Et donne de tes nouvelles !

Une fois rentré, je vois un appel manqué de Gil Jackson. Tiens ? En faisant rapidement le calcul, je réalise qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il y a seize heures de décalage avec ici, ce qui fait qu’il est neuf heures du matin à Auckland.

Je vérifie les pommes de terre dans le four et je réponds à l’appel de Gil.

– Hello, Gil ! Désolé d’avoir manqué votre appel. J’étais dehors en train de discuter avec la voisine.

– Et comment va Lydia ?

– Elle va bien. Mais je parlais avec sa fille, Tori.

– Tu veux dire Victoria Tanner ? me demande-t-il en pouffant de rire.

– C’est elle qui m’a demandé de l’appeler Tori.

– Elle te drague ? plaisante Gil.

– Mais non, jamais de la vie. Arrêtez. Que me vaut ce coup de fil, tout va bien ?

– Oui, tout va très bien ici. Je voulais voir comment les choses se passaient de ton c?té et discuter un peu avec toi. On ne s’est pas parlé depuis quelques jours.

– Tout va bien ici aussi. Justement, j’étais sur la jetée tout à l’heure pour sécuriser l’amarrage des bateaux. Le vent soufflait fort sur la baie aujourd’hui, et ils ont prévu un orage cette nuit.

– Ah, merci. Tu as déjà sorti le Lightning ?

Quoi ? De quoi il me parle, là ?

– Le Lightning ? Oh, non… je ne l’ai même pas touché.

– Tu es fou ? Il faut le sortir faire un tour !

– Vous êtes s?r ? Un bateau de ce prix-là ?

Ce hors-bord vaut tellement cher ! Rien qu’à l’idée qu’il pourrait lui arriver quoi que ce soit, j’en ai la nausée.

– Tate, mon gar?on, tu sais barrer un bateau mieux que personne. Sors-le, amuse-toi. Tu vas voir, c’est un plaisir comme tu n’en as jamais connu.

Je n’en doute pas.

– Justement, c’est pour tes talents de barreur que je t’appelle.

Il m’inquiète tout à coup…

– Ah bon ?

– C’est fait, Shirley et moi venons d’acheter une maison ici.

– Vraiment ? Félicitations !

J’ai beau chercher, je ne vois pas quel rapport il y a entre mes talents de barreur et l’acquisition de cette maison en Nouvelle-Zélande.

– Vous allez quitter Avalon ?

– Non, non, mais désormais nous allons alterner nos séjours : la moitié de l’année à Auckland et l’autre à Avalon Bay. Shirley adore l’endroit, ici. La maison que nous avons trouvée est à couper le souffle. Elle est située en haut d’une falaise surplombant l’océan. C’est tout simplement sublime. Nous voulons faire de la voile pendant que nous serons ici. On voudrait traverser la mer de Tasman pour aller en Australie, explorer la Gold Coast, voir la Grande Barrière de corail. J’ai donc besoin de quelqu’un pour convoyer le Surely Perfect.

?a alors… Je regarde immédiatement par les portes-fenêtres le voilier en contrebas qui se balance près de la jetée, avant de me souvenir qu’il ne s’agit pas du bateau en question. Le Surely Perfect, c’est celui qui est amarré au yacht-club. Et il cherche quelqu’un pour le convoyer ?

– Le convoyer jusque là-bas ? je demande. Vous voulez dire, jusqu’en Nouvelle-Zélande ?

– Oui. Il nous faut quelqu’un. Shirley et moi en avons discuté hier soir, et tout de suite, elle a dit : ? Pourquoi pas Tate, il a son permis bateau. ? J’y ai réfléchi et je trouve l’idée excellente. Te connaissant, je sais que tu peux gérer une telle traversée en solitaire, même en dormant.

Je n’en crois pas mes oreilles. Je m’écroule sur un tabouret de la cuisine. Les patates et les brochettes ? Oubliées !

– En dormant, pas certain, je réponds lentement. Mais… oui, je peux sans doute y arriver. Combien de temps pour la traversée ?

Je la joue cool, mais je suis parfaitement conscient du challenge que représente un tel convoyage.

– Il y a quelques milles à bouffer, c’est s?r. Tu partiras de Miami et, d’après les gens que j’ai consultés, si tu arrives à garder une vitesse moyenne de huit à dix n?uds, et que le temps le permet, tu peux faire ?a en deux mois. Je t’aiderai à tracer la route qui te conviendra le mieux. De toute fa?on, Shirley et moi, nous rentrons à Avalon le mois prochain et nous comptons y rester jusqu’à la fin de l’année. On prévoit un retour à Auckland début janvier, poursuit Gil, ce qui veut dire que nous aurions besoin du bateau ici, disons pour le Nouvel An. Pour être réaliste, tu pourrais prendre la mer en septembre, si ?a te convient. Après, c’est l’affaire de deux mois, trois si tu veux, c’est à toi de voir.

Je secoue la tête, hébété.

– Vous êtes sérieux ?

– Tout à fait sérieux, Tate. Et, bien s?r, tu seras rémunéré en conséquence.

Il me donne une somme qui me fait tourner la tête. C’est assez pour payer un acompte sur mon propre voilier. Peut-être pas pour un Hallberg-Rassy, mais pour un bateau haut de gamme, pas de problème.

– Tu auras aussi une carte de crédit pour tes dépenses, donc quand tu auras besoin de te réapprovisionner dans les ports, tes frais seront couverts. Ton seul souci sera d’emmener notre beauté du point A au point B.

– Je peux y réfléchir avant de donner ma réponse ?

?videmment, je n’ai qu’une envie, c’est hurler un grand oui, mais je ne peux pas tout laisser tomber ici et partir pour la Nouvelle-Zélande sans y réfléchir. J’ai un boulot, des responsabilités, surtout envers ma famille. Je déteste l’idée de laisser tomber papa. Et en plus, j’ai accepté la gérance du magasin pour que mes parents puissent partir en septembre.

– Prends ton temps, me répond Gil. Tu me diras ce que tu as décidé le week-end de notre retour. Si c’est non, nous aurons tout le temps d’engager quelqu’un d’autre. Tu sais, on peut faire appel à une société qui nous mettra en relation avec un barreur. Mais on préférerait que ce soit toi qui le fasses. Je sais que tu rêves depuis longtemps de faire une grande traversée et, égo?stement, je préfère payer quelqu’un que j’apprécie et en qui j’ai confiance plut?t qu’un parfait inconnu.

– Waouh ! Merci, Gil. Vraiment, c’est trop gentil de votre part.

– Pas de problème, mon vieux. Et n’oublie pas d’aller faire un tour avec le Lightning. (Il éclate de rire.) Tu me remercieras. !

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