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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(71)

Author:Elle Kennedy

J’accélère, le Lightning décolle littéralement. Cassie se met à hurler, comme si elle s’accrochait à sa vie… et on n’est pas encore au max ! On fait entre 80 et 90 milles/heure et c’est incroyable de sentir tout ce que ce hors-bord a encore dans le ventre. Mon adrénaline monte en flèche alors que je continue d’accélérer. Le vent fouette nos visages, mes cheveux sont plaqués vers l’arrière, la queue-de-cheval de Cassie plane dans les airs, on dirait la queue d’un cerf-volant. Pourtant, le Lightning reste stable. Si stable qu’on ne devinerait jamais la vitesse à laquelle il va.

Comme un vrai gamin, je pousse de grands cris et je me tourne vers Cassie qui me fait de grands sourires. Puis elle lève ses bras et se met à hurler elle aussi. La vitesse nous enivre, on est fous de joie. On en est à 100 milles/heure, mais j’en veux plus. Juste un peu plus. Vite, j’ajuste le trim3, je pousse encore la manette des gaz et nous voilà en train de voler. ? 120 milles/heure, je suis dans les nuages. ? peine si on sent le clapot. On va si vite qu’on a l’impression de vivre un ralenti de cinéma. C’est hallucinant.

Je laisse le Lightning voler pendant encore plusieurs milles avant de ralentir. Mon rythme cardiaque met du temps à revenir à la normale. Je regarde Cassie, toujours souriante. Son visage est tout rouge, ses joues ont l’air légèrement br?lées par le frottement du vent. La coque se remet à vibrer quand je nous ramène à une vitesse où on n’a plus besoin de serrer les fesses.

– C’était incroyable, je lui dis, encore tout essoufflé.

– On dirait que tu viens d’avoir un orgasme.

– ?coute, c’est presque ?a, je n’ai jamais barré un truc pareil. C’est un rêve à piloter. Virages serrés, réactivité immédiate.

– Tu devrais t’en acheter un.

J’éclate de rire.

– Euh… non. Un hors-bord à un million de dollars ? Et encore, Gil l’a acheté d’occasion.

– Putain.

– Ouais. J’économise pour un voilier. Je vais commencer par là. Les bateaux à moteur, ce sont des jouets pour plus tard.

– C’est toi, mon jouet pour plus tard, ne peut-elle pas s’empêcher de me dire.

– Joli.

Alors qu’on trace vers Kearny’s Cove, elle arrange sa queue-de-cheval qui s’est emmêlée sous l’effet de la vitesse. Je ralentis, on fait maintenant presque du sur-place. J’en profite pour attraper ma bouteille d’eau, j’ai soif d’avoir re?u tant de vent. Je la propose à Cassie, qui fait non de la tête, elle est trop occupée à examiner le cockpit, caressant d’une main le revêtement de vinyle lisse. Elle relève la tête et me demande :

– Comment se fait-il qu’il y ait une cabine en bas ? On dirait qu’il n’y a pas de place sur cette chose.

– Ah non, pas ?a ! Je t’interdis d’appeler ce beau bateau une ? chose ?.

Elle se fout de moi.

– Et cette cabine est étonnamment spacieuse. Vraiment, tu vas l’adorer.

– Ah oui, vraiment ?

Un regard plein de sous-entendus passe entre nous. Mon c?ur à nouveau se met à battre plus fort. Cette fois, rien à voir avec le Lightning, c’est bien Cassie Soul qui me fait cet effet. Je meurs d’envie de la pénétrer, j’y ai pensé toute la putain de journée.

Nous arrivons à Kearny’s Cove, une crique un peu cachée et magnifique. Abritée par un mur de rochers, le vent n’y rentre que très peu. Il y a une plage, même si elle n’est pas très grande. C’est une bande de sable fin, coincée entre la paroi rocheuse et des canisses.

– Quel bel endroit ! C’est ici qu’on va d?ner ? demande Cassie.

– Oui.

Elle me lance un regard suspicieux.

– Et combien d’autres filles as-tu amenées ici ?

– Aucune, je réponds franchement.

– Vraiment ?

– Vraiment.

– Pourquoi ?

Je hausse les épaules.

– Il faut croire que je n’ai jamais rencontré quelqu’un que j’aimais assez pour passer une nuit romantique dans cette crique.

– Oooooh, je vois… Monsieur Gate joue les romantiques.

– ?a suffit.

– Tu n’as pas fait ce genre de choses avec Alana ?

– Non. On est toujours restés chez elle. On n’est même jamais sortis d?ner.

Je jette l’ancre et attrape la glacière dans la cabine. J’enlève ensuite mes chaussures de bateau et je saute dans l’eau. J’ai de l’eau jusqu’aux genoux et je trempe le bas de mon bermuda. Je dépose la glacière sur la plage, puis je retourne aider Cassie à descendre du hors-bord.

Pour le d?ner, il y a du poulet grillé, une salade grecque, des fruits pour le dessert et l’incontournable bouteille de champagne qui fait ricaner Cassie quand je la sors.

– Encore une que tu as piquée au club ?

– Devine…

Je lui sers un verre. Installés paresseusement en train de d?ner sur la couverture que j’ai étendue sur le sable, on admire le soleil qui descend doucement vers la ligne d’horizon.

– OK, c’est super romantique, murmure-t-elle en admirant les couleurs qui se dégradent dans le ciel.

Encore un peu de bleu, des roses, des rouges et des orange éclatants. Ce coucher de soleil est presque aussi beau qu’elle.

Après le d?ner, nous mettons nos poubelles dans la glacière et continuons à discuter de choses et d’autres, un verre de champagne à la main. Comme l’anniversaire de Cassie est le week-end prochain, je lui propose de l’emmener d?ner quelque part, mais elle a des projets pour les deux jours. Son père le samedi, et sa mère le dimanche. Elle semble plus enthousiasmée par le premier jour, mais j’ai l’impression qu’elle et sa belle-mère ont une relation difficile, ce qui met un frein à la plupart de ses célébrations familiales. Cassie ne fait que le confirmer en me disant :

– Pour être honnête, je ne pense pas que Nia m’aime beaucoup. Pour elle, je suis un rappel vivant de la présence de ma mère, c’est-à-dire de la méchante ex-femme de son mari.

– D’où as-tu dit qu’elle venait, déjà ? Saint-Domingue ?

– Ha?ti.

– Ah, cool. ?a veut dire qu’elle parle fran?ais ? Attends, ou c’est le créole ?

– Fran?ais, mais d’après Nia, il y a une différence assez nette entre le fran?ais ha?tien et le fran?ais de la métropole. Elle dit que c’est surtout dans l’intonation. Je suis incapable d’entendre la différence. Elle est très gentille, admet Cassie. Je crois que papa a trouvé la femme qu’il lui fallait.

La nuit finit par tomber et nous retournons au bateau en pataugeant sous les étoiles. Une fois sur le pont, on se dirige vers la cabine où les yeux de Cassie s’écarquillent.

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