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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(76)

Author:Elle Kennedy

Nia et lui disparaissent dans la cuisine. Je m’installe bien au fond du canapé et lis l’histoire à mes s?urs.

*

* *

Pendant le d?ner, papa ouvre une bouteille de champagne. Il m’en offre une coupe et lève la sienne :

– Tu es majeure maintenant, dit-il, un peu solennel, et je vais faire comme si c’était ta première coupe de champagne.

– Mais… C’EST ma première coupe de champagne, je réponds, l’air innocente. Je n’en ai jamais bu une seule goutte jusqu’à ce jour.

En entendant ce beau mensonge, Nia éclate de rire.

– Joyeux anniversaire, Cass, me dit papa en faisant tinter nos coupes.

– Joyeux anniversaire, Cassie, répètent mes s?urs.

Et Nia d’ajouter :

– Joyeux anniversaire, Cassandra, comme à son habitude.

Notre délicieux d?ner – comme toujours quand Nia se met aux fourneaux – terminé, papa me tend une enveloppe. ? l’intérieur, une carte-cadeau, je m’y attendais. Papa m’offre toujours une carte-cadeau pour mes anniversaires.

– Je me suis dit que comme ?a, avec cette carte, tu pourrais choisir ce qui te pla?t.

Ce qu’il me dit également chaque année.

– Parfait, merci beaucoup, papa.

Pourtant, il m’est difficile d’ignorer le malaise que je ressens. Je sais qu’il est beaucoup plus facile de faire plaisir à de jeunes enfants qu’à une fille qui devient majeure, mais tout de même… ce serait bien si papa pouvait faire un effort de temps en temps.

Les jumelles me supplient de rester passer la nuit avec elles et, même si je n’en avais pas l’intention, il m’est difficile de dire non à ces deux petites frimousses. J’envoie donc un SMS à Tate pour le prévenir que je ne passerai pas plus tard.

Tate : Pas de sexe pour ton anniversaire ?

Moi : Hélas non. Mes s?urs ne veulent pas que je parte.

Tate : Je te donne la permission, mais je ne suis pas content.

Je sais qu’il ne m’en veut pas. Ce qu’il me confirme dans son message suivant :

Tate : Amuse-toi bien. On se voit demain ?

Moi : Promis.

Maintenant, je regrette presque d’avoir accepté de passer la nuit ici… le simple fait de voir son nom sur mon portable me trouble. Sexuellement, je dois avouer. Parce que c’est à ?a que se réduit mon monde en ce moment : le sexe. Encore le sexe. Toujours le sexe. Je n’en ai jamais assez, j’en veux toujours plus. C’est devenu une obsession.

J’adore le sexe.

Ou alors c’est Tate ?

Attends, quoi ? D’où est-ce que ?a vient ? Je réprimande mon esprit pour une telle pensée.

Je ne peux en aucune circonstance m’autoriser à tomber amoureuse de ce type. Je pars dans trois semaines. Il va rester ici. Pas seulement ?a, nous nous sommes mis d’accord sur un flirt. On a même discuté des conditions. Par conséquent, dans cette histoire, je ne peux pas engager mon c?ur. Seulement ton corps.

Heureusement, mon corps est très amoureux de celui de Tate.

– Attends, je vais t’aider, je dis quand je vois Nia débarrasser les assiettes.

– Non, laisse, je vais le faire.

– Tu as préparé ce délicieux d?ner, le moins que je puisse faire, c’est t’aider à tout ranger.

Une fois de plus, Nia refuse.

– Va donc rejoindre les filles, elles vont bient?t se coucher.

Je serre les lèvres, luttant contre l’irritation qui monte en moi. Malgré mes efforts, les mots sortent de ma bouche.

– Pourquoi ne m’aimes-tu pas ?

Elle tombe des nues :

– Quoi ?

– Pourquoi ne m’aimes-tu pas ? je répète.

– Cassandra…

Elle dépose les assiettes sales dans l’évier et s’approche lentement de moi. Elle se gratte l’arête du nez, mal à l’aise…

– Je…

– Cass ! Viens voir ?a ! crie papa depuis le salon.

– Pierre est en train de nager ! hurle Roxy.

Je suis soulagée. Cette interruption est plus que bienvenue, car en fait, en posant cette question, je me suis rendu compte que je ne voulais pas conna?tre la réponse.

Pourquoi on fait ?a, hein ? Pourquoi poser des questions dont les réponses sont évidentes… et toujours douloureuses. ? croire que les êtres humains aiment recevoir des coups. C’est comme Peyton, chaque fois qu’elle se fait rejeter par un mec, elle veut toujours en conna?tre la raison. Elle veut savoir pourquoi. Et invariablement, je lui réponds : ? Quelle importance ? De toute fa?on, tu ne l’intéresses pas. ? Mais elle persiste :

– Peut-être, mais je veux savoir POURQUOI.

Nia ne m’aime pas, c’est évident.

Alors, vraiment, le pourquoi n’a aucune d’importance.

*

* *

Tate : Surtout ne pas jeter le journal d’aujourd’hui.

Le message arrive alors que je me gare dans l’allée de chez grand-mère le lendemain matin. OK. ?trange.

Je saute de la Rover et entre dans la maison pour vérifier. Grand-mère se lève très t?t, et si elle est déjà sortie chercher les journaux dans la bo?te aux lettres, elle aura jeté l’Avalon Bee sur la console de l’entrée et n’aura pris avec elle dans la cuisine que son journal favori : le Wall Street Journal.

Gagné ! Sur la console, je trouve l’édition du samedi de l’Avalon Bee. Curieuse, je l’ouvre tout de suite et j’éclate de rire. Oh mon Dieu. C’est incroyable.

Tout de suite, j’entends la voix de ma mère :

– Cassie ?

En riant toujours, je prends le journal avec moi et j’entre dans la cuisine où je trouve maman assise devant l’?lot en train de boire son café. Elle me fait un sourire en coin.

– Qu’y a-t-il de si dr?le ?

– ?a !

Je lui montre la une du journal sur laquelle on voit une photo d’une demi-page représentant la famille Bartlett. Gavin, Gemma et Tate posent devant Bartlett Marine. Au milieu, on a l’impression que le sourire exagéré de Gavin va s’envoler de la page. Le père de Tate en fait visiblement des tonnes et le titre en dit long à ce sujet :

MONSIEUR AIMABLE DE LA BAY

Maman se penche pour regarder, elle ne comprend rien.

– Qu’est-ce que c’est ?

– Le père de Tate ! (Je ne peux m’empêcher de rire.) Le Bee a fait un portrait de lui. Il ne parlait que de ?a la première fois que je l’ai rencontré. Il en est tellement fier.

Mon portable vibre dans mon autre main.

Tate : Il a déjà fait encadrer DEUX copies. Une pour le magasin et une pour son bureau à la maison. Il se prend pour une star maintenant. Il vient de m’appeler pour me demander s’il devait organiser une conférence de presse.

Moi : Laisse-le profiter de son quart d’heure de célébrité, Gate !

En n’arrêtant pas de rire, je pose mon portable sur l’?lot et me dirige vers le frigo. Maman, toujours à table, parcourt l’article, l’air renfrognée. Ah, c’est vrai, j’allais oublier, quelqu’un d’autre qu’elle ose attirer l’attention. Quel culot !

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