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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(79)

Author:Elle Kennedy

– N’allez surtout pas dire ?a à mon père, répond Tate en soupirant. Déjà qu’il se pavane au magasin en pensant qu’il est une star parce qu’ils ont publié cet article sur lui… C’est l’Avalon Bee, pas GQ, restons calmes.

Comme maman rit, je prends la défense du pauvre Gavin.

– Tu as déjà fait la une d’un journal, toi ? N’importe lequel, peu importe.

– Eh oui… moi aussi je suis en photo sur la première du Bee, au cas où tu l’aurais oublié.

– Pour un article sur ton père, si je ne m’abuse. Tu as fait quoi, toi, pour mériter d’être en une ? (Je le taquine en souriant.) Ce n’est pas très gentil de te moquer de son enthousiasme tant que tu n’as pas connu ton propre quart d’heure de célébrité. Peut-être serais-tu pire si ?a t’arrivait. Je t’imagine bien te regarder accepter de faux Oscars devant ton miroir tous les matins.

– Cassie… me dit maman, mais ses yeux pétillent.

– Quoi ? Tu ne trouves pas qu’il a la tête d’un homme capable de prononcer de faux discours devant sa glace ? Allez, ne me dis pas le contraire.

Tate ricane.

– Je ne ferais jamais un truc pareil.

Maman le regarde en silence pendant un petit instant. Puis elle se tourne vers moi, l’air amusée.

– C’est vrai qu’il a l’air d’être du genre à faire ?a, reconna?t-elle.

Je n’arrive pas à croire que, pour une fois, ma mère et moi soyons du même avis ? Et encore plus impensable, que je m’amuse pendant qu’on partage un d?ner ? ? mon avis, il va neiger demain sur la baie.

Je ne sais pas si elle joue la comédie ou non, mais ce qui est pris n’est plus à prendre. Je baisse ma garde et me commande un cocktail. Maintenant que j’ai vingt et un ans, je peux le faire sans stresser, personne ne va me demander ma carte d’identité.

Le d?ner est excellent, ce qui est normal pour le restaurant le plus cher de la ville. C’est ici que l’on trouve le homard le plus frais et la meilleure viande d’Avalon. Pendant que nous d?nons, Tate nous raconte des histoires sur son boulot au yacht-club. On dirait qu’à chaque le?on de voile, il se passe quelque chose de dr?le.

– Les pires, ce sont les couples, insiste-t-il. Chaque fois qu’on sort en mer avec un voilier de plus de trois mètres, au moins une moitié d’entre eux demande à rejouer la scène du roi du monde dans Titanic. Bien s?r, c’est à moi de prendre les photos, genre un millier, parce que les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf premières ne sont apparemment jamais assez bonnes pour leur Instagram.

– Ouh là là, dit maman en ricanant dans sa bière. Je te plains de tout mon c?ur.

Une fois encore, elle m’étonne en commandant une deuxième bière.

Comme elle ne m’a pas encore fait de réflexions désagréables sur ma tenue ni commencé à parler de réduction mammaire, je suppose que je dois passer outre le fait qu’elle flirte de manière flagrante avec mon pseudo-petit ami. Au dessert, elle raconte même quelques anecdotes sur ses propres années au country club.

– Il y avait un professeur de golf, Lorenzo… (Elle l?che un grand soupir d’un air rêveur.) J’avais le plus grand crush pour lui. Je me souviens qu’à l’époque, j’ai failli m’évanouir de joie quand il m’a demandé de sortir avec lui. Je devais avoir quelque chose comme vingt et un ans. C’était juste avant que je rencontre ton père, Cass.

Je manque recracher mon cocktail.

– Maman ? Tu es sortie avec Lorenzo ! Cette espèce de vampire italien qui n’a pas d’?ge ?

Tate ricane doucement dans sa bière.

– Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

– Maman, il travaille au Manoir depuis cinq cents ans, on a l’impression que ce type ne vieillira jamais ! (Soudain, je panique.) Oh mon Dieu, non ! Quelle horreur, Lorenzo aurait pu être mon père.

– Aucune chance, me répond-elle avec une envie d’éclater de rire. Disons que Lorenzo avait quelques… problèmes de performance.

J’ai le souffle coupé.

Tate grogne :

– Non ! Vous n’auriez jamais d? me dire ?a… Maintenant, je ne pourrai plus jamais le regarder dans les yeux.

Lorsqu’arrive l’addition, il essaie de l’attraper, mais maman l’en dissuade fermement.

– C’est pour moi. Tate, je suis contente que tu aies pu te joindre à nous. Je voulais faire plus ample connaissance avec le gar?on qui s’est faufilé par la fenêtre de la chambre de ma fille cet été.

Il me fait un clin d’?il avant de lui répondre :

– Pas de commentaire.

– Je suis contente que vous puissiez passer du temps ensemble. Vraiment, ?a fait plaisir de te voir avec un petit copain, ajoute maman,

Et, sincèrement, je ne crois pas qu’elle se fout de moi.

Sur quelle planète on est ? Est-ce qu’on est dans une autre dimension ? Soit ?a, soit j’ai trouvé un mec tellement sexy et parfait que même maman ne peut pas lui trouver de défaut.

– Merci, c’était super, lui dit Tate. Il faudra recommencer quand vous serez en ville.

Elle prend sa Centurion Amex noire que le serveur lui rend et signe rapidement l’addition.

– Bien s?r. Et tu accompagneras Cassie à la réouverture du Beacon dans quelques semaines ?

Il me regarde en souriant, l’air timide et gêné :

– On n’en a pas encore parlé, mais j’ai prévu d’y aller. On y va ensemble, Cass ?

– Bien s?r, je réponds, toute rougissante.

Maman pousse sa chaise et se lève.

– Parfait. Je suppose que tes parents seront là aussi ? D’après ma mère, Mademoiselle Cabot a invité la moitié de la ville.

– Je n’en suis pas s?r, répond-il en m’aidant à me lever de mon siège. Je ne sais pas s’il y a une liste officielle d’invités. Je demanderai à Mackenzie.

– Tes parents sont les bienvenus, ils seront nos invités. Le Beacon a appartenu à la famille Tanner pendant des décennies. (Elle lui fait un clin d’?il.) Et nous avons encore un peu d’influence…

Avant de nous séparer, Tate la remercie une fois de plus pour le d?ner, puis on la voit s’éloigner vers sa Mercedes garée de l’autre c?té de la rue. Lui et moi avons prévu d’aller chez les Hartley.

Tout de même… j’ai la boule au ventre quand je la vois démarrer.

– Tu vas bien ? me demande Tate en me prenant la main.

– Oui, je suis juste… un peu déconcertée.

– Déconcertée ?

– Oui. Pourquoi elle a fait tout ?a ?

Je fais un geste vers sa voiture.

– Je ne sais pas. Je trouve que ?a s’est plut?t bien passé. Je m’attendais à pire, mais finalement, c’était plut?t amusant. Non ?

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