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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(82)

Author:Elle Kennedy

– Ah, c’est vrai… j’avais oublié. Tu concours pour Le Beacon.

– Oui. J’ai vraiment h?te. ?a va être génial.

– Je pourrais peut-être convaincre grand-mère de venir assister à certaines épreuves, suggère maman. Au moins d’être là pour la remise des prix.

– Honnêtement, le podium pour nous cette année, ?a va être compliqué. Alors, la première place, même pas en rêve.

La concurrence est super rude. Les mecs du garage Jessup, la caserne des pompiers, Tate et ses coéquipiers du yacht-club, les Hartley. ? mon avis, on aura de la chance si on gagne ne serait-ce qu’une seule épreuve.

On se fait donc dorloter avec maman. Lavage, polissage, vernissage… Ma manucure est une adolescente tranquille aux longs cheveux noirs, celle de maman, une femme super bavarde d’une trentaine d’années. Visiblement enceinte, elle nous raconte qu’elle en est au huitième mois de son cinquième enfant.

– Mon Dieu… vous en avez déjà quatre ? J’ai eu du mal à m’occuper d’une, plaisante maman en me regardant. Et maintenant, un cinquième ? On devrait vous décorer de la médaille du Mérite !

La femme rit.

– C’est vrai, ce n’est pas toujours facile. Mes gar?ons ont tous les deux moins de six ans. Eux, ?a va. En revanche, avec mes filles qui entrent dans la préadolescence, je peux vous dire que le combat est quotidien.

Une fois le vernis posé, on nous installe au séchage où nous devons rester assises pendant vingt minutes.

– Cinq enfants ? je chuchote, ?a ressemble à un cauchemar, tu ne crois pas ?

– Oui, cinq, c’est trop, acquiesce maman.

Une question me taraude, une question que je n’aurais jamais eu l’idée de lui poser par le passé, mais comme nos rapports sont tellement plus détendus ces derniers temps, ma curiosité prend le dessus.

– Papa et toi, vous n’avez jamais voulu d’autres enfants ?

Elle a l’air surprise. Son visage tout de suite change d’expression et s’assombrit.

– Eh bien… Je suppose que si. Ton père c’est s?r. Il en voulait au moins trois. (Son visage tout de suite change d’expression et s’assombrit.) Et il les a eus, ses trois enfants, alors…

– Et toi ?

Je change vite de sujet, je n’ai pas envie de parler de papa. En partie parce que j’apprécie nos échanges devenus plus normaux, mais surtout parce qu’on est coincées avec nos mains sous des lampes infrarouges, ce qui signifie que je suis effectivement piégée ici sans possibilité de m’échapper.

– Non, je n’en voulais pas d’autre. J’étais heureuse avec un enfant. Tu sais à quel point je n’aime pas la pagaille et grandir avec trois frères et s?urs plus ?gés n’a pas été une partie de plaisir, surtout avec deux grands frères qui faisaient du sport. Tes oncles n’arrêtaient pas de nous embêter, Jacqueline et moi. Alors oui, c’est vrai, j’étais heureuse avec un enfant. (Elle hésite un moment, mais elle finit par avouer :) Cela dit, je ne peux pas nier que j’étais ravie quand je suis tombée enceinte pour la deuxième fois.

Je ne peux pas retenir une exclamation de surprise.

– Tu es tombée enceinte une deuxième fois après moi ?

Maman lève les yeux et regarde si on nous écoute. Les manucures discutent avec d’autres clientes sans se soucier de notre conversation. Malgré tout, elle baisse le ton, elle ne veut vraiment pas qu’on l’entende, ou peut-être que le sujet est trop émotionnel pour elle. Les sentiments, ce n’est pas son fort.

– Oui, je suis tombée enceinte quand tu avais dix ans.

– Comment se fait-il que je ne l’aie jamais su ?

– Ton père et moi ne voulions pas te le dire trop t?t. On avait déjà des problèmes de couple quand j’ai perdu ce bébé à neuf semaines. (Elle soupire.) Tu sais, les médecins conseillent de ne pas annoncer la nouvelle trop t?t. Il faut attendre la fin du premier trimestre pour voir si l’enfant s’accroche. Et cette fois-là, ?a n’a pas marché.

J’ai mal au c?ur en l’écoutant. Même s’il n’y a pas une once d’émotion dans sa voix, ses yeux racontent une autre histoire. Je crois que je n’ai jamais vu ma mère aussi vulnérable.

– Je suis désolée, mais j’aurais bien aimé qu’on me le dise.

– Non, au contraire, je suis contente que tu ne l’aies pas su. Tu aurais attendu un frère ou une s?ur et tu aurais été dévastée de ne pas en avoir.

– Tu aurais pu me le dire après, quand j’étais plus ?gée.

– C’était inutile, le bébé n’était plus là, ton père et moi avons divorcé.

Quelque chose change dans le ton de sa voix… un peu de regret peut-être ?

– Cela dit, ?a a certainement contribué au fait que je me suis battue pour obtenir ta garde exclusive au moment du divorce.

Elle me dit ?a l’air dégagée, retire sa main de la lampe infrarouge et examine négligemment ses ongles, comme si elle ne venait pas de l?cher une grosse bombe de vérité.

– Qu’est-ce que tu veux dire ?

– Obtenir la garde exclusive, ce n’était pas juste pour ennuyer ton père, mais après avoir perdu ce bébé, je me suis accrochée à toi sans doute plus que je n’aurais d?. (Elle fait une pause.) Ce qui n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais… on ne peut pas changer le passé, n’est-ce pas ?

Elle reprend vite ce ton léger qui lui appartient, sans se rendre compte qu’elle vient de faire éclater toute ma vision du monde… en tout cas, la vision que j’avais d’elle, c’est certain. J’ai toujours cru qu’elle avait insisté sur la garde exclusive pour se venger de papa, mais cette révélation me donne une autre image de ma mère. Un c?té plus affectueux dont je ne soup?onnais pas l’existence.

Je me penche vers elle et lui touche le bras.

– Je suis vraiment désolée, maman. ?a n’a pas d? être facile à vivre. Un divorce et une fausse couche en même temps.

– Tout va bien, ma chérie.

Elle s’écarte de moi. Pas par impolitesse, mais il est clair que je l’ai mise mal à l’aise. Personne n’a envie de se montrer aux autres en état de faiblesse. J’ai peut-être été trop loin en cherchant à la réconforter.

En tout cas, la principale le?on que je tire de cette conversation, c’est que Tate avait raison : nous ne connaissons jamais vraiment nos parents.

Chapitre 26

Cassie

Je n’ai jamais beaucoup réfléchi aux formules qu’il faut employer pour encourager les autres. ? l’école, je ne faisais pas de sport et n’appartenais donc à aucune équipe. Mais je suis presque certaine que des paroles d’encouragement doivent motiver ses coéquipiers, pas les effrayer. ? croire que les jumeaux Hartley n’ont jamais eu cette info.

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