The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(120)
– Tout va bien ? De quoi as-tu parlé avec ton père ?
– ?a va, on parlait juste de quelques trucs de voile. Et j’avais besoin de prendre une photo dans la vitrine du bureau pour montrer quelque chose à Cassie. Je vais la voir après le d?ner.
Maman me fait un sourire et me tend les couverts.
– Quelle photo ?
– Tu sais, celle de moi après ma première régate.
– Je me souviens très bien de ce jour-là, me dit-elle, l’air amusée. Je me cramponnais à la rambarde, craignant que mon fils de cinq ans ne se noie. Gavin me rassurait en m’affirmant que tu allais très bien t’en sortir. Il avait raison, tu as gagné. Ton père n’en pouvait plus, tellement il était fier.
Elle se tait pendant un petit moment, puis elle dit :
– Tu passes beaucoup de temps avec Cassie.
– Oui, pas mal, je réponds en posant les couverts sur la table.
– C’est sérieux ?
Je lève la tête et remarque qu’elle s’empêche de sourire.
– Pas vraiment. ?a va se terminer en septembre, quand elle retournera à l’université.
– Et… tu as envie que ?a se termine ?
Le simple fait qu’elle en parle me fait réfléchir.
– Pour être honnête, je n’ai pas pensé à d’autres options.
– Mais tu l’aimes bien ?
Bien s?r que je l’aime bien. Je l’aime même beaucoup, Cassie. En fait, j’ai h?te que le d?ner commence, parce que plus vite il commencera, plus vite il se terminera et plus vite je pourrai aller la chercher pour aller chez les Hartley. Je l’ai vue toute la journée et, déjà, je meurs d’envie de la revoir.
– Oui, je l’aime bien.
– Alors pourquoi cette histoire devrait se terminer ? demande maman.
Je n’arrive pas à trouver une bonne réponse à cette question.
*
* *
Plus tard, chez les Hartley, je pense encore à la question de ma mère.
Pourquoi cette histoire devrait se terminer ?
Je veux dire, c’est vrai, pourquoi ? Cassie et moi étions d’accord pour un flirt d’été, mais parfois les flirts évoluent. Ma plus grande crainte au début, c’était que je finisse par la blesser en voulant ne garder que l’aspect physique de cette relation, mais il faut se rendre à l’évidence, là aussi… ?a a évolué. On fait du bateau, on d?ne ensemble quand je rentre du boulot, j’ai même d?né un soir avec elle et sa mère. D’une certaine manière, sans m’en rendre compte, j’ai laissé faire. Et ?a m’est égal, j’aime ?a !
Putain.
C’est évident, ce qui se passe ces jours-ci, c’est bien plus que physique.
Je regarde de l’autre c?té du feu où Cassie est assise avec Genevieve et Heidi. Elle et Heidi rient toutes les deux à gorge déployée ; ce qui m’étonne un peu parce qu’Heidi n’est pas une fille bavarde et enjouée. Elle est du genre sauvage. C’est pourquoi Alana et elle sont de si bonnes amies. Elles ont un c?ur de pierre, ces deux-là.
En parlant d’Alana, quand je vais chercher une autre bière dans la glacière, mon ancien flirt s’approche de moi. Elle est magnifique, comme toujours, et pourtant je suis surpris de constater qu’elle ne m’attire plus. Elle est redevenue l’Alana que j’ai rencontrée au collège, juste une autre des super-nanas de mon groupe d’amies avec qui je n’ai eu que des rapports platoniques, quelqu’un avec qui il ne me viendrait même plus l’idée de coucher.
– Salut ! me dit-elle.
– Salut, je réponds en ouvrant ma bière fra?che.
– Tu m’évites ?
– Pas du tout.
– Ah vraiment ? Avant, on se voyait tout le temps et maintenant, plus rien depuis… (Alana réfléchit.) merde, déjà ? Depuis la dernière fois qu’on s’est vus ici, c’est simple.
– Merde ? Vraiment ? C’était il y a plus d’un mois.
– Exactement.
– Je te promets, je ne t’évite pas, je lui dis. C’est l’été, je suis débordé de boulot et je n’ai vu personne, à part Cassie.
– Ah… dit-elle, d’un air entendu, l’autre rousse.
– Pure co?ncidence, je réponds en grima?ant, même si je trouve ?a dr?le.
– Donc, tu ne m’évites pas.
– Non.
Elle me regarde d’un air suspicieux, malgré tout.
– Je ne crois pas que tu mentes.
– Non, je ne mens pas, je te jure. Je suis super occupé au magasin, au yacht-club, j’ai passé un peu de temps avec Cassie. Ce week-end, il y a les Beach Games. C’est beaucoup, crois-moi. Je suis sorti avec Evan une fois boire quelques verres, mais c’est à peu près tout. Et comme je garde la maison des Jackson, je vis loin du quartier.
– Ah oui, c’est vrai, tu fais le toutou au pays des clones et du luxe.