The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(125)



Les filles se mettent à rire à gorge déployée, tandis que leur mère fait une grimace.

– C’était très désagréable, dit Nia d’un ton sec.

Je regarde papa.

– Tu ne les as pas prévenues à propos de l’odeur chez ces tortues ?

– Clayton ! grogne sa femme.

– Merci, Cass. Merci beaucoup.

Je ricane.

– Hé… pourtant tu le savais que si on manipulait trop brutalement Pierre, il ferait une attaque de pets.

– Une attaque de pets ! s’écrie Mo.

Et les filles se mettent à sautiller en criant ces deux mots encore et encore. Nia, résignée, offre un sourire d’excuse à tous les gens qui se retournent en nous regardant.

– Attention, Avalon Bay !

Une voix retentit soudain dans les haut-parleurs de la promenade. Deb, bien s?r. J’ai entendu Debra Dooley crier dans les micros tellement de fois ces deux derniers jours que je reconna?trais sa voix entre mille.

– Le nom des vainqueurs des vingtièmes Beach Games d’Avalon sera bient?t connu. Veuillez vous rendre à l’Office du tourisme.

– Tu as gagné ? me demande Mo, les yeux écarquillés.

– Je ne crois pas. Mais si les calculs de mon coéquipier sont justes, on est peut-être troisièmes. On se voit plus tard, d’accord ? Je dois retrouver mon équipe.

– On va y aller maintenant, dit papa, ce qui me dit qu’il a pris mon avertissement au sérieux. Mais je t’appelle plus tard. Tu as fait du bon boulot aujourd’hui.

– Merci, papa.

Lorsque j’arrive, une foule nombreuse s’est rassemblée près de l’Office du tourisme. Je cherche dans la mer de visages jusqu’à ce que j’aper?oive l’afro si caractéristique de Zale.

– Cass ! s’écrie-t-il, par ici !

Je rejoins mon équipe et on attend tous impatiemment que Deb prononce un autre de ses discours sur l’amour qu’elle porte à cette ville. Elle se tient sur une petite estrade qui peut à peine contenir deux personnes, et encore moins une équipe de quatre. Les vainqueurs doivent choisir un membre de leur équipe pour monter sur l’estrade et recevoir leur trophée.

Les pompiers remportent la première place, le club nautique se classe deuxième. Et pour le retour tant attendu du Beacon dans le monde des Beach Games, notre équipe se classe troisième.

On applaudit à grands cris quand Gen monte sur la petite estrade pour recevoir le trophée de la troisième place des mains d’une Deb Dooley rayonnante. Le trophée mesure environ vingt-cinq centimètres de haut, avec une finition cuivrée et des traces de doré sur le ballon de plage du sommet. Le socle en bois marron ne porte que la mention générique : troisième place.

Gen fait un grand sourire aux Hartley en passant devant eux avec notre trophée.

– Oh… on ne donne pas un truc comme ?a pour la quatrième place ? demande gentiment Gen. Regardez comme il est beau.

– Un trophée… pour la troisième place ? réplique Cooper. Genevieve, grandis un peu, putain… Quand on n’est pas premier, on a perdu !

Mac acquiesce d’un hochement de tête rapide.

– Il n’a pas tort.

– Vous êtes faits l’un pour l’autre, marmonne Evan.

– Hé, Cassie, lance Mac en se tournant vers moi avec un beau sourire, merci beaucoup d’avoir fait partie de notre équipe, c’était vraiment génial. Tu reviendras l’année prochaine ?

– Vraiment ? Même si je ne travaille pas à l’h?tel ?

– Qu’est-ce que tu veux dire ? Le Beacon appartient à la famille Tanner depuis cinquante ans. Vous aurez toujours votre place ici.

Je suis tellement touchée que mes yeux commencent à piquer. Je ne m’attendais pas à nouer de véritables liens cet été, mais j’en suis ravie. Cette sacrée grand-mère avait raison, c’est agréable de faire partie d’un groupe.

En parlant de grand-mère, je l’aper?ois soudain dans la foule. Je fronce les sourcils en remarquant qu’elle est seule. Je m’excuse auprès de mes amis et vais la rejoindre. Elle m’accueille avec un sourire, mais je vois tout de suite que quelque chose ne va pas.

Je l’entra?ne vers une partie moins fréquentée de la promenade.

– Où est maman ?

Grand-mère serre les lèvres, hésitante :

– Eh bien…

– Qu’est-ce qui ne va pas ?

– Rien de grave. Mais… peut-être un petit contretemps. Nous venons de croiser ton père et sa famille sur le parking et ta mère s’est arrêtée pour parler à Clayton.

Merde.

– Putain… je marmonne. (Puis je me force à sourire pour que Mamie ne s’inquiète pas.) ?a ne te dérange pas d’attendre ici une minute ? Je veux aller m’assurer que personne n’a été tué.

Je pars en courant en direction du petit terrain en gravier derrière l’Office du tourisme. Il faut s’occuper de cette situation au plus vite. La dernière chose dont j’ai besoin, c’est que Maman la Maléfique fasse sa réapparition alors qu’il nous reste encore une semaine à Avalon. Je dois donc désamorcer toutes les bombes qui risquent de réduire en miettes le reste de mon été.

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