The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(124)
On le fait.
– Et… un pas !
Nous faisons un autre pas. Si nous réussissons la séquence suivante, nous aurons assommé les pompiers.
– Et… lancez !
Zale lance. C’est moi qui réceptionne.
Je me retourne et regarde Genevieve :
– Prête ?
Elle s’essuie les mains sur le devant de son short en jean.
– Prête !
Très méthodiquement, je lance en parfaite ligne droite avec la main bien en dessous. Le ballon flotte comme une plume en apesanteur jusque dans ses mains prêtes à l’accueillir. Elle l’attrape. Un souffle de soulagement parcourt la foule.
Gen se tourne ensuite vers Mac, hyper concentrée.
Elle lance.
Mackenzie l’attrape.
– 6,50 mètres, déclare Deb.
– Putain de merde, génial ! hurle Zale. On a réussi ! On l’a fait !
Il commence à sauter partout, à lever les deux bras et à frapper les mains en l’air.
J’étouffe un rire.
– On n’a pas fini ! je lui rappelle. On joue encore…
– Ah oui.
– On est à deux doigts de la deuxième place, s’émerveille Gen.
Et on y arrive. On est à 7 mètres avant que mon ballon n’explose aux pieds de Gen. Mais ce n’est pas grave. Nous avons réussi à devancer les boulangers pour terminer à la deuxième place de cette dernière épreuve. C’est fait, on a battu les Hartley aux Beach Games.
D’un petit point.
C’était vraiment très serré.
– Quelle est la taille du string qu’il vous faut ? demande Gen aux jumeaux en se moquant d’eux, une fois l’enthousiasme de l’équipe redescendue. (Elle regarde l’entrejambe d’Evan.) Je ne sais pas s’ils en font en XS, chéri.
– XL, tu veux dire.
En marmonnant, il soulève Gen comme s’il allait la jeter, mais au lieu de ?a, il la rapproche de lui. Elle enroule ses jambes autour de ses hanches et ils commencent à s’embrasser.
Levant les yeux au ciel, je vais chercher mon père que je retrouve, maintenant seul, sur la promenade.
– Beau travail ! s’exclame-t-il avant de me serrer rapidement dans ses bras.
Je le remercie.
– Où sont les filles ? je demande en jetant un coup d’?il autour de moi.
– Elles se sont lassées de te regarder lancer des ballons, alors Nia les a emmenées manger une glace.
– Je vois… Dis-moi, je voulais te prévenir que maman et grand-mère vont arriver d’une minute à l’autre. Elles viennent pour la remise des prix.
Il lève un sourcil.
– Vraiment ? Ta mère ?
Je souris, un peu gênée.
– Je sais… Je ne t’ai rien dit avant, parce qu’au début, je n’y croyais pas, mais maman a vraiment fait des efforts depuis qu’elle est arrivée à Avalon.
– Ah bon ?
Au ton de sa voix, je ne sais pas trop ce qu’il en pense.
– Oui, je t’assure. On s’est bien amusées, en fait.
Papa est décontenancé. Je ne peux pas lui en vouloir, je n’ai jamais utilisé le mot ? amusé ? à propos de ma mère.
– Eh bien, c’est super, Cass. Je suis content d’entendre que tu t’amuses et qu’elle fait des efforts.
Cette fois, j’entends clairement le doute qui se dégage de sa voix.
– Comme je l’ai dit, je n’y croyais pas vraiment. Mais elle a été cool ces derniers temps. Attentive. Amusante. Attentionnée…
J’hésite un instant. Ce n’est probablement pas le moment le plus approprié pour approfondir cette conversation, mais je pense aussi qu’on n’aura probablement pas d’autre occasion de parler de ma mère, alors les mots m’échappent.
– Elle m’a parlé de la fausse couche.
Papa se redresse comme si je lui avais donné un coup.
– C’est vrai ?
Mes mains sont moites, à nouveau. Papa et moi parlons rarement de sujets aussi délicats, alors je ne sais pas trop comment aborder la question.
– Oui, et je suis contente qu’elle l’ait fait. ?a m’a permis de mieux la comprendre, tu sais. Je comprends maintenant pourquoi elle s’est autant battue pour obtenir la garde exclusive. Je pensais qu’elle voulait t’éloigner de moi, mais je sais aujourd’hui qu’elle essayait juste de me garder auprès d’elle après la perte du bébé. Donc… ouais, je suis reconnaissante qu’elle me l’ait dit.
– Oui. Bon…
Son visage s’assombrit, mais pas avant que j’aper?oive un éclair de colère dans ses yeux.
– Cassie !
Je me retourne à temps pour voir mes s?urs courir vers moi. Nia les suit, chaussée de sandales noires et vêtue d’une robe ample sans manches.
– Tu veux savoir ce que Pierre a fait aujourd’hui ? s’exclame Roxy. Il a pété !