The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(45)



Il se tourne vers moi jusqu’à ce que nos genoux se touchent. Je me déplace sur mon tabouret pour bouger mes jambes.

– Et aller où ? je demande, mal à l’aise.

– Ma famille a réservé une cabine ici pour l’été. On peut y aller si tu veux, on sera tranquilles, dit-il à voix basse en levant un sourcil aguicheur.

– Ah ? Non, c’est bon, restons ici.

Je lève mon verre et trempe les lèvres dans mon drink.

– Tu es s?re ? Moi je pense que tu te sentirais mieux si on avait un peu d’intimité.

C’est marrant à quelle vitesse les mecs passent du cool sympa à l’odieux qui te fait tout de suite penser ? barre-toi, ma fille, et barre-toi vite ! ?.

– Ouais… non, comme je l’ai dit, ?a va. Mais ma copine doit s’ennuyer, assise toute seule là-bas. Je vais y aller.

Dès que je commence à glisser sur mon tabouret, Ben m’arrête en posant une main sur ma cuisse. Instantanément, mes joues deviennent br?lantes et mes mains toutes moites. Ce stupide maillot de bain, pourquoi je n’ai pas mis mon short ? Je serre les dents, repousse sa main et lui redis :

– Non.

– Quoi ? proteste-t-il. Je croyais qu’on s’entendait bien. (Quand il remarque que je fais la gueule, il se penche plus près et baisse encore la voix.) ?coute, je vais être honnête, je trouve que tu es super sexy. ? la seconde où tu es arrivée ici, j’ai fantasmé à l’idée de t’enlever ce maillot de bain et de me délecter de ces gros seins. Ils sont magnifiques.

Mes yeux commencent à me piquer sérieusement, ce qui est stupide car je n’ai aucune raison de pleurer. J’ai déjà été traitée de cette manière, et je le serai encore, je dois en prendre mon parti. Et pourtant… chaque fois, la honte me serre tellement la gorge que j’ai l’impression d’étouffer, je n’arrive plus à parler.

Heureusement, quelqu’un d’autre le fait pour moi :

– Elle a dit non.

Tate vient d’arriver derrière nous. Il porte l’uniforme du club : un short kaki et un polo blanc avec ? Le Manoir ? brodé en or et son prénom cousu en dessous sur une sorte d’étiquette. Ses cheveux sont ébouriffés, probablement parce qu’il a passé la matinée en mer.

Un soulagement m’envahit quand je croise son regard bleu et dur.

– Euh… ouais, dégage, Bartlett, c’est une conversation privée, lui lance Ben d’un ton méprisant, ce qui me laisse penser qu’ils se connaissent

– Je ne pense pas être celui que Cassie voudrait voir partir. (Tate se tourne vers moi.) N’est-ce pas, Cass ?

Je retrouve enfin ma voix.

– Tu as raison.

Ben fait la gueule, il n’a pas l’air content.

– T’es sérieuse, là ? Que je sache, c’est toi qui es venue ici, toi qui m’as fait des sourires, toi qui t’es assise à c?té de moi… et c’est moi le méchant ? C’est clairement toi qui as commencé.

– Et moi qui vais terminer si tu ne te barres pas tout de suite, s’emporte Tate. Sérieusement, mec, je commence à en avoir ras le bol de devoir intervenir chaque fois que tu importunes des femmes qui ne veulent pas de toi.

– Va te faire foutre !

Ben se lève en ronchonnant, jette un billet de cent dollars sur le bar et s’en va sans se retourner.

Connard.

– Merci, je dis à Tate, en rel?chant le souffle que j’avais retenu jusque-là.

– ?a va ?

– Oui. Il n’a vraiment pas fait grand-chose Il a juste posé sa main sur ma cuisse et m’a dit qu’il aimait mes seins, je réponds d’un ton léger. Ils aiment toujours mes seins.

– Ne fais pas ?a, me répond doucement Tate.

– Faire quoi ?

– Essayer de prendre ?a à la légère. Oui, les hommes apprécient les jolis seins. Mais ?a ne leur donne pas le droit de te considérer comme un objet, de te mettre mal à l’aise ou de poser leurs putains de mains sur toi.

Je me mordille l’intérieur de la joue. La vérité, c’est que j’ai une relation très compliquée avec mes seins. Quand j’étais plus jeune, ils me gênaient énormément et, en voulant les faire para?tre plus petits, je prenais de très mauvaises postures en me vo?tant. J’ai fini par accepter ma poitrine en grandissant, même si je ne suis toujours pas tout à fait à l’aise avec le fait qu’elle soit la première chose que beaucoup des gens remarquent chez moi. C’est difficile de ne pas regarder quand quelqu’un a une énorme poitrine. Parfois pourtant, j’aime bien les mettre en valeur en portant un haut moulant ou une robe sexy. Mais Tate a raison. ?tre traitée comme un objet n’est pas anodin. Je ne devrais pas le prendre à la légère, même si je me suis immunisée au fil des ans.

– Tu as raison, ce n’est pas bien de ma part. Mais au début, il avait l’air vraiment cool.

– Je sais. Je l’ai vu faire son numéro de Monsieur Charmant tout un été. Souvent, il le fait durer pendant plusieurs rendez-vous avant d’essayer de conclure. Je pense que tu l’as rencontré quand il était plus ivre que d’habitude. Avec la baisse des inhibitions, on voit plus vite où il veut en venir.

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