The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(47)



Il éclate de rire.

– Cassie, bébé chérie, si tu veux mon avis, ce n’est pas ce genre de taco qu’il vénère au point de s’en faire tatouer un sur l’avant-bras.

– Qu’est-ce que tu veux dire ? Quoi d’autre alors ? (Tout à coup, je comprends.) Oh… Euh… Non, arrête ! (Je lui lance un regard noir.) Et tu penses que je pourrais sortir avec un mec comme ?a ?

– Pourquoi pas ? Il aime bouffer les…

– Merci, au suivant.

– Compliqué. On n’envisage même pas de considérer un homme qui pourrait vénérer son taco.

J’éclate de rire et il me suit une seconde plus tard. Nous sommes tous les deux morts de rire. Bon sang, pourquoi je m’amuse tellement avec ce mec ? De prime abord, on ne s’attend pas à ce que Tate soit si dr?le. Avec ses cheveux perpétuellement ébouriffés, ses sourires discrets et son léger accent de Géorgie, il donne l’impression d’être une sorte de surfeur indolent, alors qu’il est tout le contraire. Tate est un gar?on intelligent et sacrément bosseur. Le fait que tous ceux qui le connaissent l’apprécient sincèrement en dit long sur lui. Peu de gens peuvent en dire autant.

– Et lui ?

Cette fois, c’est moi qui fais un signe de tête en direction d’un beau mec près des jeux de fléchettes. Le bar dispose d’un mur entier réservé aux fléchettes. C’est en fait une immense planche de bois criblée de bosses, de trous et de marques de toutes sortes… Il est clair que de nombreux projectiles y ont été lancés par des mains en état d’ébriété. Le type que je pointe discrètement du doigt est en train de viser. Il tient sa fléchette, le front tendu, lorsque son ami s’approche de lui et le déconcentre. Le type tourne la tête et tape sur quelque chose. L’autre, interloqué, lève les deux mains et recule comme s’il venait d’affronter une bête sauvage.

– Tu plaisantes ? dit Tate. Monsieur Colère, là-bas ?

– Il n’était pas en colère quand je l’ai remarqué.

– Eh bien regarde, maintenant, il l’est. Et c’est un vrai signal d’alarme. Personne ne prend le jeu fléchettes aussi sérieusement que ce mec-là.

Il a raison. Je ne peux pas sortir avec quelqu’un tellement passionné par les fléchettes qu’il peut quasiment arracher la tête d’un ? ami ?, juste pour avoir été interrompu.

– Tu penses que je fais la difficile ? je lui demande, un peu perdue.

– Non. Enfin… oui. Détester les fléchettes, c’est ?a qui est difficile. Mais je connais aussi ces vantards qui ont l’esprit de compétition à outrance. Ce n’est pas très marrant de les c?toyer. (Il hausse les épaules.) Et ils ont tendance à être égo?stes au plumard.

– Vraiment ? Tu as couché avec beaucoup d’hommes trop compétitifs, toi ?

– Non, mais je suis copain avec beaucoup de filles. Elles finissent toujours par balancer des confidences.

– Je n’arrive pas à croire que tu dises un truc pareil.

– Pourquoi ? C’est vrai, non ?

Je lui donne un bon coup de coude.

– Dis-moi, c’est peut-être toi qui as besoin d’aide pour te trouver une nana si c’est le genre de vocabulaire que tu utilises avec les filles.

– Crois-moi, je me débrouille très bien tout seul.

Je n’en doute pas.

Nous restons un moment à observer les gens tout en plaisantant. Il a beau me dire que le Joe’s attire un public mélangé, je ne vois pas beaucoup de mecs possibles dans l’assemblée. Il y a surtout des touristes ou des couples qui ont visiblement trop bu. Tate va nous chercher une autre tournée de bières, et j’en profite pour consulter mon portable. Comme d’hab, des messages de Peyton au format habituel : une ligne max.

Peyton : Comment va ?

Peyton : Efficace, ton copain de drague ?

Peyton : On a trouvé quelqu’un ?

Peyton : J’espère que c’est pas un six.

Peyton : Alors ?

?a la tuerait d’envoyer un seul message ? Impossible de trouver le bon c?té des choses dans le style exaspérant de Peyton.

Sous ses messages, je trouve une réponse de mon ancien demi-frère à ma demande d’illustration.

Robb : Désolé pour le retard ! J’attendais de savoir si j’allais pouvoir le faire. Je viens de terminer un projet plus t?t que prévu, donc je suis partant ! Envoie-moi l’histoire et je pourrai te renvoyer des roughs cette semaine.

Génial ! Le livre va pouvoir se faire. Les jumelles vont m’adorer pour toujours.

Avant de pouvoir répondre à Robb, une ombre se dessine sur la table. Je lève les yeux… je les lève encore… et encore. Le type qui s’approche est littéralement géant. Il doit faire au moins deux mètres, si ce n’est plus.

Un sourire timide se dessine sur ses lèvres. Sincèrement, il est pas mal.

– Salut ! dit-il. Une jolie fille comme toi n’a pas le droit de rester assise toute seule. (Puis il fait une petite grimace.) Je sais, désolé… c’est nul comme phrase d’intro.

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