The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(48)
Je ne peux m’empêcher de rire.
– Ce n’est pas la plus originale, mais elle fait l’affaire.
– ?a te dérange si je me joins à toi ? Mon copain m’a un peu laissé tomber.
Il fait un geste vers un coin, à l’autre bout de la pièce, où un couple est en train de se dévorer les lèvres… et je suis presque s?re qu’elle a la main dans son pantalon. C’est simple, soit ils vont être mis à la porte d’un instant à l’autre, soit tout le bar va bient?t être témoin d’une partie de jambes en l’air en public.
– Waouh… ils y vont vraiment à fond.
– Oui, je sais. Il fait ?a tous les week-ends. (Le géant n’a pas l’air très content.) C’est la pire des personnes avec qui sortir.
– Et pourtant, tu continues à le faire…
– Sans doute que j’espère un jour trouver une jolie fille pour me tenir compagnie.
– Bravo ! Voilà une phrase mieux formulée.
– Merci, mon Dieu, répond-il en levant les yeux au ciel.
Le visage souriant, il pose une main sur la table.
– Je m’appelle Landon.
– Et moi, Cassie.
– Enchanté, Cassie.
Sa timidité commence à peine à s’estomper quand mon allié choisit précisément ce moment pour revenir avec nos bières.
Dès que Landon aper?oit Tate, il fait un geste de recul.
– Oh, désolé, je ne savais pas que tu étais avec quelqu’un.
– Non, non, on n’est pas ensemble, je réponds. Je te présente mon ami Tate.
– Son coéquipier, précise Tate.
On voit que Landon est à la fois amusé et gêné.
– C’est… euh… cool.
– Je suis aussi son ange gardien, ajoute Tate.
– Pas du tout. (Je me retourne pour rassurer Landon.) C’est faux, je t’assure.
– Bien s?r que si. Je ne laisserai jamais mon amie partir d’ici avec quelqu’un sans conna?tre ses intentions.
Tate croise les bras dans une posture machiste qui me fait soupirer. Il fixe ensuite Landon, l’air le plus sérieux du monde.
– Bon… s’il te pla?t, tu pourrais clairement préciser tes intentions ?
– Oh mon Dieu… je murmure. Ne l’écoute pas.
– Je suis sérieux. Tes intentions, allez, je t’écoute… j’attends.
Landon bouge de fa?on maladroite, il est si grand qu’il ne peut s’empêcher de faire trembler la table. Je m’étonne que le liquide de nos bouteilles ne se mette pas à vibrer comme dans Jurassic Park quand le T. Rex s’approche. Il finit par trouver une réponse.
– Euh… je ne sais pas… Je pensais lui offrir un verre. T’es d’accord ? Je la trouve mignonne, et… euh…
Je ne sais pas si c’est le mot ? mignonne ? qui l’amène à baisser les yeux sur mes seins, ou s’il essaie simplement d’éviter le regard noir de Tate et que ses yeux se posent là par pure co?ncidence. Quoi qu’il en soit, cela lui vaut un avertissement.
– Quand tu me parles, c’est moi que tu regardes, compris ?
Il pointe deux doigts vers ses propres yeux, comme pour ponctuer son propos. Du coup, Landon panique :
– Désolé, vieux. Je… (Il s’éloigne d’un pas.) Tu sais quoi ? Je crois que mon ami m’appelle.
Personne ne l’appelle évidemment, mais mon pauvre géant a apparemment décidé qu’aller regarder son ami tripoter une nana valait mieux que d’être soumis à l’interrogatoire en règle que lui fait subir Tate.
– Tu casses mon coup ! je m’exclame, en jetant un coup d’?il à mon coéquipier.
– Crois-moi, ce n’est pas le mec qui te faut.
– Et pourquoi ?
– Il n’arrêtait pas de s’excuser pour tout. Et puis… trop nerveux.
J’objecte sur ce dernier point.
– Nerveux, ?a peut être bien parfois…
Tate n’attend pas pour exprimer son désaccord.
– Il m’a demandé la permission de t’offrir un verre. On en veut d’un mec comme ?a ? Non. Nous voulons quelqu’un de dynamique. Quelqu’un qui a confiance en lui. Ce type-là est le genre qui te demandera la permission de te tenir la main. (Il fait une pause.) Si tu me donnais un seul mot pour décrire ce que tu attends de ton aventure cet été, ce serait quoi ?
– Passion ! je réponds sans réfléchir, et je le regrette déjà.
L’air entre nous s’épaissit, il devient plus capiteux, entêtant. ? moins que je sois la seule à ressentir ?a. La seule à imaginer que ses lèvres s’entrouvrent légèrement, que ses yeux bleus deviennent soudain plus sombres, comme s’ils allaient s’embraser. Impossible que ses yeux puissent prendre feu pour moi en ce moment.
– Passion… répète-t-il, la voix un peu rauque. (Je jure que je le vois déglutir. Puis il se racle la gorge et hausse les épaules.) Tu es en train de me dire que ce type correspond à la définition que tu donnes au mot ? passion ? ?