The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(51)



Je pouffe de rire.

– Quant à Fudge, il a réussi à rentrer dans le garde-manger hier et a bouffé la moitié d’une bo?te de biscuits, si bien qu’il a pété toute la nuit. Vers dix heures, il dormait d’un sommeil de plomb et en a l?ché un si fort qu’il s’est réveillé tout seul. Il a eu tellement peur qu’après, il n’a plus arrêté d’aboyer pendant cinq bonnes minutes.

Cette fois, je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire.

– Merde, je ne peux pas croire que j’ai raté ?a.

Appuyée sur le c?té du bureau, maman fait un clin d’?il à papa en me désignant du menton.

– Tu lui as déjà demandé ?

Je les regarde tous les deux.

– Me demander quoi ?

– Non, je n’ai pas eu le temps encore, lui répond-il. J’ai été distrait par toutes ces photos de bateaux.

Il fait tourner son fauteuil, les mains sur la nuque.

– C’est beaucoup te demander, je sais, mais on espère que tu vas pouvoir nous rendre ce service, mon gar?on. Tu te rappelles qu’on avait prévu de faire un voyage à l’automne ?

Je hoche la tête.

– Oui, une semaine en Californie.

– C’est ?a. On voudrait partir un peu plus qu’une semaine. On s’est dit que, tant qu’à être sur la c?te Ouest, on pourrait en profiter pour prendre de vraies vacances. On va donc ajouter Hawa? à notre virée.

– Hawa? !

Maman applaudit, folle de joie.

Je me lève et vais me servir un peu d’eau à la fontaine du bureau.

– Et combien de temps seriez-vous partis ?

– Si tu es d’accord, un mois, dit papa. Ton contrat avec le club se termine en septembre, n’est-ce pas ?

– Ouais.

Je ne donne pas de cours de voile en basse saison, je ne travaille que d’avril à septembre. Ensuite, je travaille ici à plein temps. Cela dit, je n’ai encore jamais géré l’établissement seul. Il y a toujours papa et moi, et les responsabilités sont partagées entre nous deux. Travailler seul chez Barlett Marine pendant un mois signifie pas mal d’heures en plus. Mais, d’un autre c?té, ?a veut dire un plus gros chèque. De l’argent supplémentaire qui va pouvoir m’aider pour acheter mon propre voilier.

– Je crois que je peux me débrouiller, je dis lentement.

– Merci, mon chéri, tu nous rends un grand service.

Maman s’approche de moi et me serre dans ses bras en posant le menton sur mon épaule.

– Je t’avais dit qu’on pouvait compter sur lui, ajoute papa, un sourire heureux sur le visage. La famille prend toujours soin de la famille, n’est-ce pas, fiston ?

– Ouaip…



*

* *

Le reste de la journée de travail s’écoule rapidement après le départ de maman. Vers treize heures, le magasin est envahi par un groupe de touristes venus se renseigner sur la location de bateaux, un service que nous proposons également. Papa et moi sommes tellement occupés que nous n’avons même pas le temps de manger nos sandwichs. J’engloutis donc le mien dans la Jeep, sur le chemin du retour.

Comme toujours, dès mon arrivée, je fais le tour de la maison des Jackson, juste pour m’assurer que rien de grave ne s’est produit en mon absence. Aucun animal sauvage n’a trouvé le moyen d’entrer, aucun voyou n’a eu la mauvaise idée de venir nous voler. Tout va bien. Je monte ensuite me changer pour enfiler un jogging.

Mon plan pour la soirée est de me prélasser sur le canapé et regarder la télé sans me casser la tête parce que demain s’annonce chargé. Je vais travailler avec papa jusqu’à quatre heures, ensuite, je dois me dépêcher pour aller au club de voile. ? cinq heures, je donne un cours sur la sécurité en mer à un groupe d’ados qui espèrent obtenir le certificat nécessaire pour participer à des courses de dériveurs en solitaire. C’est bien que Le Manoir sponsorise des programmes pour les jeunes voileux, ils m’ont été très utiles lorsque j’avais leur ?ge. Je regrette qu’on ne propose pas quelques régates pour préparer les enfants aux compétitions nationales, mais au moins, avec le certificat du Manoir, ils peuvent participer à des compétitions dans notre club frère de Charleston.

Je viens tout juste de remonter mon pantalon de survêt gris sur mes hanches quand j’aper?ois qu’on bouge à c?té. C’est un peu bizarre, cette coordination entre Cassie et moi. Alors que je la vois passer devant sa fenêtre, je me demande pourquoi elle s’est habillée comme ?a avant d’attraper mon portable pour lui envoyer un texto :

Moi : Ne me dis pas que tu portes du rose pour aller à ton rendez-vous à la fête foraine ?

Cassie : Pourquoi pas ?

Moi : Parce que tu vas te perdre dans une mer de barbe à papa. Tu ne vas pas sortir du lot.

Cassie : Mais je suis mignonne en rose.

Je ne peux pas dire le contraire. Moi, je la trouve mignonne dans toutes les couleurs. Mais je me garde cette observation pour moi. J’ai insisté sur le fait que je voulais que nous soyons seulement amis. Lui dire à quel point je la trouve sexy ne ferait qu’envoyer des signaux contradictoires et embrouiller nos rapports. En plus, pour être honnête, je la trouve très sympa, cette amitié. Sortir avec Cassie est devenu si naturel. On s’amuse ensemble et je n’ai pas besoin de faire d’effort pour tout le temps para?tre au top de ma forme. Je peux être idiot et dire toutes les bêtises qui me passent par la tête et, comme c’est une bonne copine, Cassie rit de bon c?ur, sans me juger.

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