The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(70)



Ce soir, elle me surprend.

– Merci. (Elle lisse le devant de sa robe.) Ma mère m’a envoyé cette robe l’année dernière, mais c’est la première fois que j’ai l’occasion de la porter.

– Un colis d’Ha?ti ? Trop cool.

Nia sourit.

– C’est toujours une belle surprise, mais ?a me donne le mal du pays.

Je suis presque s?re que c’est la première fois qu’elle partage quelque chose d’aussi personnel avec moi. Putain, serait-on en train de créer des liens ? Papa g?che un peu ce moment rare en jetant un coup d’?il par-dessus mon épaule dans le salon où mes s?urs, installées sur le canapé, bavardent entre elles en fran?ais.

– Au revoir, mes petites chéries, lance-t-il.

– Au revoir, papa !

– Ne donnez pas trop de fil à retordre à votre s?ur.

– Promis ! répond Roxy.

Papa m’embrasse sur la joue et s’éloigne. Avant de le rejoindre, Nia me regarde, un peu inquiète :

– Pas de soda, me rappelle-t-elle. Si elles veulent grignoter quelque chose, il y a des galettes de riz sur l’étagère supérieure de l’armoire. Monique les adore, surtout si tu les tartines de beurre de cacahuète. Surtout fais attention, elle adore grimper sur les meubles.

– Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. De toute fa?on, je t’appelle si j’ai besoin de quoi que ce soit. Sortez et profitez du concert.

– Merci, Cassandra.

Tout le monde m’appelle Cassie ou Cass, mais depuis huit ans que je la connais, Nia ne m’a jamais appelée autrement que Cassandra.

Je ferme la porte derrière eux, je la verrouille et me mets à danser dans le salon comme un candidat à un jeu télévisé qui vient d’être choisi pour monter sur scène.

– Très bien, les adultes sont partis ! je crie. ? nous la fête !

Les jumelles éclatent de rire. Je m’installe sur le canapé tout en les serrant fort dans mes bras.

– Je voulais vous dire que j’ai invité quelqu’un à venir passer la soirée avec nous.

Roxy pousse un cri et s’exclame :

– Comment elle s’appelle ? Comment tu la connais ?

– Eh bien… tout d’abord, c’est un gar?on…

– Euh… Hum… dit Mo en faisant une dr?le de tête.

– Comment il s’appelle ? Comment tu le connais ? demande Roxy.

– Il s’appelle Aaron. Vous allez l’adorer, il est très dr?le et je lui ai dit qu’on allait tous regarder un film.

– Je ne veux pas de film, je veux une histoire, se plaint Monique. Je veux Kit et McKenna !

– On peut faire les deux. Un film maintenant, et une histoire quand vous irez au lit.

En parlant de ?a, je réalise soudain que je n’ai pas eu de nouvelles de Robb depuis quelques jours. Je lui ai donné le scénario du projet de livre Kit et McKenna la semaine dernière, mais il ne m’a toujours pas renvoyé de roughs pour la maquette. Comme l’imprimeur que j’ai trouvé met environ sept jours pour imprimer le livre, Robb et moi devons finaliser les illustrations d’ici la fin de la semaine prochaine si je veux que le livre soit prêt à temps pour la fête des filles.

Roxy continue de m’interroger sur Aaron, un message vient d’appara?tre sur mon portable m’informant qu’il sera là dans une quarantaine de minutes. Comme je lui ai dit que nous ne d?nerions pas ensemble, il est parti au restaurant avec son frère à Charleston ; ils sont sur le chemin du retour.

Moi : Les filles sont très curieuses aujourd’hui, alors attends-toi à des questions.

Aaron : Ha ! Je ne suis pas inquiet. Tous les enfants m’aiment.

Il ne ment pas. Une heure plus tard, nous regardons Vaina, la légende du bout du monde, et les jumelles rient aux éclats tandis qu’Aaron se tient devant la télé et chante en entier le numéro que The Rock2 interprète dans le film. Il conna?t les paroles par c?ur. Quand après coup je lui demande une explication, il me fait un sourire avant de répondre tout penaud :

– Ma s?ur a?née a une fille de quatre ans. Nous regardons beaucoup de films ensemble.

Au milieu du film, les filles déclarent qu’elles en ont marre, elles préféreraient jouer à un jeu. Mo sort alors un jeu de cartes improbable et Roxy tente vaillamment d’expliquer comment ?a marche. Il y a des monstres, des morceaux de corps coupés, et nous devons nous battre les uns contre les autres dans des batailles bizarres. Je ne comprends rien à ce qui se passe, mais Aaron, lui, comprend vite. Bient?t, avec Roxy ils s’affrontent dans un combat féroce de monstres, avec des regards sombres et des paroles agressives.

– Tu sais que tu vas perdre, dit-il à ma s?ur pour la prévenir.

– Nah… c’est toi qui vas perdre.

– Non, c’est toi.

– Non, c’est toi !

– Je te dis que C’EST TOI ! crie Roxy en lui tirant la langue.

Aaron lui tire la langue à son tour. Je n’en crois pas mes yeux.

– Je sors avec un enfant de six ans.

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