The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(66)
– Gate, c’est pas possible, rouquine.
– Oh, mais si.
Pendant qu’on marche, Tate pose sa main sur le bas de mon dos pour me guider et me stabiliser. Je suis s?re que je sens le bout de ses doigts me caresser ? Mais c’est probablement par inadvertance, parce que nous trébuchons sur le chemin, tous les deux un peu ivres. Pourtant, la sensation de cette main dans mon dos a quelque chose de très sensuel.
Je les veux partout sur moi.
Il n’avait pas tort, je suis excitée, j’en ai presque mal. Je me surprends à serrer mes cuisses l’une contre l’autre, tellement j’ai envie d’entrer à l’intérieur. Au moment de nous dire au revoir sur la pelouse quasi manucurée qui sépare nos deux maisons, je n’ai qu’une seule idée en tête, m’enfermer dans ma chambre, glisser mes doigts dans ma culotte et atteindre l’orgasme en pensant à lui.
Une fois rentrée, comme grand-mère est parfois distraite, je vérifie si toutes les lumières sont bien éteintes. Ensuite, j’active l’alarme et monte les escaliers aussi silencieusement que possible. Les palpitations entre mes jambes sont devenues insupportables. Je défais déjà la fermeture ?clair de ma robe tout en me précipitant dans le couloir. J’entre dans ma chambre, jette mon téléphone sur le lit et tire tout de suite sur le haut de ma robe qui tombe par terre une demi-seconde, avant de me rappeler que je n’ai pas encore fermé les rideaux.
Tate est à sa fenêtre.
Mon c?ur bat fort et vite. Je ne porte rien d’autre qu’une petite culotte et un soutien-gorge sans bretelles. Il le remarque. Bien s?r, il le remarque. Ses yeux parcourent mon corps, l’admirent, s’attardent, puis remontent jusqu’à mon visage. Je m’attends à ce qu’il prenne son téléphone et m’envoie une remarque bien sentie.
Au lieu de ?a, il commence à déboutonner sa chemise.
Je retiens mon souffle.
Impossible de ne pas regarder. Je l’ai déjà vu torse nu, mais le voir se déshabiller est presque plus érotique. J’ai du mal à respirer. Lentement, il écarte les pans de sa chemise blanche, l’enlève de ses épaules. Son regard ne quitte pas le mien quand il la jette au sol.
Je m’approche de la fenêtre, mais je ne tire pas les rideaux. En ce moment, même avec un pistolet sur la tempe, personne ne pourrait m’obliger à les fermer. Ma gorge est sèche comme jamais.
Tate ouvre lentement son pantalon.
Je gémis à voix haute et, bien qu’il soit à six mètres de moi, je jure que je le vois sourire. Il le fait descendre le long de ses jambes et s’en débarrasse d’un coup de pied. Je ne peux pas m’empêcher de regarder son bas-ventre. Impossible d’ignorer la bosse qui fait gonfler son boxer blanc. Le tissu est tendu, il bande, aucun doute là-dessus. Je suis hypnotisée.
C’est un terrain dangereux, nous sommes au bord du précipice. Il vient de se mettre en sous-vêtement. Maintenant, c’est à moi de jouer ; je peux fermer les rideaux et faire comme si rien ne s’était passé.
Ou…
J’entends un bourdonnement provenant du lit. Je jette un coup d’?il, m’attendant à recevoir un texto… mais non, c’est un appel. J’attrape mon portable d’une main tremblante et réponds.
– Je te dois la vérité.
Sa voix grave me chatouille l’oreille.
– Quoi ?
Ma bouche est tellement sèche que j’ai du mal à parler.
– Tu as dit tout à l’heure que je t’avais reléguée dans une friend-zone parce que tu ne me plaisais pas. C’est faux. (Je l’entends qui soupire.) Je sais, ?a ressemble à des excuses bidon, mais je le pensais quand j’ai dit que c’était plus facile de garder une relation platonique, ?a ne voulait pas dire que je n’étais pas attiré par toi. Au contraire, je l’étais… et je le suis toujours.
– Vraiment ?
– Ouais… Tu n’as aucune idée de l’effet que tu me fais.
– Montre-moi.
Merde, pourquoi j’ai dit ?a ?
Plus de retenue, plus de limite, cette fois, j’ai sauté dans le précipice, je suis en chute libre. Mon c?ur bat si fort et si vite que j’en ai mal aux c?tes. Tous les muscles de mon corps sont tendus, mes genoux tremblent quand je me rapproche de la fenêtre.
Tate a son portable à l’oreille. Il me regarde. Mais il n’a pas encore répondu. Soudain, sa voix grave murmure lentement :
– C’est toi qui prends les décisions ?
Cette fois, l’air coquin qu’il prend ne trompe pas. Et je me rends compte que c’est la sortie dont nous avons tous deux besoin. Un moyen de nous éloigner de l’erreur que nous sommes probablement sur le point de commettre. Il a dit que je pouvais lui donner des ordres juste pour ce soir. Alors pourquoi pas ? Prenons ?a comme un jeu. Un petit jeu amusant sans aucune conséquence. D’une voix douce et tra?nante, je lui réponds :
– Ouais… C’est moi qui décide. Alors montre-moi à quel point tu as envie de moi.