The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(94)



– Je suis désolé, j’avais oublié que tu venais.

– T’es sérieux là ? Pu… tain…

Une honte épouvantable m’envahit.

– Encore désolé… mais j’ai commencé à voir quelqu’un cette semaine…

– Clairement, m’interrompt Nicole, très énervée.

– Elle et moi n’étions encore que de simples amis quand je t’ai proposé ce rendez-vous, mais depuis, c’est devenu plus sérieux et j’ai oublié d’annuler pour ce soir. Désolé, désolé. Je suis un vrai connard. Honnêtement, frappe-moi… fous-moi ton poing dans la gueule, c’est tout ce que je mérite. S’il te pla?t, vas-y. (Je gémis à nouveau.) Tu sais que je ne suis pas le genre de type à faire ?a. Je ne joue jamais avec les filles. Jamais. Je suis vraiment désolé.

Son visage se détend. Visiblement, elle me croit sincère, elle comprend mes remords.

– Calme-toi, mec. Ce n’est pas comme si on venait de se marier et que tu m’avais trompée pendant notre lune de miel.

Sa réponse m’amuse.

– N’empêche, c’est un coup de petit con.

– Pas faux. Ce serait un mensonge de te dire que je ne suis pas dé?ue. J’ai attendu ce rendez-vous avec impatience toute la semaine.

– Encore désolé, je répète en me sentant coupable.

– Tu as de la chance d’avoir la réputation d’être un mec bien. Je sais que tu ne fais pas ce genre de choses avec les filles.

– C’est vrai… Crois-moi, je ne me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie. Je ne m’excuserai jamais assez.

Nicole tripote la manche de son haut moulant.

– Maintenant, c’est moi qui me sens gênée, admet-elle.

– Non, arrête, tout est de ma faute.

– C’est vrai, mais ?a ne change rien au fait que je suis arrivée au milieu de… Tu sais quoi ? Allez, c’est bon, oublions ?a.

– Tu es s?re, ?a va aller ?

Elle se rapproche de moi en l?chant un grand soupir, puis elle me donne une petite tape sur l’épaule.

– T’inquiète, ?a ira. Mais je pense que tu lui dois aussi des excuses. Et je devrais probablement y aller pour que tu puisses t’en occuper.

Je me sens toujours aussi nul pendant que je raccompagne Nicole à sa voiture. Après son départ, je jette un coup d’?il vers le porche d’entrée chez Cassie. Ne sachant pas si sa mère et sa grand-mère sont rentrées ou non, je préfère ne pas sonner. Je ne veux pas non plus grimper jusqu’à sa fenêtre, si Cassie me repousse et que je me casse la gueule. ?cartant les deux options, je retourne donc à l’intérieur pour prendre mon portable :

Moi : S’il te pla?t, retrouve-moi derrière pour qu’on puisse parler.

Je m’attends à un silence radio. Mais non, elle répond :

Cassie : Le rendez-vous no2 est déjà fini ? Quelqu’un aurait-il un problème d’endurance ?

Quand je pense que les gens disent qu’on ne peut pas discerner le ton d’un texto…

Moi : Ce n’est pas du tout ce que tu penses. S’il te pla?t, viens dehors.

Cassie : J’arrive.

Elle me rejoint sur la jetée. Elle se poste devant moi, bras croisés, les yeux rouges de colère. Elle porte toujours la même robe, et maintenant que je sais ce qu’il y a dessous, je m’en veux encore plus d’avoir oublié d’annuler Nicole. Je sais hélas qu’il est hors de question que je revoie un seul bout de cette lingerie ce soir. Même si on se réconcilie, le moment de gr?ce est passé.

Et c’est de ma faute.

– J’ai pris rendez-vous avec elle dimanche, je lui dis. Après que toi et moi… tu sais, le coup de la fenêtre.

– Vas-y, enfonce-toi, répond Cassie, la bouche pincée.

– J’étais obsédé par la tentation. Je pensais que si je trouvais une distraction ailleurs, je pourrais te revoir sans être tentée de faire exploser notre amitié. Alors, quand Nicole m’a proposé de sortir avec elle, j’ai dit oui. Et puis je suis rentré à la maison ce soir-là et je vous ai entendues, ta mère et toi… Tu connais la suite, j’ajoute en me mordillant l’intérieur de la joue. J’ai merdé. On a fini par sortir ensemble toute la semaine, j’ai été submergé par le boulot et, honnêtement, j’ai oublié d’annuler ce rendez-vous.

– C’est vraiment un truc d’enfoiré. Surtout pour elle.

– Crois-moi, j’en suis conscient. Je viens de passer dix minutes à la supplier de me pardonner. Et maintenant, c’est à toi que je viens demander pardon… (Je croise le regard de Cassie, je sais qu’elle entend la sincérité dans ma voix.) Je ne joue pas avec les filles. Je peux coucher avec beaucoup d’entre elles, mais jamais en même temps. Demande à tous ceux qui me connaissent, je ne fais pas ?a. Je ne suis pas comme ?a. Tu sais que je ne suis pas comme ?a, Cassie. Je suis un boy-scout. C’est moi qui demandais à être puni dans mon enfance, tu te souviens ? Mes parents m’ont toujours appris à traiter les femmes avec respect, c’est pourquoi j’avais peur de profiter de ton inexpérience.

Elle Kennedy's Books