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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)

Author:Elle Kennedy

The Summer Girl (Avalon Bay, #3)

Elle Kennedy

Chapitre 1

Cassie

Juillet

– Je pense qu’on devrait arrêter de sortir ensemble.

Mon Dieu, mon Dieu…

Non.

Non, non, non, non.

Ce genre de fête devrait être interdite. Je le pense vraiment. On devrait revenir à l’époque de la prohibition, sauf qu’aujourd’hui, on s’interdirait les sorties plut?t que de bannir l’alcool. Ce serait pourtant le seul moyen d’éviter ce genre de situation gênante. Enfin, gênante par ricochet, parce que ce n’est même pas moi qui me fais larguer. Cet honneur revient au type à la voix grave et enjouée qui n’a pas encore compris que la fille qui est en train de le laisser tomber ne plaisante pas.

– Est-ce que c’est un genre de préliminaire un peu bizarre ? Je ne comprends pas, mais allons-y, je suis d’accord.

La voix de la fille au contraire est plate, teintée d’une pointe d’humour pince-sans-rire.

– Je suis sérieuse.

Elle marque une longue pause et je me demande si je ne pourrais pas en profiter pour m’éclipser sans que le couple s’en aper?oive.

? moins de trois mètres d’eux, je suis assise contre un tronc de bois flotté, tapie dans l’ombre. Mais il m’est difficile de m’enfuir discrètement ; ils ont choisi de se séparer au pire endroit possible : juste là où les herbes hautes commencent à se faire plus rares et où les dunes s’aplatissent peu à peu pour former la plage. J’ai bien réfléchi à des itinéraires pour me sortir de là, mais c’est tout simplement Mission impossible depuis que ce largage en règle a commencé. Le couple fait face à l’océan, si j’essaie de passer par la plage pour retourner à la fête, ils vont vite me repérer, et si je tente de me faufiler derrière eux, ils vont m’entendre. Peine perdue que d’essayer de marcher silencieusement dans ces sortes de grandes canisses… autant m’attacher une cloche autour du cou.

Il ne me reste plus qu’à rester cachée jusqu’à ce que prennent fin à la fois cette conversation ET cette relation. Parce que personne n’a envie de se faire larguer, mais que ?a se passe devant témoin, c’est bien pire. Je suis donc officiellement coincée contre ce tronc. Prise en otage afin de leur éviter une situation embarrassante. Tout ?a parce que j’ai voulu m’éloigner du grand feu de la fête pour aller regarder les étoiles.

– Cette fois, je crois que c’est fini, dit la fille.

Impossible de dire à quoi ils ressemblent. Je ne vois que des ombres : une grande et une plus petite. Je crois que la petite a des cheveux longs, je distingue vaguement des mèches flottant dans la brise du soir.

Depuis l’autre c?té de la plage, le bourdonnement des voix, l’éclat étouffé des rires et le son diffus d’une musique hip-hop semblant se propager sur l’eau me donnent une envie terrible de retourner à la fête. Même si je ne connais personne, je crois que je n’ai jamais autant désiré la compagnie de parfaits inconnus qu’en cet instant précis. La fête a lieu chez un certain Luke. J’étais censée y retrouver mon amie Joy, mais elle m’a fait faux bond à la dernière seconde. Je sortais tout juste de ma voiture quand j’ai re?u son texto ; si j’avais su, je serais restée à la maison. Mais comme j’étais déjà là, j’ai décidé d’y faire un tour. Autant me mêler à la foule, et, pourquoi pas, rencontrer des gens. Maintenant, je me dis que j’aurais d? remonter dans ma voiture et m’échapper de là pendant qu’il en était encore temps.

Le type comprend enfin que ce n’est pas une blague :

– Attends, vraiment ? Je pensais qu’on était bien ensemble.

– Sincèrement ? Plus tellement ces derniers temps.

A?e ! Désolée pour toi, vieux.

– Inutile de me regarder comme ?a. Je ne te parle pas du sexe, de ce c?té-là, tout va bien, mais ?a fait presque un an qu’on vit une sorte d’amitié avec bénéfices. Par intermittence peut-être, mais plus on va continuer comme ?a, plus il y a de risques que l’un d’entre nous tombe amoureux. Dès le début, nous avions bien dit que nous ne voulions rien de sérieux, tu te souviens ?

– Ouais, c’est vrai.

La grande ombre lève un bras et se passe la main dans les cheveux. Soit il fait ?a, soit il caresse un chat assis au sommet de son cr?ne.

Putain, je ne vois rien d’où je suis.

– Pour le moment, je ne suis pas intéressée par une relation sérieuse, ajoute-t-elle, je n’ai pas envie d’avoir un copain.

Silence.

– Et Wyatt alors ?

– Lui ? Comme je n’arrête pas de le lui dire, nous sommes juste amis ; de toute fa?on, pour le moment, je préfère rester seule.

Elle ricane avant de continuer :

– ?coute, Tate, on sait parfaitement tous les deux que tu n’auras aucun mal à trouver une nouvelle copine avec bénéfices, et si tu veux plus que ?a, tu vas trouver une petite amie sans problème. ?a ne sera pas moi, c’est tout ce que je peux te dire.

Double a?e.

Cela dit, j’apprécie sa franchise. Elle ne perd pas de temps. Elle ne le mène pas en bateau. J’ai l’impression que leur relation était plus du genre ? amis avec avantages ? qu’autre chose. En même temps, c’est peut-être la pire des ruptures. ?tre ami avec quelqu’un avant de s’envoyer en l’air et vouloir rester ami malgré tout, sans passer aux choses plus sérieuses ? Perso, je trouve ?a un peu dur.

Je n’ai jamais été officiellement larguée, c’est vrai – pour cela, il aurait fallu que je sois dans une vraie relation –, mais si je devais un jour vivre une scène de rupture, j’aimerais qu’elle ressemble à celle-ci : simple, rapide, directe. On éteint la bougie et c’est fini. On n’en parle plus, on passe à autre chose.

Je dis ?a maintenant, mais vu que je suis du genre à me décomposer en voyant ces pubs de La Poste où une vieille grand-mère re?oit une carte de v?ux de ses petits-enfants, je m’effondrerais sans doute en larmes aux pieds de mon bourreau… et j’irais faire au plus vite une cure dans un centre huppé pour personnes en pleine dépression.

– OK, cool, répond-il en riant à son tour, un peu ironique. Je suppose qu’on va en rester là, donc.

– Oui, c’est ?a, on va en rester là, répète-t-elle. On est d’accord ?

– OK, mais on se conna?t depuis qu’on a treize ans et ce n’est pas parce qu’on ne baise plus ensemble qu’on va arrêter de se parler tout de même.

– D’accord, on fait comme ?a.

Heureusement, miraculeusement, ils semblent avoir fini leur petite conversation. Ses tongs claquent bruyamment sur le sable quand elle s’éloigne par la plage pour rejoindre la fête.

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