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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(4)

Author:Elle Kennedy

J’ignorais ce détail. Non seulement je n’ai jamais été courtisée par un mec du coin mais, en plus, je ne me considère pas comme une fille de riches, même si j’imagine que j’en suis une. Du c?té de ma mère, la famille a de l’argent, pas mal même. Mais je me considère toujours comme une fille qui a grandi sur Sycomore Way dans une maison de banlieue confortable, même si ce n’était pas très loin du quartier Sud d’Avalon.

? la lumière du feu, il est plus facile de s’observer. Tate regarde la queue-de-cheval que je tripote machinalement et pousse un petit grognement.

– Tu es rouquine, s’exclame-t-il, les yeux brillants.

Ils sont bleu clair, exactement comme je le pensais.

– Ah non, ne me dis pas ?a, je proteste. Je ne suis pas rousse, je suis cuivrée.

– Ce n’est pas une vraie couleur, ?a.

– Si, je suis cuivrée, j’insiste.

J’attrape ma queue-de-cheval et la rapproche de son visage.

– Tu vois, c’est rouge foncé, pratiquement brun !

– Hum… pense ce que tu veux, rouquine.

Je le sens distrait tout à coup. Son regard traverse le feu et je fais comme lui jusqu’à tomber sur une fille aux cheveux rouge vif. Une vraie rousse. Pas comme moi qui suis cuivrée, merci de se le rappeler.

La rousse discute avec deux autres filles et toutes les trois sont de vraies beautés. Cheveux brillants, visages superbes, et très légèrement vêtues. Bien s?r, elles ont des corps parfaits pour la plage, ce qui a le don de me mettre mal à l’aise. Je me suis toujours demandé ce que ?a pouvait faire d’avoir des proportions normales, ?a doit être génial.

L’expression de Tate devient douloureuse pendant un moment, puis il détourne son regard de la fille.

Je comprends tout de suite.

– Oh mon Dieu, c’est elle ? Celle qui vient de te larguer.

Il se met à rire.

– Ce n’était pas un vrai largage, nous restons amis, ?a ne va rien changer entre nous. Elle m’a juste pris au dépourvu, c’est tout. D’habitude, c’est moi qui mets fin à ce genre de chose, mais…

– Tu veux que j’aille lui casser la gueule de ta part ?

Il me toise en se pin?ant les lèvres. Je mesure un mètre soixante-deux et suis plut?t maigre. Mince, à l’exception de ma très forte poitrine. Mes seins sont probablement des armes plus efficaces que mes poings.

– Non, répond-il, les lèvres tremblantes. Je n’ai pas envie d’être responsable de ta mort.

Il grommelle.

– C’est trop gentil.

– Tate !

Quelqu’un l’appelle et nous nous retournons vers la voix.

J’aper?ois, pas très loin de nous, un grand mec à la barbe rousse tenant dans la main un joint qu’il agite vers Tate en l’invitant à le prendre. De son c?té, Tate répond d’un signe de tête pour lui faire comprendre qu’il arrive tout de suite.

– Pourquoi il y a tant de rouquins ici ? je demande, intriguée. C’est un congrès ?

– ? toi de me le dire. Ils sont comme toi après tout, non ?

Je fais la moue, il éclate à nouveau de rire. J’aime bien l’entendre rire.

– Tu veux que je te présente, me demande Tate ?

J’hésite un peu. Je suis partagée : d’un c?té, ce serait amusant de rester et de tra?ner ici. Mais la fille rousse nous regarde, un air légèrement amusé sur son magnifique visage. Je me rends compte que pas mal de regards sont tournés vers nous. J’ai l’impression qu’un type comme Tate attire ce genre d’attention et, soudain, je souhaite que nous soyons toujours cachés par l’obscurité de la nuit, juste lui et moi. Je déteste être le centre de l’attention. Et je n’ose imaginer la quantité de babillages nerveux auquels je vais me livrer avec chaque nouvelle personne que je vais rencontrer.

Donc je secoue la tête et je dis :

– En fait, je vais y aller. Je dois aller ailleurs.

Il sourit.

– OK, Mademoiselle Populaire.

Il n’y est pas du tout. Le seul endroit où je vais aller, c’est chez moi. C’est sans doute mieux qu’il pense que je virevolte de fête en fête le vendredi soir, comme un véritable papillon de nuit. Un plan que Peyton approuverait, toujours les laisser sur leur faim, c’est la devise de ma meilleure copine.

– Tu es là jusqu’en septembre, c’est ?a ?

– Oui, je réponds, l’air détachée.

– Cool. Alors, je suis s?r qu’on va se recroiser.

– Ouais, peut-être.

Merde… là, j’ai vraiment l’air trop distante. J’aurais plut?t d? dire un truc doux et séducteur comme j’espère… et puis lui demander son numéro. Grrr… je me gifle intérieurement tout en cherchant un moyen de réparer ma connerie, mais c’est trop tard. Tate se dirige déjà vers ses amis.

S’ils se retournent, c’est bon signe. C’est ce que Peyton dit toujours.

Je déglutis avec difficulté en regardant son dos qui s’éloigne et les traces laissées sur le sable par ses longues enjambées.

Et puis.

Il se retourne.

Je souffle, soulagée, et je lui fais un petit signe de main maladroit avant de tourner les talons. Mon c?ur bat à cent à l’heure quand je reprends le sentier entre les cannisses qui remonte vers la route où j’ai garé la Land Rover de ma grand-mère. Je sors mon portable de ma poche au moment où l’écran s’allume…

Peyton : Alors ??? On a trouvé l’heureux élu ?

Je me mords la lèvre, je jette un ?il du c?té de la fête.

Oui.

Oui, je crois qu’on l’a trouvé.

1.?Jour de la fête du Travail, fête fédérale célébrée aux US et au Canada le premier lundi de septembre. Ce jour marque traditionnellement la fin de la période estivale des vacances. (NdT, ainsi que pour les notes suivantes)

2.?L’Ivy League est un groupe de huit universités privées du Nord des ?tats-Unis, les plus anciennes et les plus prestigieuse du pays.

Chapitre 2

Cassie

Le lendemain matin, je retrouve ma grand-mère dans la cuisine en train de sortir des muffins du four. Elle les dépose sur le plan de travail à c?té de trois plateaux déjà remplis d’autres muffins.

– Bonjour, ma chérie, choisis ton poison sucré, me dit-elle, carrément de bonne humeur, en me jetant un ?il malin par-dessus son épaule. Nous en avons aux bananes et noix, aux graines d’avoine, aux carottes et enfin aux myrtilles, qui viennent juste de sortir du four, il faut les laisser refroidir.

Aucun doute, elle est debout depuis sept heures du mat et n’a pas arrêté de faire de la p?tisserie depuis. Pour une septuagénaire, elle est encore incroyablement dynamique. C’est dr?le parce que, physiquement, elle a l’air toute fragile. Elle est mince, ses mains sont délicates, sa peau devient de plus en plus fine avec l’?ge et laisse transpara?tre ses veines bleutées.

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