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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(5)

Author:Elle Kennedy

Pourtant, Lydia Tanner est une vraie force de la nature. Avec mon grand-père Wally, ils ont tenu un h?tel pendant près de cinquante ans. Après que mon grand-père a été blessé au Vietnam et réformé de l’armée, ils ont acheté un terrain en bord de mer, à la fin des années soixante. Ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’ils avaient à peine mon ?ge quand ils ont construit l’H?tel Beacon. Je ne sais pas comment on peut arriver à construire et gérer un h?tel à vingt ans, surtout un h?tel aussi magnifique que Le Beacon ! Et il y a encore deux ans, cette propriété du bord de mer faisait toujours la fierté et le bonheur de mes grands-parents.

Depuis, grand-père est décédé et l’h?tel a été ravagé par le dernier ouragan qui a sévi sur la c?te. Ce n’était pas la première fois que Le Beacon était victime d’une tempête – c’était déjà arrivé par deux fois –, mais contrairement aux fois précédentes, personne dans la famille n’a voulu le restaurer. Grand-mère était trop fatiguée et trop ?gée pour entreprendre une telle t?che, surtout sans grand-père Wally à ses c?tés. Et je sais qu’elle a été secrètement dé?ue qu’aucun de ses enfants n’ait choisi de prendre la relève. Pas plus ma mère que ses frères et sa s?ur n’étaient intéressés par le sauvetage du Beacon et grand-mère a finalement pris la décision de vendre. Pas seulement l’h?tel mais aussi sa maison. La vente de la maison sera finalisée dans deux mois et la nouvelle propriétaire du Beacon a prévu une réouverture pour début septembre, ce qui explique notre retour à Avalon Bay. Grand-mère voulait passer un dernier été ici avant de déménager dans le Nord pour se rapprocher de ses enfants et petits-enfants.

– Alors, cette fête ? me demande-t-elle en s’asseyant à la table de la cuisine.

– C’était bien, mais je ne connaissais personne.

– Et qui l’organisait ?

– Un certain Luke, un instructeur de voile au club. C’est comme ?a que Joy l’a rencontré. Et en parlant de Joy, elle n’est même pas venue ! Elle m’invite à une fête, et puis elle me laisse tomber. Du coup, j’avais un peu l’impression d’être en trop.

Grand-mère sourit.

– Parfois, c’est plus amusant d’aller quelque part où personne ne te conna?t. De prétendre être quelqu’un d’autre et de jouer un r?le pour la nuit, ajoute-t-elle en levant un sourcil.

– S’il te pla?t, ne me dis pas que grand-père et toi aviez l’habitude de vous retrouver dans des bars d’h?tel en vous faisant passer pour qui vous n’étiez pas, dans une sorte de jeu de r?le bizarre, juste pour pimenter votre mariage.

– D’accord, ma chérie. Dans ce cas, je ne dis rien.

Ses yeux noisette pétillent, lui donnant un petit air juvénile. C’est amusant comme grand-mère peut être très élégante et terriblement distante en société. Toujours habillée comme si elle descendait d’un yacht, arborant ces vêtements BCBG beaucoup plus adaptés au chic de Nantucket qu’a la décontraction d’Avalon Bay. Je mettrais ma main à couper qu’elle possède une centaine de carrés Hermès. Pourtant, lorsqu’elle est en famille, cet aspect extérieur glacial fond et c’est la femme la plus chaleureuse qu’on puisse rencontrer. J’adore passer du temps en sa compagnie, elle est tellement dr?le ! Parfois, lors d’un grand d?ner de famille, elle est capable de sortir une blague très cochonne. C’est surprenant, surtout avec son accent délicat du Sud. Cela nous fait tous beaucoup rire. Ma mère déteste ?a, mais ma mère n’a aucun sens de l’humour ; elle n’en a jamais eu.

– Tu t’es fait de nouveaux amis ?

– Non, mais ce n’est pas grave. Je verrai Joy plus tard en ville, et Peyton viendra peut-être me rendre visite une semaine ou deux en ao?t, je réponds en regardant le choix de muffins. Tu sais, je regrette que tu m’aies dissuadée de chercher un job d’été.

Grand-mère prend un bout de son muffin aux graines d’avoine. Depuis que je la connais, son petit déjeuner se compose invariablement d’un muffin et d’une tasse de thé. C’est sans doute pour ?a qu’elle a toujours gardé la ligne.

– Cass, ma petite chérie, si tu avais un job, nous ne pourrions pas prendre nos petits déjeuners ensemble, pas vrai ?

– Tu n’as pas tort.

Je choisis un muffin banane-noix, attrape une petite assiette en verre dans le placard et me mets à table à mon tour. Un morceau de noix tombe de mon muffin, je le remets dans ma bouche aussit?t.

– Quel est le programme aujourd’hui ?

– Allons faire un tour en ville dans les nouvelles boutiques qui ont ouvert leurs portes. Levi Hartley a pris sur lui de rénover toute la promenade. Son entreprise de construction a réparé pratiquement tous les commerces endommagés par l’ouragan. J’ai repéré un très beau magasin de chapeaux l’autre jour et j’aimerais bien aller y faire un tour.

Faire un tour dans un magasin de chapeaux, typique de grand-mère Lydia. Je n’ai jamais porté de chapeau, à part la casquette de base-ball de Briar U qu’on nous a distribuée lors des journées d’orientation de première année. Et encore, c’est parce qu’ils nous ont forcés à la mettre pour prêter serment de fidélité à l’université. Je ne sais même plus où elle est, sans doute quelque part au fond de mon placard.

– Un shopping de chapeaux. Hum… j’ai trop h?te.

Elle ricane doucement.

– Et je dois trouver un cadeau d’anniversaire pour les filles, alors si on pouvait jeter un coup d’?il dans quelques-uns des magasins pour enfants, ?a m’arrangerait. Et puis… on pourrait peut-être aussi pousser jusqu’à l’h?tel, qu’est-ce que tu en penses ? J’ai vraiment envie de voir ce qu’ils en ont fait.

– Et moi donc ! lance grand-mère en fron?ant les sourcils. Mackenzie Cabot, la jeune femme qui l’a acheté, m’avait promis, au moment de la signature, qu’elle garderait le caractère et le charme que nous lui avions donnés, grand-père et moi. Elle m’a régulièrement envoyé des dessins des améliorations qu’elle avait l’intention d’y apporter et aussi des photos à mesure que le chantier avan?ait. Je dois avouer que tout ?a témoignait de sa volonté de restaurer les lieux au plus près de leur état d’origine. Mais, depuis le début du mois de juin, plus rien.

Son inquiétude est évidente. Je sais que la plus grande crainte de grand-mère était que Le Beacon devienne méconnaissable. Cet h?tel, c’était toute sa vie. Il a survécu à trois ouragans et avait déjà été reconstruit à deux reprises par mes grands-parents. Ils y avaient mis toute leur énergie, leur sang, leur sueur, leurs larmes… et leur amour. Quand je pense que pas un seul de leurs quatre enfants ne s’est battu pour garder l’h?tel dans la famille, je dois avouer que cela m’irrite un peu.

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