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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(42)

Author:Elle Kennedy

J’étudie son visage, j’ai le c?ur serré en pensant à toutes les ignobles conneries que Cassie a d? endurer de la part de sa mère. Pourtant, elle reste calme. Résignée ? On dirait que tout ce traumatisme passé – ou présent – ne l’affecte en rien.

– Tu fais toujours ?a, je lui dis.

– Je fais quoi ?

Elle se mordille la lèvre inférieure, révélant enfin une trace d’émotion.

– Minimiser toute cette merde qui te fait mal.

– Parce que je suis une optimiste. (Elle se met une mèche de cheveux roux derrière l’oreille ; ses yeux brillent sous l’éclat de la lune.) Aucune situation n’est entièrement mauvaise, il y a toujours une lueur d’espoir. Toujours. Il suffit de la chercher.

– Vraiment ? Il y a donc un c?té positif au fait que ta mère te traite comme une merde ? je lui demande, l’air dubitatif. Ou même au fait que tes parents aient divorcé ?

– S’ils n’étaient pas divorcés, je n’aurais pas deux petites s?urs, souligne Cassie. Et je suis bien contente de les avoir.

– Tu peux être heureuse de les avoir et regretter le divorce.

Cassie relève une mèche pour dégager ses yeux. La brise se faisant de plus en plus forte, ses longs cheveux bouclés n’arrêtent pas de lui tomber sur le visage.

– C’est vrai. Mais, honnêtement, c’est probablement mieux ainsi. Rien de ce que pouvait faire papa ne l’aurait jamais rendue heureuse. Il est définitivement mieux sans elle. Laisse-moi deviner, me dit-elle tout à coup, tes parents à toi sont heureux en mariage ?

– Oui, c’est même dégo?tant.

On éclate de rire tous les deux.

– Je dois admettre qu’ils ont toujours été l’archétype du couple modèle, même si parfois, ?a m’agace. C’est pour ?a que je déteste les décevoir. Je te jure, je dois être le seul enfant qui se serait puni volontairement ou aurait demandé des corvées supplémentaires quand je faisais des bêtises. Une fois, au lycée, j’ai fait la bringue toute la nuit avec les jumeaux Hartley. Mes parents sont restés debout jusqu’à l’aube en se faisant un sang d’encre, pensant que j’étais mort quelque part. Le lendemain matin, quand j’ai débarqué à la maison, avec une putain de gueule de bois, je me suis affalé sur le canapé face à eux et je leur ai dit : ? Vous devriez me punir pendant deux semaines et m’obliger à ramasser les crottes des chiens pour toujours. ?

– Quel loser tu fais ! me lance Cassie en rigolant.

– Premièrement, j’ai baisé cette nuit-là… et les losers ne s’envoient pas en l’air. Deuxièmement, ne me dis pas que tu n’aurais pas fait exactement la même chose, Mademoiselle J’évite-le-conflit.

– Peut-être bien, mais… ajoute-t-elle d’un air supérieur, je n’ai jamais eu d’ennui de ce genre. Jamais.

– Je ne sais pas s’il faut t’en vanter.

Elle commence à répondre, puis s’interrompt pour b?iller.

– Je suis fatiguée. ?a vient de me tomber dessus. (Elle b?ille encore.) Je crois qu’il est temps d’aller se coucher.

Elle déplie ses jambes et se relève. Je ne peux pas m’empêcher d’être dé?u. J’ai beau avoir deux boulots qui m’attendent demain, j’aurais tellement aimé rester debout toute la nuit à discuter avec elle.

En tant qu’amis bien s?r.

Elle me tend la main pour me relever.

– Allez, aide-moi à remonter, je n’ai pas envie de m’ouvrir le cr?ne en trébuchant sur un gros caillou ou une racine.

Je lui offre d’abord mon bras… et puis, en réfléchissant, je le retire avant qu’elle ne puisse le prendre. Elle ne comprend pas ; je la regarde d’un air sérieux.

– ? une condition : que tu fasses une offre sur moi à la vente de ce week-end.

– Nope.

– Tu vas vraiment me jeter aux loups comme ?a ? Aux louves cougars.

– Oh mon Dieu, quelle drama queen ! D’accord ? Voilà ce que je te propose, je ferai une enchère uniquement si je vois les cougars commencer à bouger.

– Merci. T’es la meilleure.

Cassie m’attrape par le bras avant de me prévenir :

– Pas de promesse.

1.?Magic Mike, comédie dramatique américaine réalisée par Steven Soderbergh. Le film se déroule dans le milieu du strip-tease masculin en Floride.

Chapitre 14

Cassie

– Cette robe est trop sexy. (Le regard approbateur de Joy passe sur ma minirobe vert p?le qui descend juste au-dessus du genou.) Honnêtement, je devrais devenir styliste, je suis tellement douée pour ?a.

– Tu n’as même pas mentionné une seule fois mon nom dans le compliment que tu viens de me faire. Cette robe est jolie et tu es une excellente styliste.

– J’ai supposé que la partie Cassie de l’équation était une évidence. Tu es toujours très sexy.

Elle me prend le bras et nous nous dirigeons vers la table suivante.

Nous faisons partie de la foule qui se trouve près du mur du fond de la grande salle de bal du Manoir, parcourant les tables qui composent la vente aux enchères silencieuse, pendant qu’une musique de piano joue en fond. ? mon grand regret, je n’ai pas encore trouvé le forfait du Sanctuary de Charleston. Putain, ils n’ont pas intérêt à avoir décidé de ne pas participer à la vente de charité cette année. J’adore cet endroit, malheureusement ils sont toujours complets. Impossible d’obtenir un rendez-vous. Une fois, je me suis même rabaissée à citer le nom de ma grand-mère et, malgré ?a, je n’ai pas réussi à obtenir un créneau.

– Oh, que dirais-tu de ?a ? suggère Joy en ramassant la feuille de papier cartonné ivoire qui se trouve devant elle : Six le?ons de golf, avec… roulement de tambour… Lorenzo !

Elle prend l’accent italien pour prononcer son nom.

Lorenzo, c’est le prof de golf du club depuis au moins une centaine d’années. Si on me disait que c’est un fant?me, coincé entre deux mondes et forcé d’errer dans Le Manoir pour l’éternité, je n’aurais aucun mal à le croire. J’ai quelque part des photos de ma mère me tenant dans ses bras au club quand j’étais bébé avec, tapi à l’arrière-plan, Lorenzo avec son éternelle longue queue-de-cheval et la même peau trop bronzée qu’il a toujours aujourd’hui. Cet homme ne vieillit pas. Il n’a aucun respect des autres et se penche toujours beaucoup trop près de vous pour vous parler. Adolescentes, Joy et moi avions l’habitude de nous cacher chaque fois qu’on l’apercevait de loin sur notre chemin.

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