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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(47)

Author:Elle Kennedy

– Ne vise pas l’eau !

– Tu préfères que je vise ta tête ?

Je lui fais un doigt d’honneur.

– Non, vers l’herbe, plus loin. Mais pas l’eau. Si le bouchon atterrit dans la baie, un poisson peut le manger et mourir étouffé. Ou pire, une tortue. Oh mon Dieu, imagine… si une Keanu Reeves vit sous la jetée et qu’elle pense qu’on la nourrit, elle va mourir…

– Le babillage ne s’arrête jamais, n’est-ce pas, rouquine ?

– Ne m’appelle pas rouquine, Gate !

Il envoie son doigt en l’air.

– Non, absolument pas. ?a n’est pas possible.

– Qu’est-ce qu’il y a, Gate ? je lui demande gentiment. On t’aurait donné un surnom qui t’agace ?

– Appelle-moi encore une fois comme ?a et je vais tuer une tortue sous ton nez.

– Tu n’oserais pas. Oh, en parlant de tortue, mon père m’a envoyé un message tout à l’heure, et devine quoi, ma belle-mère est d’accord pour en acheter une. Ils prévoient de l’offrir aux filles après leur fête d’anniversaire dans quelques semaines. Les jumelles vont être folles de joie !

– Ton anniversaire est bient?t, non ?

Il s’en est souvenu ?

Mon c?ur se met à battre plus fort, mais je ne laisse rien para?tre.

– Dans deux semaines aussi, je confirme. Mes s?urs et moi sommes nées le même jour.

– Laisse-moi deviner, je suis s?r que tu as réussi à trouver un c?té positif à ?a.

– Ouaip. (Je fais un signe de tête vers ses mains.) Tu vas l’ouvrir cette bouteille, Gate ?

– Gate, ce n’est pas possible, grogne-t-il avant de se tourner vers un endroit s?r pour faire sauter le bouchon.

Un instant plus tard, il verse les bulles dans nos fl?tes, m’en tend une et s’installe sur le transat à c?té de moi. Tout en sirotant mon champagne, j’essaie d’ignorer les battements de mon c?ur et la moiteur de mes mains. J’ai l’impression d’être en plein rendez-vous galant. Même si je sais que ce n’est absolument pas le cas. Pour bien faire entrer dans mon cerveau idiot et amoureux que de telles pensées ne servent à rien, je me force à dire :

– Au fait, je sors encore avec Aaron demain.

– Ah bon ? (Tate ricane doucement.) Batailles de langues, acte deux ?

– Mon Dieu… j’espère que non.

– On s’est entra?nés contre ?a. Si ?a se reproduit, tu lui diras quelque chose.

– Compte sur moi, je promets.

– Espérons que le baiser n’est pas la seule activité dans laquelle il est nul.

Je me redresse, inquiète tout à coup.

– Oh non… moi qui avais prévu de le laisser passer à l’étape suivante. Personne ne peut être aussi mauvais deux fois de suite, c’est impossible.

Tate boit encore un peu de champagne, l’air absent. Il réfléchit.

– Il pourrait se révéler être un peloteur de nichons agressif.

Je blêmis.

– Si c’est le cas, je n’aurai pas d’autre choix que de dire quelque chose, parce que là, c’est un cri qu’il va entendre, même involontaire. Les filles sont sensibles des seins, tu sais.

Les yeux de Tate se tournent brièvement vers moi.

– C’est vrai ?

– Oui, je t’assure.

Ma gorge est tout à coup sèche. La sienne doit l’être aussi parce qu’il boit le reste de son champagne cul sec et s’en verse tout de suite une autre.

– Mollo, partenaire.

– Ne t’inquiète pas. Regarde comme ces verres sont petits. Il en faudrait beaucoup pour me saouler.

Il n’a pas tort. Je lui tends donc mon petit verre. Il le remplit avec ce sourire qui me fait fondre et dont je commence à ne plus pouvoir me passer. Allongée près de lui sur la jetée, je laisse mon regard se perdre dans le ciel et balayer le tapis des étoiles qui scintillent.

– C’est incroyable comme le ciel est clair ici, je lui fais remarquer. ? Boston, le ciel est différent. La pollution de l’air, je suppose. On ne voit presque jamais d’étoiles.

– J’adore ?a. Surtout quand on est en pleine mer. Aucune terre en vue, juste le ciel immense au-dessus de toi. ?a pourrait en effrayer plus d’un, regarder autour de soi et ne voir rien d’autre que cette immense étendue d’eau. Seulement, tu as les étoiles… elles sont toujours là, toujours à la même place. On ne peut jamais se perdre quand on voit les étoiles.

– Putain de merde, tu aimes vraiment observer les étoiles ? Tout à l’heure aux enchères, quand ils ont lu ta bio en disant ? c’est un romantique dans l’?me qui aime les longues promenades sur la plage ?, j’ai pensé que c’était bidon.

– Tu as raison, cette partie, c’était n’importe quoi. Celui qui a écrit l’intro a décidé d’improviser. (Il hausse les épaules.) J’avais listé quatre centres d’intérêt sur le questionnaire qu’ils m’ont envoyé, et tous commen?aient par un S.

– Quatre S en anglais… Je commence à les énumérer : Sailing, Surfing, Stargazing… Attends, et le quatrième, c’est quoi ?

– Ils n’ont pas voulu en parler.

Je le regarde, très intriguée.

– Pourquoi ? Qu’est-ce que c’était ?

– Sex ! avoue-t-il en me faisant un clin d’?il.

Mon visage a failli s’enflammer, ce qui n’est pas une bonne chose car le champagne commence à me monter à la tête. Je ne veux même pas savoir de quelle couleur sont mes joues en ce moment. ? nous deux, on a déjà descendu une bouteille entière. Bien s?r, il en a bu plus que moi, mais j’ai une faible tolérance à l’alcool, et le champagne me délie la langue.

– Hum… Je n’ai pas beaucoup d’expérience en la matière, je lui avoue.

Tate est déjà en train d’enlever la coiffe du bouchon de la deuxième bouteille. Il s’arrête une seconde et me regarde fixement :

– Tu es vierge.

– Mec, tu l?ches ?a comme une évidence, je dis sèchement. Même pas comme une question. C’est écrit sur mon front, c’est pas possible !

– Nan… mais je m’en doutais, question d’expérience.

Je tends mon verre pour qu’il me resserve quelques bulles.

– Eh bien, la réponse à ta non-question est oui, je suis vierge. Mais j’ai fait d’autres trucs.

– Non, c’est vrai ?

Les yeux pétillants, il se penche vers moi.

– Ne va pas me demander des détails.

– Allez, rouquine, raconte… Qu’est-ce que tu as fait ?

Comme je ne dis rien, il descend presque la moitié de son verre et continue :

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