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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(95)

Author:Elle Kennedy

– Tu sais quoi ? Tu as raison. Je pense que je dois mettre en pratique ce que je te demande de faire. Je te propose un marché, je lui annonce, le sourire aux lèvres. Tu parles à ton père et tu lui dis tout ce que tu as sur le c?ur… Tu parles à ta mère et tu lui dis à quel point elle t’a fait du mal. Et moi, de mon c?té, je vais parler à mon père et lui dire que j’ai décidé d’aller en Nouvelle-Zélande. On est d’accord ?

Cassie se mordille les lèvres, réfléchissant à la question.

– Seulement si c’est après la réouverture du Beacon.

– Tu cherches à gagner du temps, je lui réponds en la taquinant.

– Non, je suis juste pragmatique. Toute conversation avec ma mère risque de déboucher sur une catastrophe, et je dois encore vivre avec elle pendant une semaine.

– D’accord. Alors, on programme nos conversations respectives pour le lendemain de la réouverture. (Je lève un sourcil.) Marché conclu ?

– Marché conclu ! me répond-elle en me serrant la main.

Soudain, je me sens plus léger à l’idée de dire à mon père que je vais accepter l’offre de Gil. Ou peut-être que cette impression de légèreté a plus à voir avec l’autre confession que j’ai l’intention de faire. Car après avoir parlé du voyage à mon père, j’ai décidé de dire à Cassie que je suis amoureux d’elle.

1.?Jaloux (ou Jalouse) chanson de Labrinth, 2014.

Chapitre 30

Cassie

La dernière fois que j’ai visité la salle de bal, c’était un an après l’ouragan et mes grands-parents m’avaient montré les dég?ts causés par son passage. La mer avait alors fait son ?uvre, laissant derrière elle un espace béant qui aurait pu servir de décor à un bateau fant?me pour un film d’horreur. Il fallait tout arracher. Les cloisons de pl?tre, le sol. Il fallait tout raser.

Aujourd’hui, gr?ce au travail acharné de Mackenzie, cette salle de bal a été entièrement restaurée. Le vieux papier peint et les ornements muraux dorés ont disparu et été remplacés par une peinture crème et des panneaux blancs aux détails travaillés. Le parquet flambant neuf brille sous nos pieds. Le changement le plus impressionnant concerne toutefois le plafond. Il s’élève toujours à une hauteur incroyable, mais il est désormais doté de lucarnes, des panneaux de verre qui agrandissent la pièce et offrent une vue éblouissante sur le ciel d’encre parsemé d’étoiles.

Sur la scène, un orchestre de jazz de dix musiciens interprète un morceau entra?nant qui me donne l’impression d’être entré dans une autre époque. Tout dans cette salle de bal est à la fois moderne et vintage, et j’observe le visage de grand-mère qui s’en imprègne.

– Incroyable ! s’exclame-t-elle en retenant son souffle.

Tout de suite, je vois un soulagement briller dans les yeux verts de Mackenzie.

– Tu as effectué un travail formidable, je dis à Mac.

– Un travail d’équipe, me répond-elle en prenant le bras de Cooper qui est magnifique dans son smoking, avec ses tatouages recouverts et son visage rasé de près, on dirait un gar?on BCBG de Garnet College.

Ce que je vais m’abstenir de lui dire, ?a pourrait g?cher toute sa soirée.

Mac présente Cooper à ma grand-mère. En lui serrant la main, ma grand-mère regarde encore la pièce, émerveillée. Son attention se porte sur le lustre :

– C’est le même… ?

– Non, c’est une copie, répond Mac avec un sourire plein d’espoir. Mais il a l’air identique, vous ne trouvez pas ? J’ai demandé au designer de le copier à partir d’une photo.

– C’est à couper le souffle, assure grand-mère.

Elles s’éloignent toutes les deux, Mac voulant lui montrer d’autres améliorations apportées à la salle de bal. Pendant ce temps, je remarque plusieurs visages familiers qui entrent par la porte vo?tée. Il n’est que huit heures, les gens arrivent encore au compte-gouttes. L’h?tel lui-même n’ouvrira ses portes que demain matin, lorsque des clients venus de près et de loin vont s’enregistrer à l’H?tel Beacon, nouvellement baptisé ainsi. Mackenzie dit qu’ils sont complets et Genevieve a stressé toute la semaine, se plaignant qu’on lui avait promis une ouverture en douceur. Au départ, l’idée de Mac était de ne réserver que la moitié des chambres pour le week-end d’ouverture, juste pour ? sentir la température ?, mais Cooper a réussi à la convaincre de faire un gros coup d’éclat tout de suite.

– Cass !

Ma cousine Liv se détache de la foule et se précipite pour me serrer dans ses bras.

– Regarde-moi ?a, tu es magnifique !

? dix-huit ans, Liv est sur le point de commencer sa première année à Yale. C’est la fille de l’oncle Will et la seule cousine de mon ?ge. Les autres ont tous treize ans ou moins, Mariah, cinq ans, le dernier bébé de tante Jacqueline, étant la plus jeune. Ma tante l’a eue à quarante-quatre ans.

– Coucou, bout de chou !

Je dis bonjour la petite fille qui se dandine à c?té de Liv. Mariah est adorable dans sa robe blanche fa?on tutu, avec ses barrettes argentées toutes brillantes. Elle me rappelle mes s?urs, ce qui me fait regretter qu’elles ne soient pas là ce soir. Mais papa et sa petite troupe n’ont pas été invités, et même s’ils l’avaient été, je suis s?re que Nia préférerait mourir plut?t que d’avoir à faire la conversation avec ma mère. Je ne peux pas lui en vouloir.

Je salue mes oncles et ma tante, qui sont arrivés hier soir du Massachusetts et du Connecticut.

– Dis-moi, c’est une vraie réunion de famille ! lance oncle Max en m’embrassant sur la joue. Où est Victoria ? me demande-t-il en ébouriffant les cheveux de Mariah.

– Je ne sais pas. Elle est arrivée avec nous, mais elle a disparu. Je pense qu’elle est allée aux toilettes.

Je jette un ?il sur la salle de bal qui n’est pas encore bondée. Il y a malgré tout déjà pas mal de monde habillé de belles robes, de costumes sur mesure et de smokings.

– Tiens, la voilà !

Maman s’approche tranquillement. Je ne peux pas nier qu’elle est superbe dans sa robe fourreau noire, avec ses Louboutin à semelles rouges et sa coiffure élégante. Elle a quarante-cinq ans et, honnêtement, elle en para?t dix de moins. Génétiquement, c’est de bon augure pour moi.

Ma robe aussi me pla?t beaucoup. Elle est vert émeraude, avec un haut dos nu qui couvre bien mes seins et un bas plissé qui tourbillonne autour de mes chevilles. Une robe choisie par Joy, qui est elle-même superbe dans une minirobe blanche, et des talons aiguilles incroyablement haut. Isaiah, le gar?on qui l’accompagne, est supposé être son boyfriend, mais vu la fa?on dont ils se sont chamaillés depuis leur arrivée, j’ai l’impression que leur dernière réconciliation ne va pas durer très longtemps.

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