The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(54)



Là, elle a l’air fascinée.

– Je vois… Tu es plut?t bon, dis donc.

– Je sais, j’ajoute d’un ton légèrement suffisant.

– Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Facile de s’imaginer en train de dire et de faire tout ?a, surtout après coup. Sur le moment, moi, je perds mes moyens. Les gens sont tellement vulnérables quand ils s’embrassent. C’est un état super précaire. Quand il m’embrasse, son amour-propre est en jeu. Un mot négatif de ma part, et c’est la honte qu’il portera toute sa vie. (Elle pousse un soupir.) En plus, je n’aime pas les conflits.

– Premièrement, tu te donnes beaucoup trop d’importance dans la vie de ce type si tu crois vraiment que tes remarques auraient pu le hanter pour toujours ? Soit ?a, tu t’accroches à des trucs embarrassants bien plus longtemps que la plupart des gens, ce qui est une tout autre conversation. Deuxièmement, je suis presque s?r que tout le monde a une aversion pour les conflits. Les conflits, ?a craint.

Je penche la tête.

– Tu veux t’entra?ner sur moi ?

– M’entra?ner à quoi ?

Elle plisse le front.

– ? t’affirmer. (Je me mets face à elle, elle rougit d’un rouge profond et bien visible.) Allez, ?a va te faire du bien. Je viens vers toi la langue en avant et on va voir comment tu te débrouilles.

Cassie crache une réponse sans équivoque.

– Non !

– Allez, c’est une excellente idée. Ce sera un exercice d’affirmation de soi et d’atténuation des conflits.

Je roule plusieurs fois la tête sur mes épaules pour me relaxer. Quand Cassie l?che un gros soupir, je la regarde, l’air étonné.

– Quoi ? J’ai besoin d’être détendu pour ?a. Prête ?

– Non.

– Super. On y va.

Je me penche en avant, les yeux fermés, avec une langue bien sortie.

Cassie pousse un cri et me repousse, me faisant presque tomber de la jetée. Elle se met à rire et moi aussi avant de retrouver mon équilibre. Son moral s’améliore, c’est déjà ?a.

– OK mon Dieu ! Tu es s?r que tu as vingt-trois ans et que tu n’es pas un enfant trop grand ?

– Ma mère dit que les hommes sont de grands enfants jusqu’à l’?ge de trente ans. Dans le cas de mon père, on va jusqu’à la quarantaine.

– C’est donc de là que tu tiens ?a…

– Ma beauté naturelle ? Oui.

– Non, je parlais de tes pitreries.

– De mes pitreries ? J’essaie juste de t’aider, rouquine. Tu dois apprendre à parler plus fort, à exprimer tes préférences. Ne me dis pas que tu regrettes d’avoir géré cette soirée comme tu l’as fait. (Je croise son regard, je la sens peu perdue, troublée.) Tu regrettes de ne pas avoir dit quelque chose, n’est-ce pas ?

– Oui, avoue-t-elle, j’aurais aimé dire quelque chose.

– Bien. Donc je suis sérieux, entra?ne-toi sur moi. Essayons encore.

Elle me regarde avec méfiance.

– Tu vas encore te jeter sur moi avec ta langue sortie ?

Je lui fais un clin d’?il.

– Non, mais prépare-toi pour le pire baiser de ta vie.





Chapitre 13

Tate





Il y a quelques heures, je m’ordonnais de maintenir à tout prix une amitié platonique. Je suppose que cette résolution est tombée à l’eau, parce que, je peux me tromper, mais je ne pense pas que le baiser entre dans la définition des amitiés platoniques.

Pour ma défense, ?a n’a rien à voir avec un baiser. Du moins, pas un baiser agréable ou acceptable. Quand nos bouches entrent en collision, c’est un pur désastre. Rien à voir avec le baiser torride que nous avons partagé chez les Hartley, quand la sensation des lèvres douces et chaudes de Cassie m’a fait tellement bander que j’ai eu du mal à marcher par la suite. Ce baiser est envahissant et négligé. Nous avons tous les deux du mal à respirer, et pas de fa?on sexy. Ma langue est comme une star de l’action donnant des coups de pied et de poing dans sa bouche comme si nous nous battions en duel pour une domination quelconque. En fait, c’est épuisant.

Son cri d’indignation vibre contre mes lèvres.

– Ahhh, arrête ! C’est horrible !

Elle me pousse.

J’en profite pour essuyer l’excès de salive sur mon menton.

– Non, on sait tous les deux que tu ne lui dirais jamais ?a. Essaie encore. Transforme le négatif en une demande positive. Fais en sorte que ?a devienne TON problème, tu te souviens ?

Elle prend l’air désolé.

– C’est vrai. J’avais oublié. (Elle se pince les lèvres pour éviter de rire.) Désolée de t’avoir poussé.

– T’inquiète.

Je respire un grand coup pour faire le plein d’oxygène et je me lance pour un deuxième round. Cette fois, lorsque ma langue se fraye un chemin à travers ses lèvres entrouvertes, je sens un contact ferme au centre de ma poitrine. Puis elle éloigne vite sa bouche et dit fermement :

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