The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(55)



– Doucement !

Je plisse les yeux.

Elle adoucit le ton :

– Je voulais dire, j’aime bien prendre mon temps. (Puis, comme si elle avait été frappée par l’inspiration, un sourire coquin se dessine sur ses lèvres.) J’aime qu’on joue avec moi. Les baisers langoureux m’excitent tellement plus…

Putain, mec ! Ces mots me font quelque chose. Mon pantalon de survêt va vite devenir trop serré.

– Excellente impro, je lui dis, la voix un peu rauque.

Elle s’illumine.

– Merci. Et maintenant ?

– D’accord, je me racle ma gorge. Je pense qu’on peut essayer une approche encore plus proactive. Celle-là concerne l’entrée agressive. Quand il vient vers toi avec sa langue dehors, voici ce que tu peux faire : tu touches sa joue pour l’arrêter, tu le fixes et tu lui fais un compliment.

– Sur quoi ?

– N’importe quoi ! Sur ses yeux, ses fossettes. N’importe quoi sur son visage. Ralentis-le avant qu’il ait l’occasion d’écraser sa bouche contre la tienne. Là, tu es en position de force et tu peux commencer le baiser, ?a veut dire aussi que c’est le moment d’imposer ton rythme.

– Génie.

– Je sais. Prête ?

Elle ravale sa salive. Quand elle se lèche les lèvres pour se préparer, je gémis presque à voix haute. Quand une fille se lèche les lèvres, c’est ma putain de kryptonite. Je ne peux pas voir une femme faire ?a, surtout celle-là, et ne pas avoir envie de lui arracher ses vêtements.

Platonique, je me rappelle. Tu ne fais que l’aider.

Ravalant ma salive à mon tour, je prends une pose ridicule : paupières fermées, bouche béante comme celle d’une truite… et j’approche ma tête de la sienne.

En pro de l’obéissance, Cassie intercepte l’avancée de ma langue en touchant ma joue. Mon pouls s’accélère au contact de ses doigts délicats qui caressent les poils de ma barbe naissante. Ses yeux rencontrent lentement les miens. Ces yeux d’un brun profond scintillent de désir. Nos visages ne sont plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, son souffle doux vient chatouiller mon menton.

– Tes lèvres sont tellement sexy, murmure-t-elle en passant le pouce sur ma bouche. Elles m’obsèdent.

Nos regards sont rivés l’un à l’autre. ? cette heure avancée de la nuit, la brise qui court sur l’eau est plus fra?che, mais je br?le intérieurement. Ma queue est dure et ma peau en feu. Son contact est comme un paradis sur ma peau. Je m’y abandonne instinctivement, oubliant que je suis censé jouer la comédie. Que je suis là, simplement pour l’aider à renforcer ses défenses, pour la rendre plus forte la prochaine fois qu’elle verra ce freluquet d’Aaron. La prochaine fois qu’elle sortira avec un autre.

Je me redresse brusquement.

– Cool. Bien joué.

Le sourire qu’elle me fait est tellement détendu et insouciant que je me demande si je n’ai pas tout simplement imaginé ce qui vient de se passer… si j’ai été le seul à ressentir ce besoin quasi animal qui est passé entre nous.

– Tu le revois quand ? je demande détaché.

– Samedi soir. Je l’aurais bien invité au gala de charité de vendredi, mais j’y vais déjà avec Joy et grand-mère. Cette année, il a lieu pour Un toit pour tous, la cause préférée de ma grand-mère, alors elle me donne cinq mille dollars à dépenser dans les ventes aux enchères. Tu te rends compte ? Cinq mille dollars !

– Oh merde, je dis en me sentant p?lir. J’avais oublié que c’était ce week-end. Je participe à une des ventes aux enchères.

– J’ai appris ?a… murmure-t-elle avec un sourire entendu.

– Pas par choix, je grogne. Obligation professionnelle : mon boss au club oblige tous les marins à se porter volontaires. Je déteste ?a.

– Je suis s?re que c’est certainement une corvée d’avoir à rester sur une scène pendant que les femmes jettent des billets à tes pieds pour avoir une chance de sortir avec toi.

Soudain, j’ai une idée. Je la regarde pleine d’espoir.

– Tu ne ferais pas une enchère sur moi ?

– Je ne préférerais pas, répond-elle, l’air amusée.

– S’il te pla?t… je ne peux pas sortir à nouveau avec une cougar, Cass. Je ne peux pas.

Elle ricane.

– Tu participes à cette vente depuis combien d’années ?

– Ce sera ma troisième. L’année dernière, j’ai d? me taper une croisière au coucher du soleil avec une femme d’une cinquantaine d’années. Elle m’avait proposé un bateau et une allocation hebdomadaire si je venais la voir tous les dimanches quand son mari jouait au golf.

– Tu as refusé une sugar mama ? Oh Tate !

Je lui lance un regard noir.

– Je ne suis pas à vendre.

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