The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(87)



Moi : On t’a déjà dit que tu n’avais qu’une seule idée en tête, rouquine ?

Cassie : On t’a déjà dit que tu n’étais qu’un allumeur ?

Moi : T’exagères. Je suis presque s?r que je t’ai fait jouir deux fois hier soir.

Cassie : Je faisais semblant, Gate.

Elle est trop. Je jette mon portable sur le siège passager et je fais démarrer la voiture. J’ai du mal à croire que c’est moi aujourd’hui qui ne veux pas aller jusqu’au bout ? Je n’en reviens pas. Mais malgré ce que dit Cassie qui insiste sur le fait que nous n’avons pas besoin d’en faire toute une histoire, je sens que je devrais faire quelque chose pour sa première fois. Quelque chose de spécial. Peut-être pas les pétales de roses, mais certainement pas un coup vite fait pendant que sa famille est en bas. Je ne trouve pas ?a correct. Et cette semaine, je n’ai rien d’autre à lui offrir. Je dois me lever t?t, j’ai un max de cours de voile et je bosse tard à la boutique de bateaux. Ce qui veut dire que je suis toujours épuisé lorsque j’escalade son mur et que je passe par sa fenêtre pour une heure ou deux d’orgasmes mutuels. La fatigue n’est pas propice à une bonne sexualité, et comme je suis déterminé à faire en sorte que sa première fois soit exceptionnelle, j’essaie de la faire patienter jusqu’au week-end.

Sans rien dire à Cassie, j’ai pris mon samedi. J’ai prévu de l’emmener faire du bateau toute la journée et d’aller mouiller dans ma crique préférée pour y passer la nuit…

Rien que d’y penser, je sens mon rythme cardiaque augmenter et mes mains soudain devenir glissantes sur le volant. Incroyable… à se demander qui est vierge.

Arrivé chez les Jackson, je commence à préparer le d?ner. Je mets tout de suite quelques patates au four et je sors allumer le barbecue. Ce soir, c’est brochettes de crevettes sur le gril. Dommage que Cassie soit sortie avec Joy, j’aurais bien aimé cuisiner pour elle. Je me demande d’où vient cette idée. Je suis presque s?re de n’avoir jamais fait la cuisine pour une autre femme que ma mère. Je fais en sorte de ne plus y penser.

Comme le vent souffle encore pas mal, pendant que le barbecue chauffe, je vais sur la jetée pour m’assurer que les bateaux sont bien amarrés. Quand je remonte, j’aper?ois la mère de Cassie qui marche sur le c?té de leur maison. Elle porte une longue robe d’été avec ses lunettes de soleil sur la tête.

– Bonjour !

Je lui fais un signe de la main pour la saluer. Honnêtement, je suis surpris qu’il ait fallu autant de temps pour que nos chemins se croisent. Voilà déjà plusieurs jours qu’elle est arrivée à Avalon, mais j’ai l’impression qu’elle passe presque tout son temps à l’intérieur de cette maison… ou à faire du shopping à Charleston, si j’en crois Cassie.

Elle sursaute en m’entendant, surprise.

– Désolé, je ne voulais pas vous faire peur. Je suis Tate. J’habite chez les Jackson et je suis ami avec votre fille.

La mère de Cassie ne répond pas, elle se contente de me fixer. Je remarque la ressemblance entre elle et sa fille : les mêmes yeux noisette, la couleur des cheveux, mais Cassie a un visage plus rond que celui de sa mère, plus allongé. La grande différence, c’est la froideur qu’elle dégage et qui se voit très bien dans la sévérité de ses traits.

Une fois la surprise passée, elle me fait un sourire bien plus chaleureux que ce à quoi je m’attendais.

– Oh, bonjour… je suis désolée, je rêvais. Je m’appelle Victoria, mais tu peux m’appeler Tori.

Je m’avance pour lui serrer la main.

– Ravi de vous rencontrer.

– Combien de temps vas-tu garder la maison ? me demande-t-elle en me détaillant de la tête aux pieds.

Ouais, elle est en train de me détailler… plut?t gênant pour moi, vu que je sors avec sa fille.

– Gil et Shirley rentrent le week-end de Labor Day, donc j’ai encore un bon mois ici.

– Tu as de la chance.

– Oui, c’est plut?t cool comme taf. C’est mon quatrième été et, chaque année, j’ai h?te d’y revenir.

Les Jackson ne me paient pas tellement pour rester ici – nourriture, essence et dépenses courantes sont à ma charge –, mais ?a vaut le coup pour vivre loin de chez mes parents pendant les mois d’été. Habiter encore chez eux à vingt-trois ans me gêne un peu, mais pour l’instant, c’est la meilleure solution si je veux économiser assez pour m’acheter un bateau qui va sans doute devenir ma première maison.

– J’ai un d?ner sur le feu, je dois aller voir où ?a en est. Bonne soirée à vous, Madame Tanner.

– Tori, corrige-t-elle.

– Tori, je répète, pas très à l’aise.

– Ravie de te rencontrer, Tate. Et donne de tes nouvelles !

Une fois rentré, je vois un appel manqué de Gil Jackson. Tiens ? En faisant rapidement le calcul, je réalise qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il y a seize heures de décalage avec ici, ce qui fait qu’il est neuf heures du matin à Auckland.

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