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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(10)

Author:Elle Kennedy

– Je commence à bien sentir la chaleur, avoue-t-elle.

Elle dénoue son écharpe tout en s’éventant d’une main.

Le soleil continue à frapper fort, heureusement, elle porte un chapeau à larges bords, mais moi je suis tête nue, malgré notre visite à la chapellerie.

– Allez, on fait rapidement un tour à la boutique de jeux de société et on rentre à la maison, OK ?

Elle acquiesce.

– Bonne idée.

En nous approchant du bar à smoothies, une tra?tresse appara?t derrière la vitrine. Joy tape sur la glace et me fait signe. Elle lève un doigt pour m’indiquer qu’elle en a pour une seconde.

– Joy arrive tout de suite, j’informe grand-mère.

Je lui prends le bras et m’écarte légèrement pour laisser passer un groupe de piétons. C’est un va-et-vient ininterrompu, Avalon Bay est en pleine saison touristique. Des familles, des couples et des groupes d’adolescents turbulents envahissent les rues et la plage. Avec la fête foraine qui vient de s’installer au bout de la promenade, on sait qu’il y aura encore plus de monde dans les semaines à venir. Tout ?a m’a vraiment manqué.

Joy sort du magasin, la paille de son smoothie à la bouche. Elle porte une toute petite robe blanche qui contraste bien avec son teint bronzé, des sandales compensées et des lunettes de soleil surdimensionnées. Gucci, son créateur préféré.

– Je suis tellement contente de tomber sur toi, gazouille-t-elle, les yeux brillants de bonheur. J’étais justement en train de t’envoyer un texto pour savoir si tu voulais sortir ce soir.

Je lui lance un regard moqueur.

– Pourquoi ? Pour que tu puisses encore me laisser tomber ?

– Je sais… vraiment désolée pour hier soir, gémit-elle à moitié, pleine de remords.

– Mais qu’est-ce qui s’est passé, hein ? Tu me forces la main pour aller à la fête d’un type du coin et tu me poses un lapin ? je grommelle.

– Je suis désolée, répète-t-elle.

Son ton se fait plus léger, on sent ses remords dispara?tre. Depuis que je la connais, Joy a toujours été un peu superficielle, elle n’est pas du genre à se mettre à plat ventre devant quelqu’un. Une fois qu’elle s’est excusée, elle passe à autre chose à la vitesse de l’éclair.

– J’avais quitté le club et je rentrais me changer pour la fête, comme je te l’ai dit dans mon texto, mais après m’être garée dans l’allée, j’ai trouvé Isaiah qui m’attendait sur le pas de ma porte.

Isaiah est le type qu’elle n’arrête pas de fréquenter et de larguer depuis que nous avons seize ans. La dernière fois qu’on en a parlé, elle m’a juré que c’était fini.

– Ne me dis pas que tu t’es remise avec lui, je demande, un peu dé?ue.

– Non, non. Il est juste venu déposer un carton de trucs que j’avais laissés chez lui. Comme il y avait des photos que j’avais imprimées, on a commencé à les regarder et, une chose en entra?nant une autre, couvrez vos oreilles Madame Tanner, on a fini par baiser.

Grand-mère éclate de rire.

– C’est un plaisir de te voir, Joy, dit-elle, avant de me tapoter légèrement le bras. Cass, pourquoi je ne rentrerais pas à la maison maintenant ? Comme ?a, Joy pourrait me remplacer et t’accompagner pour finir tes courses.

– Tu es s?re ? Pas de problème pour conduire seule ?

– Je nous ai bien conduites jusqu’ici, me rappelle-t-elle en me lan?ant un regard sans équivoque où, malgré son silence, j’entends : ne remets pas en question ton a?née, ma chérie.

– Peut-être, mais tu m’as dit tout à l’heure que tu sentais bien la chaleur. Et si tu avais une insolation ?

– ?a va aller. Amusez-vous toutes les deux. J’ai l’impression que vous avez pas mal de choses à vous dire.

Les yeux brillants, grand-mère nous laisse à nos occupations. Je la regarde partir. Sa démarche assurée et ses épaules bien droites me rassurent. Il est parfois difficile d’admettre qu’elle est une femme en pleine forme quand on a l’impression que la moindre brise pourrait la renverser.

– Alors, on achète quoi ? demande Joy.

– Je voulais faire un saut au magasin de jeux de société ; j’aimerais trouver quelque chose pour l’anniversaire de Roxy et Mo.

– Waouh ! Nia te laisse voir sa précieuse progéniture le jour de leur naissance ?

– Sois gentille.

– Ah non, ?a, c’est ton boulot. C’est toi, la gentille. Moi, je suis la mauvaise enragée dans cette amitié, tu te souviens ? C’est pour ?a qu’on fait une bonne équipe.

Notre relation est plut?t intéressante, il faut l’avouer. Si j’ai rencontré Peyton quand j’ai déménagé à Boston, je connais Joy depuis que nous avons cinq ans. C’était une vraie Summer Girl dont la famille descendait chaque année de Manhattan pour passer les mois de juin, juillet et ao?t à Avalon. Enfants, nous étions inséparables, mais on a fini par s’éloigner l’une de l’autre. Nous n’avons repris contact qu’à l’?ge de seize ans, lorsque j’ai rendu visite à mon père pour quelques semaines. Mes s?urs avaient à peine deux ans à l’époque, alors papa était très occupé et avait peu de temps à me consacrer. J’ai passé la plupart des vacances à tra?ner au bord de la piscine du country club où, un beau matin, je suis tombée sur Joy, et notre amitié a pris un nouveau départ.

– Ah oui ? Et où était ma coéquipière hier soir ? je lui demande. Je n’arrive toujours pas à croire que tu m’aies laissée tomber. Je ne connaissais personne là-bas.

Ce qui n’est pas surprenant, vu que je pourrais probablement compter sur les doigts d’une main le nombre d’habitants d’ici que je connais par leur nom.

Ceux qui viennent l’été à Avalon n’ont pas l’habitude de fréquenter les locaux. Ils circulent dans des cercles différents, passant la plupart de leur temps sur des yachts luxueux de leur famille ou au country club où j’ai d’ailleurs l’intention de passer la majeure partie de mon temps cet été. Au programme, m’allonger sur une chaise longue et mater tous les gar?ons BCBG.

Surtout ne me prenez pas pour une de ces filles de riches qui refusent de travailler. Depuis mes seize ans, je fais des petits boulots d’étudiante. J’ai passé mes trois dernières années d’université à travailler comme serveuse à temps partiel. Mon go?t pour le travail me vient uniquement de mon père qui n’est pas issu d’une famille aisée comme celle de maman. Il m’a toujours inculqué l’idée qu’avoir un bon et honnête travail était important dans la vie. Grand-mère, en revanche, a refusé que je trouve un boulot pendant mon séjour à Avalon cet été, bien décidée à partager avec moi du temps au quotidien. Je ne me plains pas, de toute fa?on, je préfère la compagnie de grand-mère à la plupart des autres gens.

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