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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(100)

Author:Elle Kennedy

– Mais non, se moque-t-elle, je ne suis pas psychopathe, mais comme je te l’ai toujours dit, si une opportunité se présente, il faut la saisir. Et ce soir, c’était le cas.

– Vraiment… je réponds, dubitative. Tu n’avais rien prévu… et tu n’avais aucune arrière-pensée en invitant tout le temps Tate à se joindre à nous pour d?ner ?

– Bien s?r que non. Je l’apprécie beaucoup. C’est tout à fait incidemment que cela m’a permis de comprendre ce que sa famille a fait pendant les années qui ont suivi le faux pas de son père.

Incidemment, mon cul !

– Et, je l’admets, ?a m’a contrariée. Entendre parler de la vie de Gavin et apprendre combien tout le monde en ville l’adore toujours. Les articles sur lui dans les journaux, les photos avec son fils parfait et sa femme ignorant la vérité. J’ai peut-être un peu dépassé les bornes, dit-elle en faisant un signe de tête vers l’h?tel derrière nous, mais cette ville avait besoin de savoir quel genre d’homme il est.

Je la regarde et je vois quelqu’un que je ne reconnais plus. Quelqu’un que je ne veux pas conna?tre, une femme amère, pitoyable, qui se déteste tellement qu’elle s’en prend à tous ceux qui l’entourent. Une femme qui n’a pas supporté de voir l’homme avec lequel elle a eu une liaison vivre une vie heureuse et qui a ressenti le besoin de l’humilier, lui et son épouse… en public… et devant leur fils. Je vois une femme que je ne veux plus avoir dans ma vie.

Je sens comme un immense g?chis.

Et quoi qu’elle dise, je ne crois plus à l’histoire qu’elle m’a racontée en affirmant qu’elle s’est battue pour obtenir la garde exclusive parce qu’elle se sentait vulnérable et qu’elle voulait garder sa fille près d’elle après sa fausse couche.

Elle l’a fait pour blesser mon père, tout simplement. Je n’étais qu’un objet pour elle, quelque chose qu’elle pouvait utiliser contre lui, quelque chose qu’elle pouvait lui enlever pour le faire souffrir.

– Tu es malade, je lui dis, tu as une vraie maladie, maman. Et j’en ai marre.

– Cassie…

– Non, arrête ! Ne recommence pas à dire que je dramatise. Ne viens pas encore me reprocher de ne pas être de ton c?té. Les plaintes, c’est fini. Tu viens d’humilier mon copain et sa famille lors d’un événement public qui était censé honorer les Tanner…

Je m’arrête de parler parce qu’elle n’en vaut pas la peine. Elle ne vaut pas l’énergie que je dépense à dire des mots qu’elle n’entend pas. Depuis que nous sommes ici, elle ne s’est pas excusée une seule fois. Dans son esprit, elle n’a rien fait de mal ce soir.

Je suis surprise quand je sens la main de grand-mère me prendre le bras.

– Je crois qu’il est temps d’y aller.

– Je pense aussi, je dis en hochant la tête.

Ma grand-mère jette un coup d’?il à maman.

– Et je pense qu’il vaut mieux que tu restes à l’h?tel ce soir, Victoria.

D’un air ironique, grand-mère fait un geste vers Le Beacon.

– Il y en a un derrière, ma chère. Peut-être que Mademoiselle Cabot voudra bien te réserver une chambre.

– Maman, sérieusement…

– Oui, sérieusement. Je ne veux plus t’entendre de la soirée. Tu détruis tout ce que tu touches. Tu l’as toujours fait. J’ai essayé de t’inculquer les bonnes valeurs, de t’apprendre l’importance de la compassion, de l’humilité. Je me rends compte que j’ai échoué. (Grand-mère secoue tristement la tête.) Je vais demander au mari d’Adéla?de de te livrer tes bagages demain matin à l’endroit où tu choisiras de rester. Mais pour ce soir, et pour le reste de ton séjour ici, Cassie et moi aimerions être seules, n’est-ce pas, ma petite chérie ?

– Absolument.

En se tenant bien serrées par le bras, grand-mère et moi, nous partons.

Chapitre 32

Cassie

Moi : ?a va ?

Moi : Dure, la soirée.

Moi : Je ne sais même pas quoi dire.

J’arrête d’envoyer des textos après ces trois-là, car même si je suis contrariée, je refuse de devenir une personne qui envoie des textos d’une seule ligne.

Mon c?ur s’emballe quand je vois Tate en train de taper. Je mourais d’envie de lui parler depuis que je suis rentrée, mais il avait ses propres problèmes à régler. Ses propres confrontations parentales. J’aurais donné n’importe quoi pour être une petite souris quand Tate a parlé à ses parents, surtout à son père. J’ai besoin de conna?tre la version de Gavin de cette histoire sordide, parce que je ne crois pas un mot de ce que dit ma mère.

En attendant que le message de Tate apparaisse, je fixe le plafond, j’aimerais tellement qu’il soit là, avec moi. Il est onze heures, et je ne pense pas pouvoir dormir. Mon cerveau n’arrête pas de ressasser tous les mots qui ont été prononcés ce soir. Chaque horrible, horrible mot. J’aurais bien besoin d’une distraction. Mais Tate est chez ses parents, et je suppose qu’il va y passer la nuit.

Tate : Oui, c’était dur. Comment ?a va ?

Il a tapé pendant si longtemps, je m’attendais à mieux. Mais peu, c’est mieux que rien.

Moi : Je ne sais même pas. Ta mère va bien ?

Tate : Pas vraiment. Elle n’a pas dit grand-chose depuis qu’on est rentrés à la maison. Elle est juste silencieuse. On va promener les chiens.

Moi : Si tard ?

Tate : Elle n’a pas sommeil.

Petit temps mort, puis un autre message appara?t :

Tate : Papa est parti squatter le canapé d’un ami.

Putain… ce n’est plus une boule que j’ai dans la gorge, c’est un chewing-gum, tellement je me sens coupable. Je sais que ce n’est pas moi qui ai mal agi, mais je me sens responsable, comme complice des actes de ma mère.

Gavin ne s’est pas bien comporté…

C’est vrai, je dois le reconna?tre aussi, ma mère n’est pas seule responsable ; le père de Tate l’est tout autant. Et je doute de savoir un jour qui a commencé dans cette histoire, les gens infidèles ont tendance à déformer la vérité pour se présenter sous leur meilleur jour. Je vois mal Gavin en voyou séduisant qui a charmé ma mère pour la mettre dans son lit. Mais je ne la vois pas non plus le séduire. Maman est peut-être charmeuse, mais elle n’a jamais été une dragueuse et encore moins une bimbo. Je suppose que, comme dans la plupart de ces situations, la vérité se trouve quelque part au milieu.

Quoi qu’il en soit, cette nuit a laissé des traces à l’échelle d’un ouragan dans nos deux familles. Grand-mère et moi sommes restées assises ensemble dans la cuisine pendant plus d’une heure après notre retour à la maison. Elle a été franche avec moi, admettant qu’elle avait toujours été dé?ue par sa fille cadette. Maman n’a pas spécialement vécu d’événements traumatisants dans son enfance qui auraient pu la rendre comme elle est.