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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(99)

Author:Elle Kennedy

– Mais vous n’étiez pas séparés. C’est arrivé quand… l’année avant le divorce ?

– Oui. Je cherchais à vendre le bateau de ton grand-père et j’ai eu affaire à Gavin dans leur magasin. Et puis, bon… (Elle hausse les épaules…) Tu le connais, il est charmant, sans parler de sa beauté.

J’ai le tournis, je ne veux pas conna?tre les détails, et pourtant si, je veux tout savoir.

– Qui a commencé ? je demande avec méfiance.

– C’est lui.

Je ne sais pas pourquoi, mais ?a m’étonne. J’imagine très bien maman faisant le premier pas en se pavanant dans une robe moulante, bien décidée à ruiner la vie d’un homme.

– Et il a fallu beaucoup de persuasion. Je n’avais jamais trompé ton père pendant toutes les années où nous avons été mariés. Si nous n’avions pas déjà eu des problèmes à ce moment-là, je suis s?re que je serais restée fidèle.

La nausée me reprend.

– Combien de temps cette histoire a duré ?

– Quatre mois… et puis je suis tombée enceinte.

L’humour et l’indifférence l’abandonnent enfin, vite remplacés par l’amertume intense, sombre et aigu?, qui vient remplir ses yeux avec violence.

– L’excitation d’une liaison s’estompe très vite quand la vie réelle reprend ses droits. Il a demandé – non, il a exigé – que je me débarrasse du bébé en disant qu’il ne pouvait pas faire ?a à sa famille. (On sent la colère qui monte en elle.) Il trouvait tout à fait normal de tromper sa femme et de chaque jour lui faire du mal en trahissant les v?ux qu’il avait prononcés. Il s’envoyait en l’air dans des chambres d’h?tel pendant sa pause déjeuner et rentrait chez lui en jouant le mari exemplaire et le père parfait. Tant qu’il s’amusait, je lui étais utile. Et puis, quand sa petite bulle de confort a éclaté, je suis devenue gênante. (Maman rit sans la moindre once d’humour.) Mais Victoria Tanner n’est une gêne pour personne.

– Alors, quoi, tu allais garder son bébé par pur dépit ?

Oh mon Dieu… j’ai envie de vomir.

– Non, je voulais le garder parce que c’était le mien.

Elle a l’air offusquée que je puisse lui poser cette question, mais ne se rend pas compte que sa réponse est tout aussi dérangeante. Comme toujours, elle parle des gens, y compris d’un enfant à na?tre, comme s’il s’agissait d’une chose. Comme un outil qu’elle peut utiliser à sa guise.

Je n’en reviens pas, je sens les larmes perler sur mes cils et quand je cligne des yeux, une tra?née humide glisse le long de mes joues.

– Cassie, arrête de te comporter comme une enfant.

– Moi, je me comporte comme une enfant ?

Je me mets à rire, tellement je suis stupéfaite. Je me demande quel lien de parenté je peux avoir avec cette femme.

– Parce que je ne devrais pas pleurer quand j’apprends que ma mère a trompé mon père ? Qu’elle est tombée enceinte d’un autre homme et qu’elle a décidé de garder le bébé ? Tu as vraiment fait une fausse couche ?

– Oui, répond-elle, un peu raide.

– Et papa le savait.

– Il le savait, oui.

– Il savait que ce n’était pas le sien ?

– Ce n’était pas difficile pour lui de le deviner, vu qu’on n’avait plus de rapports depuis des mois.

– Et grand-mère aussi savait que tu avais une liaison ?

Je lui pose la question, me souvenant de la fa?on dont maman l’a remise à sa place tout à l’heure dans la salle de bal.

– Elle ne l’a découvert qu’après le divorce. Elle et moi n’étions pas d’accord sur un point, et c’est apparu au cours d’une dispute.

Une dispute, bien s?r, parce qu’apparemment ma mère ne se comporte pas comme un être humain normal. Elle économise toutes ses munitions et les tire sur vous quand ?a l’arrange. Quand elle veut vous faire du mal ou qu’elle cherche à avoir raison.

Les oreilles de grand-mère ont d? siffler parce que je la vois arriver. Sa démarche est plus lente que d’habitude, des cernes sous ses yeux trahissent la fatigue. Mais elle change de tête, elle se ressaisit dès qu’elle arrive à notre hauteur, ses épaules se redressent comme si elle se préparait à se battre.

– Pas maintenant, maman, s’exclame ma mère. La dernière chose dont j’ai besoin en ce moment, c’est de ton avis.

– Tu as raison, Victoria, tu n’as pas besoin de mon avis. Tu n’as jamais besoin de l’avis de personne, n’est-ce pas ? Parce que tu as toujours raison.

Grand-mère s’intéresse tout de suite à moi, oubliant presque la présence de sa propre fille.

– Et toi, ?a va, ma chérie ?

– Pas vraiment, j’admets. J’espère juste que Tate et ses parents vont bien…

Maman me grogne pratiquement dessus.

– Tu n’as absolument aucune raison de t’inquiéter pour Gavin et sa famille. Tout est de sa faute. On ne peut pas tromper sa femme, mentir pendant des années et continuer sa vie comme si rien ne s’était passé. Il n’a pas droit à ?a, et tu ne devrais pas te sentir désolée pour un homme pareil.

– Ce n’est pas pour lui que je me sens désolée, je dis tristement. C’est pour toi.

Elle se raidit.

– Pardon ?

– Tu m’as bien entendue. Tu n’as été qu’une horrible égo?ste manipulatrice depuis que je suis née. Rien n’est jamais assez bien pour toi. Mon apparence, ma fa?on d’agir, les types avec qui je sors…

Soudain je m’arrête, horrifiée.

– Attends, ne me dis pas que c’est pour ?a que tu as été si gentille avec moi ces derniers temps ? Simplement parce que je sortais avec Tate ? Tu savais que c’était le fils de Gavin, n’est-ce pas ?

– Bien s?r que je le savais. Je l’ai su dès que je l’ai vu dans le jardin des Jackson. C’est le portrait craché de son père.

– Alors tu as fait semblant d’être gentille avec moi…

– Arrête de dramatiser, Cassie ! m’interrompt-elle, exaspérée. Personne ne faisait semblant. Je suis ta mère et j’aime passer du temps avec toi.

Je ravale ma ranc?ur.

– Je ne te crois pas. Mais je commence à comprendre.

Secouant la tête, la déception ancrée au plus profond de moi, je la regarde droit dans les yeux et lui demande :

– Tout ?a faisait partie d’un un grand plan destiné à confronter Gavin en public et humilier sa famille ?