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The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(33)

Author:Elle Kennedy

– Cassie.

– Tu es nouvelle ici ? (Nouveau sourire, plus timide celui-là.) Tu dois l’être, parce que je pensais que je connaissais toutes les jolies filles membres de ce club.

– Euh, non, pas vraiment nouvelle. Je viens souvent ici. Pas pendant tout l’été, mais je suis déjà venue.

La barmaid s’approche en s’excusant.

– Histoire de quelques minutes… Nous n’avons plus de lait de coco. Quelqu’un est parti en courant pour en chercher une caisse au bar du restaurant.

– Tout va bien, je peux attendre.

En regardant par-dessus mon épaule, je vois que Joy nous observe attentivement. Avec un sourire malicieux, elle me fait un petit signe de main.

– Assieds-toi, insiste Ben en désignant le tabouret à c?té de lui. Mets-toi à l’aise.

Nous discutons un moment, le lait de coco met plus de quelques minutes à arriver. Ben me dit qu’il est originaire de New York, mais qu’il étudie à Yale. Il est en première année de droit et adore ?a. Sa famille a récemment acheté une maison de vacances à Avalon ; c’est son deuxième été ici.

Lorsque je lui dis que mes grands-parents étaient les anciens propriétaires de l’H?tel Beacon et qu’ils l’avaient construit de A à Z, il est impressionné. Je trouve qu’il n’a pas beaucoup humour, mais sa conversation est plut?t agréable et donc, quand les deux pi?a coladas arrivent enfin, je décide que je ne veux pas que la conversation s’arrête maintenant.

Je me penche vers la barmaid et lui demande :

– Vous pourriez apporter ce verre à mon amie ? J’aimerais qu’il reste bien frais. (Je pointe du doigt la chaise longue de Joy, de l’autre c?té de la piscine.) C’est celle qui porte le bikini rouge.

– Pas de problème, répond gentiment la blonde en prenant le grand verre, déjà plein de condensation.

Avant de s’éloigner, elle me lance un dr?le de regard. Un avertissement ? Je n’en suis pas tout à fait s?re.

Voyant que je ne comprends pas très bien, elle pointe légèrement son menton vers mon voisin qui vérifie quelque chose sur son portable. Est-ce qu’elle me met en garde contre Ben ou c’est moi qui me fais des idées ? Elle s’éloigne rapidement avant que je puisse comprendre.

Quelques minutes plus tard, je comprends.

– Tu veux aller quelque part ? suggère-t-il avec des yeux qui ne trompent personne.

Il se tourne vers moi jusqu’à ce que nos genoux se touchent. Je me déplace sur mon tabouret pour bouger mes jambes.

– Et aller où ? je demande, mal à l’aise.

– Ma famille a réservé une cabine ici pour l’été. On peut y aller si tu veux, on sera tranquilles, dit-il à voix basse en levant un sourcil aguicheur.

– Ah ? Non, c’est bon, restons ici.

Je lève mon verre et trempe les lèvres dans mon drink.

– Tu es s?re ? Moi je pense que tu te sentirais mieux si on avait un peu d’intimité.

C’est marrant à quelle vitesse les mecs passent du cool sympa à l’odieux qui te fait tout de suite penser ? barre-toi, ma fille, et barre-toi vite ! ?.

– Ouais… non, comme je l’ai dit, ?a va. Mais ma copine doit s’ennuyer, assise toute seule là-bas. Je vais y aller.

Dès que je commence à glisser sur mon tabouret, Ben m’arrête en posant une main sur ma cuisse. Instantanément, mes joues deviennent br?lantes et mes mains toutes moites. Ce stupide maillot de bain, pourquoi je n’ai pas mis mon short ? Je serre les dents, repousse sa main et lui redis :

– Non.

– Quoi ? proteste-t-il. Je croyais qu’on s’entendait bien. (Quand il remarque que je fais la gueule, il se penche plus près et baisse encore la voix.) ?coute, je vais être honnête, je trouve que tu es super sexy. ? la seconde où tu es arrivée ici, j’ai fantasmé à l’idée de t’enlever ce maillot de bain et de me délecter de ces gros seins. Ils sont magnifiques.

Mes yeux commencent à me piquer sérieusement, ce qui est stupide car je n’ai aucune raison de pleurer. J’ai déjà été traitée de cette manière, et je le serai encore, je dois en prendre mon parti. Et pourtant… chaque fois, la honte me serre tellement la gorge que j’ai l’impression d’étouffer, je n’arrive plus à parler.

Heureusement, quelqu’un d’autre le fait pour moi :

– Elle a dit non.

Tate vient d’arriver derrière nous. Il porte l’uniforme du club : un short kaki et un polo blanc avec ? Le Manoir ? brodé en or et son prénom cousu en dessous sur une sorte d’étiquette. Ses cheveux sont ébouriffés, probablement parce qu’il a passé la matinée en mer.

Un soulagement m’envahit quand je croise son regard bleu et dur.

– Euh… ouais, dégage, Bartlett, c’est une conversation privée, lui lance Ben d’un ton méprisant, ce qui me laisse penser qu’ils se connaissent

– Je ne pense pas être celui que Cassie voudrait voir partir. (Tate se tourne vers moi.) N’est-ce pas, Cass ?

Je retrouve enfin ma voix.

– Tu as raison.

Ben fait la gueule, il n’a pas l’air content.

– T’es sérieuse, là ? Que je sache, c’est toi qui es venue ici, toi qui m’as fait des sourires, toi qui t’es assise à c?té de moi… et c’est moi le méchant ? C’est clairement toi qui as commencé.

– Et moi qui vais terminer si tu ne te barres pas tout de suite, s’emporte Tate. Sérieusement, mec, je commence à en avoir ras le bol de devoir intervenir chaque fois que tu importunes des femmes qui ne veulent pas de toi.

– Va te faire foutre !

Ben se lève en ronchonnant, jette un billet de cent dollars sur le bar et s’en va sans se retourner.

Connard.

– Merci, je dis à Tate, en rel?chant le souffle que j’avais retenu jusque-là.

– ?a va ?

– Oui. Il n’a vraiment pas fait grand-chose Il a juste posé sa main sur ma cuisse et m’a dit qu’il aimait mes seins, je réponds d’un ton léger. Ils aiment toujours mes seins.

– Ne fais pas ?a, me répond doucement Tate.

– Faire quoi ?

– Essayer de prendre ?a à la légère. Oui, les hommes apprécient les jolis seins. Mais ?a ne leur donne pas le droit de te considérer comme un objet, de te mettre mal à l’aise ou de poser leurs putains de mains sur toi.

Je me mordille l’intérieur de la joue. La vérité, c’est que j’ai une relation très compliquée avec mes seins. Quand j’étais plus jeune, ils me gênaient énormément et, en voulant les faire para?tre plus petits, je prenais de très mauvaises postures en me vo?tant. J’ai fini par accepter ma poitrine en grandissant, même si je ne suis toujours pas tout à fait à l’aise avec le fait qu’elle soit la première chose que beaucoup des gens remarquent chez moi. C’est difficile de ne pas regarder quand quelqu’un a une énorme poitrine. Parfois pourtant, j’aime bien les mettre en valeur en portant un haut moulant ou une robe sexy. Mais Tate a raison. ?tre traitée comme un objet n’est pas anodin. Je ne devrais pas le prendre à la légère, même si je me suis immunisée au fil des ans.

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