The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(11)



Mon portable bipe, je le sors de ma poche pour voir un message de ma mère.

Maman : Bien installé ?

Je réponds tout de suite.

Moi : Oui. Sac défait et prêt pour deux mois de liberté. Vous étiez vraiment en train de m’étouffer.

Maman : Oui. Je suis s?re que la cuisine maison est une vraie contrainte.

Moi : Merde. C’est vrai. ?a va me manquer. Mais Gil a ajouté un hors-bord à sa flotte privée… je pense que ?a va compenser tous ces fast-foods trop gras que je vais manger.

Maman : J’irai t’apporter des lasagnes surgelées. On ne plaisante pas avec l’empoisonnement par le gras.

Moi : Comment vont mes enfants ? Je leur manque ?

Maman : Eh bien… Fudge vient de faire une sieste de quatre heures et Polly vient de manger un insecte. Je vais donc te dire… non ?

Moi : Simples mécanismes d’adaptation à mon départ. Tu devrais les laisser dormir dans votre lit pendant mon absence pour qu’ils ne se sentent pas seuls.

Maman : S?rement pas !

Je souris à mon téléphone. Mes parents sont des sadiques qui refusent que les chiens de la famille dorment dans leur lit ? Je ne le comprendrai jamais.

Moi : Je dois y aller. Je t’envoie un message demain.

Maman : Je t’aime.

Moi : Je t’aime aussi.

Je me fiche de savoir si cela fait de moi le plus grand loser de la planète, mais parfois je pense que ma mère est ma meilleure amie. C’est de loin la nana la plus cool que je connaisse. Je lui dis presque tout. Bien s?r, je garde ma vie sexuelle pour moi, mais il n’y a pas grand-chose d’autre que je ne confie pas à maman. Papa, c’est pareil. En fait, je pense qu’il pourrait aussi être mon meilleur ami.

Merde… je suis peut-être vraiment un énorme loser.

Laissant mon portable sur l’?lot central, je me dirige vers les portes-fenêtres et jette un coup d’?il à l’extérieur. Au-delà de la terrasse en pierre, du gril et de sa cheminée, un petit escalier en bois mène à la terrasse supérieure. Là-haut, on trouve le chemin qui redescend vers une autre terrasse située le long de la jetée privée des Jackson. Jetée équipée d’un ascenseur électrique à bateaux et d’un ponton couvert. Au bout, je peux admirer les deux superbes bateaux qui y sont actuellement amarrés. Le précieux Hallberg-Rassy1 de Gil et son Absolument parfait sont amarrés à la marina du yacht-club, mais il garde son hors-bord haute performance et son Boston Whaler Sport Fisherman2 ici pour la saison.

Un frisson me parcourt en détaillant le hors-bord rouge et blanc : L’?clair. Putain, je donnerais n’importe quoi pour le barrer, mais il co?te tellement cher qu’il ne me viendrait jamais à l’idée de demander à Gil si je peux le prendre.

J’envie beaucoup la vie de ce mec. Un promoteur immobilier qui vaut des millions. Gil possède plusieurs propriétés dans le monde entier et toute une flotte de bateaux. Shirley et lui vont passer les deux prochains mois en Nouvelle-Zélande, où ils aimeraient trouver une nouvelle maison à ajouter à leur patrimoine. Et, connaissant Gil, certainement un autre voilier. Sacré chanceux. Pour moi, leur vie ressemble à un vrai paradis : naviguer autour du monde, explorer de nouveaux horizons…

C’est surtout la navigation qui me fait vibrer. ?tre instructeur à mi-temps au club n’est pas suffisant. Pendant des années, j’ai rêvé d’être en mer à plein temps, mais ce n’est tout simplement pas possible, pas quand je dois aussi faire mes heures chez Bartlett Marine, l’entreprise familiale. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un mauvais travail. Je suis toujours étonné de voir le prix que les gens sont prêts à mettre dans un bateau. Mais je préférerais être sur un bateau plut?t que tendre les clés à quelqu’un d’autre.

Comme j’ai un jour de congé et que Gil m’autorise à utiliser le Whaler et le Sea-Doos3, j’attrape mon téléphone sur le comptoir de la cuisine. Le temps est parfait pour une journée en mer, je fais donc défiler mes messages avant de décider quel copain je vais contacter.

Je suis presque s?r que Danny, un collègue instructeur du club, travaille aujourd’hui. Luke devrait être à la maison, mais il doit avoir la gueule de bois à cause de la fête d’hier soir. Quand je suis parti vers deux heures du mat, il était encore en train de boire des shots de tequila avec nos amies Steph et Heidi.

Je demanderais bien à mon pote Wyatt, notre tatoueur local, mais, depuis quelque temps, les choses sont un peu bizarres entre nous. Pas de mon fait. Quand je sortais vaguement avec Alana, Wyatt, ayant rompu avec sa petite amie de longue date, a soudain décidé qu’il avait aussi un faible pour elle. Tout à coup, je me suis retrouvé dans un triangle amoureux dont je n’avais jamais voulu faire partie, avec une fille qui, en plus, n’avait vraiment envie d’aucun de nous deux.

J’envoie d’abord un message à Luke, qui me répond sans prendre de gants :

Luke : Frère, j’ai tellement la gueule de bois ! Si je sors en mer, je vais vomir mes tripes sur ta sale gueule.

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