The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(9)
– Je n’arrête pas de faire taire cette autocritique intérieure. La lueur d’espoir, tu te souviens ?
Si la règle de vie de ma grand-mère est de s’assurer que l’on se fasse assassiner dans ses habits du dimanche, la mienne a toujours été de voir le bon c?té des choses. Il faut trouver une lueur d’espoir dans chaque situation, parce que s’enfermer dans le négatif ne peut que te détruire.
– Mais bien s?r, Little Miss Sunshine1, me répond Peyton en se foutant de moi. Toujours chercher la lueur d’espoir, comment pourrais-je l’oublier ? (On dirait soudain qu’elle me défie.) Alors, dis-moi où est la lueur d’espoir dans le fait d’avoir laissé filer le beau mec d’hier.
Je réfléchis un moment.
– Il était trop sexy, je finis par répondre.
Un éclat de rire sort du téléphone.
– Raison de plus pour ne pas le laisser filer ! Je t’en prie, trouve une autre excuse.
– Non, je t’assure ! j’insiste. Imagine que le premier mec avec qui je couche soit aussi sexy que lui. ?a va g?cher tous ceux qui vont suivre ! Après, je vais m’attendre à ce que chaque homme à venir soit aussi parfait, et si personne n’est à la hauteur, je serai dévastée.
– Tu es incorrigible Tu as eu son numéro au moins ?
– Non, je te l’ai dit. Je me suis enfuie comme un lapin, gênée et bredouillante.
Elle laisse échapper un gros soupir.
– Sincèrement, c’est inacceptable, Cassandra Elise.
– Mes plus plates excuses, Peyton Marie.
– Si tu le recroises, tu l’invites à sortir, compris ? (Ma meilleure amie a viré en mode totalitaire.) Pas de bredouillage, pas d’excuses. Promets-moi que tu l’inviteras à sortir la prochaine fois que tu le verras.
– OK, promis, je réponds avec légèreté, uniquement parce que je suis persuadée que je ne le reverrai jamais.
Pourtant je suis prise à mon propre piège.
Cinq minutes plus tard, quand grand-mère et moi sortons, qui je vois au milieu de l’allée ? Tate !
1.?Film américain de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2006). C’est la chronique d’une famille de losers caractérisés. Ladite famille est forcée de cohabiter dans un van brinquebalant pour traverser l’Amérique et conduire la benjamine sur le lieu d’un concours de mini-Miss, clou du film. Voyage qui se transforme en une thérapie de groupe impromptue et sauvage.
Chapitre 3
Tate
Il me faut une seconde pour réaliser que la jolie rousse sous le porche est bien la même que celle rencontrée à la fête d’hier soir. Elle avait raison, ses cheveux sont plus cuivrés que roux. Je suppose que le feu de camp les avait rendus plus clairs. Mon regard se porte ensuite sur sa poitrine, juste un coup d’?il rapide pour confirmer que je ne suis pas tombé hier dans un fantasme d’adolescent. Mais non, je n’ai pas rêvé. Ses seins sont objectivement spectaculaires. On pourrait me reprocher de l’avoir remarqué, mais je suis un homme et je remarque toujours une belle poitrine.
Elle porte une robe d’été qui s’arrête à mi-cuisse et contraste avec les ongles rouge vif qui dépassent de ses sandales à lanières. Et elle me fixe, comme si elle ne savait pas trop comment gérer ma présence.
– Monsieur Bartlett, qu’est-ce qui vous amène ici ce matin ?
Mon regard se tourne alors vers la femme plus ?gée qui se trouve à c?té de Cassie.
– Bonjour, Madame Tanner.
Je décoche mon plus beau sourire qui, selon mes amis, pourrait désarmer un dictateur. Non pas que Lydia Tanner soit un dictateur. C’est une femme adorable que j’ai appris à conna?tre lors des échanges que nous avons quand je garde la maison d’à c?té. C’est le quatrième été que je vais passer dans la luxueuse villa de bord de mer de Gil et Shirley Jackson. J’y pense depuis des semaines, j’avais h?te d’y être.
– Je passais juste pour vous dire que je vais à nouveau garder la maison des Jackson pour l’été. Alors, si vous voyez des lumières allumées à des heures bizarres, ou mieux, un superbe mec qui se promène nu, ne vous inquiétez pas… et surtout, n’hésitez pas, continuez à regarder, j’ajoute en lui faisant un clin d’?il.
Cassie l?che un petit rire moqueur.
– Cassandra, répond Lydia, laissons-le croire que nous sommes sous son charme.
– Pardon ? je me moque gentiment. Je sais que vous m’aimez bien, Madame Tanner.
– Comme je vous l’ai dit l’année dernière, vous pouvez m’appeler Lydia. Et voici ma petite-fille, Cassandra.
– Cassie, corrige-t-elle.
– Figurez-vous, Lydia, que nous nous sommes rencontrés hier soir. On s’est croisés à une fête. Comment ?a va, rouquine ?
– Ne m’appelle pas comme ?a, me lance Cassie avec un regard noir.