The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(129)
Sur la scène, un orchestre de jazz de dix musiciens interprète un morceau entra?nant qui me donne l’impression d’être entré dans une autre époque. Tout dans cette salle de bal est à la fois moderne et vintage, et j’observe le visage de grand-mère qui s’en imprègne.
– Incroyable ! s’exclame-t-elle en retenant son souffle.
Tout de suite, je vois un soulagement briller dans les yeux verts de Mackenzie.
– Tu as effectué un travail formidable, je dis à Mac.
– Un travail d’équipe, me répond-elle en prenant le bras de Cooper qui est magnifique dans son smoking, avec ses tatouages recouverts et son visage rasé de près, on dirait un gar?on BCBG de Garnet College.
Ce que je vais m’abstenir de lui dire, ?a pourrait g?cher toute sa soirée.
Mac présente Cooper à ma grand-mère. En lui serrant la main, ma grand-mère regarde encore la pièce, émerveillée. Son attention se porte sur le lustre :
– C’est le même… ?
– Non, c’est une copie, répond Mac avec un sourire plein d’espoir. Mais il a l’air identique, vous ne trouvez pas ? J’ai demandé au designer de le copier à partir d’une photo.
– C’est à couper le souffle, assure grand-mère.
Elles s’éloignent toutes les deux, Mac voulant lui montrer d’autres améliorations apportées à la salle de bal. Pendant ce temps, je remarque plusieurs visages familiers qui entrent par la porte vo?tée. Il n’est que huit heures, les gens arrivent encore au compte-gouttes. L’h?tel lui-même n’ouvrira ses portes que demain matin, lorsque des clients venus de près et de loin vont s’enregistrer à l’H?tel Beacon, nouvellement baptisé ainsi. Mackenzie dit qu’ils sont complets et Genevieve a stressé toute la semaine, se plaignant qu’on lui avait promis une ouverture en douceur. Au départ, l’idée de Mac était de ne réserver que la moitié des chambres pour le week-end d’ouverture, juste pour ? sentir la température ?, mais Cooper a réussi à la convaincre de faire un gros coup d’éclat tout de suite.
– Cass !
Ma cousine Liv se détache de la foule et se précipite pour me serrer dans ses bras.
– Regarde-moi ?a, tu es magnifique !
? dix-huit ans, Liv est sur le point de commencer sa première année à Yale. C’est la fille de l’oncle Will et la seule cousine de mon ?ge. Les autres ont tous treize ans ou moins, Mariah, cinq ans, le dernier bébé de tante Jacqueline, étant la plus jeune. Ma tante l’a eue à quarante-quatre ans.
– Coucou, bout de chou !
Je dis bonjour la petite fille qui se dandine à c?té de Liv. Mariah est adorable dans sa robe blanche fa?on tutu, avec ses barrettes argentées toutes brillantes. Elle me rappelle mes s?urs, ce qui me fait regretter qu’elles ne soient pas là ce soir. Mais papa et sa petite troupe n’ont pas été invités, et même s’ils l’avaient été, je suis s?re que Nia préférerait mourir plut?t que d’avoir à faire la conversation avec ma mère. Je ne peux pas lui en vouloir.
Je salue mes oncles et ma tante, qui sont arrivés hier soir du Massachusetts et du Connecticut.
– Dis-moi, c’est une vraie réunion de famille ! lance oncle Max en m’embrassant sur la joue. Où est Victoria ? me demande-t-il en ébouriffant les cheveux de Mariah.
– Je ne sais pas. Elle est arrivée avec nous, mais elle a disparu. Je pense qu’elle est allée aux toilettes.
Je jette un ?il sur la salle de bal qui n’est pas encore bondée. Il y a malgré tout déjà pas mal de monde habillé de belles robes, de costumes sur mesure et de smokings.
– Tiens, la voilà !
Maman s’approche tranquillement. Je ne peux pas nier qu’elle est superbe dans sa robe fourreau noire, avec ses Louboutin à semelles rouges et sa coiffure élégante. Elle a quarante-cinq ans et, honnêtement, elle en para?t dix de moins. Génétiquement, c’est de bon augure pour moi.
Ma robe aussi me pla?t beaucoup. Elle est vert émeraude, avec un haut dos nu qui couvre bien mes seins et un bas plissé qui tourbillonne autour de mes chevilles. Une robe choisie par Joy, qui est elle-même superbe dans une minirobe blanche, et des talons aiguilles incroyablement haut. Isaiah, le gar?on qui l’accompagne, est supposé être son boyfriend, mais vu la fa?on dont ils se sont chamaillés depuis leur arrivée, j’ai l’impression que leur dernière réconciliation ne va pas durer très longtemps.
Le regard de maman fait le tour de la pièce, s’arrête sur l’orchestre, avant de se retourner et d’admettre, un peu pincée :
– C’est charmant.
– N’est-ce pas ? dit tante Jacqueline. Cela me fait presque regretter de ne pas avoir gardé cet endroit.
Maman ne tarde pas à lui faire une remarque.
– Ne dis pas ?a, Jacqueline. Il fallait qu’on le vende.
L’oncle Will est d’accord.
– Il était temps de tourner la page. Vous vous souvenez de maman et papa avec cet endroit ? C’était toute leur vie, ils n’avaient pas une seconde à eux.