The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(135)



– Pardon ?

– Tu m’as bien entendue. Tu n’as été qu’une horrible égo?ste manipulatrice depuis que je suis née. Rien n’est jamais assez bien pour toi. Mon apparence, ma fa?on d’agir, les types avec qui je sors…

Soudain je m’arrête, horrifiée.

– Attends, ne me dis pas que c’est pour ?a que tu as été si gentille avec moi ces derniers temps ? Simplement parce que je sortais avec Tate ? Tu savais que c’était le fils de Gavin, n’est-ce pas ?

– Bien s?r que je le savais. Je l’ai su dès que je l’ai vu dans le jardin des Jackson. C’est le portrait craché de son père.

– Alors tu as fait semblant d’être gentille avec moi…

– Arrête de dramatiser, Cassie ! m’interrompt-elle, exaspérée. Personne ne faisait semblant. Je suis ta mère et j’aime passer du temps avec toi.

Je ravale ma ranc?ur.

– Je ne te crois pas. Mais je commence à comprendre.

Secouant la tête, la déception ancrée au plus profond de moi, je la regarde droit dans les yeux et lui demande :

– Tout ?a faisait partie d’un un grand plan destiné à confronter Gavin en public et humilier sa famille ?

– Mais non, se moque-t-elle, je ne suis pas psychopathe, mais comme je te l’ai toujours dit, si une opportunité se présente, il faut la saisir. Et ce soir, c’était le cas.

– Vraiment… je réponds, dubitative. Tu n’avais rien prévu… et tu n’avais aucune arrière-pensée en invitant tout le temps Tate à se joindre à nous pour d?ner ?

– Bien s?r que non. Je l’apprécie beaucoup. C’est tout à fait incidemment que cela m’a permis de comprendre ce que sa famille a fait pendant les années qui ont suivi le faux pas de son père.

Incidemment, mon cul !

– Et, je l’admets, ?a m’a contrariée. Entendre parler de la vie de Gavin et apprendre combien tout le monde en ville l’adore toujours. Les articles sur lui dans les journaux, les photos avec son fils parfait et sa femme ignorant la vérité. J’ai peut-être un peu dépassé les bornes, dit-elle en faisant un signe de tête vers l’h?tel derrière nous, mais cette ville avait besoin de savoir quel genre d’homme il est.

Je la regarde et je vois quelqu’un que je ne reconnais plus. Quelqu’un que je ne veux pas conna?tre, une femme amère, pitoyable, qui se déteste tellement qu’elle s’en prend à tous ceux qui l’entourent. Une femme qui n’a pas supporté de voir l’homme avec lequel elle a eu une liaison vivre une vie heureuse et qui a ressenti le besoin de l’humilier, lui et son épouse… en public… et devant leur fils. Je vois une femme que je ne veux plus avoir dans ma vie.

Je sens comme un immense g?chis.

Et quoi qu’elle dise, je ne crois plus à l’histoire qu’elle m’a racontée en affirmant qu’elle s’est battue pour obtenir la garde exclusive parce qu’elle se sentait vulnérable et qu’elle voulait garder sa fille près d’elle après sa fausse couche.

Elle l’a fait pour blesser mon père, tout simplement. Je n’étais qu’un objet pour elle, quelque chose qu’elle pouvait utiliser contre lui, quelque chose qu’elle pouvait lui enlever pour le faire souffrir.

– Tu es malade, je lui dis, tu as une vraie maladie, maman. Et j’en ai marre.

– Cassie…

– Non, arrête ! Ne recommence pas à dire que je dramatise. Ne viens pas encore me reprocher de ne pas être de ton c?té. Les plaintes, c’est fini. Tu viens d’humilier mon copain et sa famille lors d’un événement public qui était censé honorer les Tanner…

Je m’arrête de parler parce qu’elle n’en vaut pas la peine. Elle ne vaut pas l’énergie que je dépense à dire des mots qu’elle n’entend pas. Depuis que nous sommes ici, elle ne s’est pas excusée une seule fois. Dans son esprit, elle n’a rien fait de mal ce soir.

Je suis surprise quand je sens la main de grand-mère me prendre le bras.

– Je crois qu’il est temps d’y aller.

– Je pense aussi, je dis en hochant la tête.

Ma grand-mère jette un coup d’?il à maman.

– Et je pense qu’il vaut mieux que tu restes à l’h?tel ce soir, Victoria.

D’un air ironique, grand-mère fait un geste vers Le Beacon.

– Il y en a un derrière, ma chère. Peut-être que Mademoiselle Cabot voudra bien te réserver une chambre.

– Maman, sérieusement…

– Oui, sérieusement. Je ne veux plus t’entendre de la soirée. Tu détruis tout ce que tu touches. Tu l’as toujours fait. J’ai essayé de t’inculquer les bonnes valeurs, de t’apprendre l’importance de la compassion, de l’humilité. Je me rends compte que j’ai échoué. (Grand-mère secoue tristement la tête.) Je vais demander au mari d’Adéla?de de te livrer tes bagages demain matin à l’endroit où tu choisiras de rester. Mais pour ce soir, et pour le reste de ton séjour ici, Cassie et moi aimerions être seules, n’est-ce pas, ma petite chérie ?

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