The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(131)



– Je sais, je n’aurais pas d?… (Il me dévore des yeux.) Tu es magnifique.

– Tu n’es pas mal non plus.

Je souris et me hisse sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue.

Ses parents ne sont pas très loin. Ils discutent avec Levi, l’oncle de Cooper. Gemma nous rejoint dès qu’elle m’aper?oit.

– Cassie, tu es superbe.

Elle me serre affectueusement dans ses bras.

– Je vous remercie. Vous aussi.

Elle porte une robe jaune, ses cheveux clairs sont ramassés en chignon et des mèches ondulées encadrent son visage. Un petit pendentif en diamant est niché au creux de ses seins.

Je salue le père de Tate, moins démonstratif que d’habitude quand il se penche pour m’embrasser sur la joue. Peut-être fait-il attention parce qu’il s’agit d’un événement un peu mondain ? Quand il m’adresse la parole, son attitude semble plus polie qu’animée.

– Cassie, heureux de te revoir.

– Moi aussi, je suis contente de vous voir. Je vous présente Victoria, ma mère. Maman, voici Gemma, et…

– Gavin, termine maman en le saluant d’un sourire entendu.

Elle s’intéresse à peine à la mère de Tate, lui adressant juste un petit signe de tête en guise de bonjour.

– ?a fait longtemps.

Gavin qui tripote son n?ud papillon n’a pas l’air dans son assiette.

– En effet… Ravi de te revoir, Tori.

Surprise, j’ouvre grand les yeux.

– Vous vous connaissez ?

Maman boit une nouvelle gorgée de son champagne.

– Oh oui, on se conna?t bien.

J’attends qu’elle continue, peut-être même qu’elle s’explique. Mais rien… et Gavin non plus. Tate semble aussi perplexe que moi. On s’échange des regards consternés, comme pour se dire Aurait-on raté quelque chose ?

Grand-mère vient nous rejoindre, et j’essaie de lui faire comprendre en la regardant bizarrement que ce n’est peut-être pas le moment. Quelque chose se prépare, ici. Je le sais comme je sais quand un orage arrive. Je le renifle, je le sens dans l’air.

Maman l’observe par-dessus son verre avant d’en reprendre une gorgée.

– ?a fait combien de temps, Gavin… Onze ans ?

– ? peu près ?a, répond-il en évitant de la regarder en face.

Je remarque que la mère de Tate n’a pas l’air de comprendre. Au moins, on n’est pas les seuls à ne pas être dans le coup. Et quel que soit ce mystère, il commence à déclencher toutes mes alarmes internes.

Grand-mère revient vers nous, l’air intriguée :

– Tout va bien ? me murmure-t-elle en douce.

– Je n’ai aucune idée de ce qui se passe, je murmure à mon tour.

J’adresse ensuite un grand sourire à tout le monde et fais une ultime tentative pour repousser la tempête qui s’annonce.

– Maman, je crois que tante Jacqueline nous fait signe…

Elle m’ignore totalement. Elle continue, elle insiste auprès de Gavin.

– La dernière fois que je t’ai vu… c’était un mois d’ao?t, je m’en souviens. Et je crois qu’on s’est rencontrés… là-bas, en fait. Dans ce bar. (Elle agite mollement le bras en direction des portes de la salle de bal.) Avant, c’était là-bas, le bar. Le bar du lobby, tu te souviens ?

Au début, le père de Tate ne répond rien. Soit j’ai des visions, soit son front s’est bien couvert de sueur.

– Redis-moi ?a encore. Je ne me rappelle pas exactement quand on s’est vus pour la dernière fois…

Avec un sourire qui tient plus du grincement de dents que d’une amabilité quelconque, maman regarde Gavin Bartlett droit dans les yeux :

– Que je suis bête ! Je m’en souviens maintenant. C’était le soir où tu m’as donné l’ordre d’avorter de notre bébé.





Chapitre 31

Cassie





Quelle histoire…

Je regarde ma mère, éberluée… et je ne suis pas la seule.

Tout le monde est bouche bée.

Enfin, pas tout le monde. Autour de nous, d’autres personnes s’amusent encore. Ils rient et discutent ensemble. Ils grignotent des petits-fours et boivent du champagne. Même le groupe de jazz joue encore. J’ai envie d’être l’une de ces personnes béatement inconscientes. Ma vie d’avant me manque, celle d’il y a cinq secondes, avant que je n’entende ma mère prononcer ces mots incompréhensibles sur ce ton glacial et pourtant étrangement suffisant.

Son aveu choquant plane comme un nuage dans l’air. Il s’attarde et refuse de se dissiper.

Je suis la première à retrouver ma voix, bien qu’elle soit éraillée et instable.

– Maman…

Je secoue la tête plusieurs fois, incapable de formuler d’autres mots.

– Quoi ?

Elle Kennedy's Books