The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(136)



– Absolument.

En se tenant bien serrées par le bras, grand-mère et moi, nous partons.





Chapitre 32

Cassie





Moi : ?a va ?

Moi : Dure, la soirée.

Moi : Je ne sais même pas quoi dire.

J’arrête d’envoyer des textos après ces trois-là, car même si je suis contrariée, je refuse de devenir une personne qui envoie des textos d’une seule ligne.

Mon c?ur s’emballe quand je vois Tate en train de taper. Je mourais d’envie de lui parler depuis que je suis rentrée, mais il avait ses propres problèmes à régler. Ses propres confrontations parentales. J’aurais donné n’importe quoi pour être une petite souris quand Tate a parlé à ses parents, surtout à son père. J’ai besoin de conna?tre la version de Gavin de cette histoire sordide, parce que je ne crois pas un mot de ce que dit ma mère.

En attendant que le message de Tate apparaisse, je fixe le plafond, j’aimerais tellement qu’il soit là, avec moi. Il est onze heures, et je ne pense pas pouvoir dormir. Mon cerveau n’arrête pas de ressasser tous les mots qui ont été prononcés ce soir. Chaque horrible, horrible mot. J’aurais bien besoin d’une distraction. Mais Tate est chez ses parents, et je suppose qu’il va y passer la nuit.

Tate : Oui, c’était dur. Comment ?a va ?

Il a tapé pendant si longtemps, je m’attendais à mieux. Mais peu, c’est mieux que rien.

Moi : Je ne sais même pas. Ta mère va bien ?

Tate : Pas vraiment. Elle n’a pas dit grand-chose depuis qu’on est rentrés à la maison. Elle est juste silencieuse. On va promener les chiens.

Moi : Si tard ?

Tate : Elle n’a pas sommeil.

Petit temps mort, puis un autre message appara?t :

Tate : Papa est parti squatter le canapé d’un ami.

Putain… ce n’est plus une boule que j’ai dans la gorge, c’est un chewing-gum, tellement je me sens coupable. Je sais que ce n’est pas moi qui ai mal agi, mais je me sens responsable, comme complice des actes de ma mère.

Gavin ne s’est pas bien comporté…

C’est vrai, je dois le reconna?tre aussi, ma mère n’est pas seule responsable ; le père de Tate l’est tout autant. Et je doute de savoir un jour qui a commencé dans cette histoire, les gens infidèles ont tendance à déformer la vérité pour se présenter sous leur meilleur jour. Je vois mal Gavin en voyou séduisant qui a charmé ma mère pour la mettre dans son lit. Mais je ne la vois pas non plus le séduire. Maman est peut-être charmeuse, mais elle n’a jamais été une dragueuse et encore moins une bimbo. Je suppose que, comme dans la plupart de ces situations, la vérité se trouve quelque part au milieu.

Quoi qu’il en soit, cette nuit a laissé des traces à l’échelle d’un ouragan dans nos deux familles. Grand-mère et moi sommes restées assises ensemble dans la cuisine pendant plus d’une heure après notre retour à la maison. Elle a été franche avec moi, admettant qu’elle avait toujours été dé?ue par sa fille cadette. Maman n’a pas spécialement vécu d’événements traumatisants dans son enfance qui auraient pu la rendre comme elle est.

Elle était simplement une petite fille g?tée, elle était le bébé, la petite dernière. Grand-mère n’a pas explicitement bl?mé grand-père Wally – jamais je ne l’ai entendue dire un mot méchant sur lui –, mais après notre conversation de ce soir, j’ai l’impression que c’est lui qui a le plus g?té sa fille.

Mais g?ter son enfant n’explique pas pourquoi il doit devenir aussi insensible et méprisant que ma mère. En tout cas, ce n’est pas suffisant comme explication. Je suppose qu’il y a des gens qui naissent connards et qui le restent toute leur vie.

Grand-mère a dit qu’on en reparlerait demain, mais sincèrement, que dire de plus ? Je ne veux plus rien avoir à faire avec ma mère. Pour l’instant, et peut-être même pour longtemps. La fa?on dont elle souriait ce soir derrière son champagne, pendant qu’elle détruisait le mariage d’une autre femme, était tout simplement ignoble. C’est l’une des choses les plus cruelles dont j’aie été témoin.

Tate : J’aimerais être au lit avec toi en ce moment.

Moi : Moi aussi. On se voit demain ?

Tate : Oui. Gil et Shirley reviennent dimanche. Je dois retourner chez eux pour faire le grand ménage.

Je n’arrive pas à croire que l’été est déjà fini. Je pars pour Boston lundi. Et ma relation avec Tate est toujours en suspens, non résolue. Sauf que, maintenant, je me rends compte qu’il n’y aura peut-être jamais de solution. Qu’on continue à se voir ou pas, nos familles sont désormais intrinsèquement liées. Pour toujours.

Mais nous ne sommes pas nos parents, il faut se le rappeler. Je ne jugerai jamais Tate pour ce qu’a fait son père, et je sais qu’il ne me jugera pas pour ce que ma mère a dit ce soir. J’espère que cela ne va rien changer entre nous. Si c’est le cas, je ne suis pas s?re que mon c?ur y survivra.

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