The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(78)



– Je pense juste que c’est quelque chose que tu devrais laisser à des filles comme Joy ou Peyton. Des filles avec des abdos, tu vois. (Sa mère éclate d’un rire léger, comme si elles plaisantaient toutes les deux.) Il faut avoir un ventre très plat et tonique pour porter ce genre de haut.

Tu m’emmerdes ! Voilà ce que Cassie devrait lui répondre. Je comprends, respecter ses a?nés, obéir à ses parents et tout ?a. D’accord, mais là…

– Euh… les abdos, c’est surfait.

Je ne sais pas du tout comment Cassie fait pour garder son calme. Sa voix reste posée, imperturbable, pourtant je soup?onne qu’à l’intérieur, elle doit bouillir.

– Ma chérie. Tu sais combien je veux que tu sois toujours à ton avantage. Il ne s’agit pas seulement du ventre, il y a ta poitrine aussi. Tu as vu sa taille ? Sincèrement, choisis ta garde-robe avec plus de soin. Je comprends qu’à ton ?ge, tu veuilles être sexy, mais avec ta morphologie, la plupart des tenues sexy ont tendance à avoir l’effet inverse. Il y a avoir l’air sexy, mais il y a aussi avoir l’air bimbo. (Cassie ne bronche pas.) Les gros seins sont à la fois une malédiction et une bénédiction. Crois-moi, j’en sais quelque chose. (Sa mère rit à nouveau, comme si elle ne venait pas d’intimider sa fille au point de la faire taire.) Je pense qu’en ce moment, tu ne vois que l’aspect malédiction.

Finalement, Cassie laisse échapper un rire gêné.

– Que veux-tu que j’y fasse, je ne peux pas me débarrasser de ces choses, alors…

– Je l’ai bien fait, moi. Il n’y a pas de raison que tu ne le fasses pas. Nous pouvons parler au Docteur Bowers d’une réduction par exemple.

– Je ne veux pas de réduction. Je te l’ai déjà dit.

– Tu m’as dit que tu avais peur de l’anesthésie, mais…

– Ce n’est pas seulement ?a. Je ne veux pas de réduction.

– Cass…

– Je ne ferai pas de réduction, répète Cassie.

Pour la première fois depuis qu’elle est arrivée, son ton reste ferme et définitif.

Silence.

Puis sa mère, faisant comme si rien ne s’était passé, reprend la parole d’une voix légère et insouciante :

– Tu as l’air fatiguée. On ne devrait sans doute pas parler de tout ?a alors que tu es manifestement épuisée. Discutons-en une autre fois. Pourquoi tu n’irais pas te coucher ?

– Tu as raison, je n’en peux plus. Le lit est une excellente idée.

– Bonne nuit, ma chérie. Je t’aime.

– Je t’aime aussi, maman.

Après cette conversation, difficile de croire que l’amour circule entre les deux. Particulièrement venant de sa mère. Quel genre de parent parle comme ?a à son enfant ? Hypercritique, dit Cassie ? Moi, je parlerais plut?t de cruauté.

Je suis surpris par l’énorme colère qui m’envahit. Je reste sur la terrasse et sors une autre cigarette. Mes doigts tremblent quand j’allume le briquet. Je me penche sur la flamme et je tire sur la clope de toutes mes forces. La sensation de colère et de révolte qui m’habite ne fait qu’augmenter, formant un n?ud de tension entre mes omoplates.

Une lumière s’allume ; une lueur jaune, au deuxième étage de la maison des Tanner. Je penche la tête. D’ici, je n’ai pas de vue directe sur la fenêtre de Cassie, mais je devine vaguement un mouvement, puis un aper?u fugace de son visage. Elle se frotte les yeux avec ses deux poings.

Putain… mais elle pleure !

?a me fout le bourdon, j’en ai une boule dans le ventre. Je tire une nouvelle taffe pour essayer de me détendre.

Non.

Putain.

J’écrase ma cigarette et me précipite vers la porte pour rentrer.





Chapitre 18

Cassie





Lorsque la fenêtre tremble la première fois, je suppose que c’est le vent. Pourtant, j’étais dehors tout à l’heure et il n’y avait pas de vent du tout, mais c’est l’hypothèse la plus logique quand on entend sa fenêtre trembler dans son cadre, non ? ?a recommence encore. Et encore. Puis ce n’est pas un cliquetis que j’entends, mais des coups. Mon Dieu, je n’ai pas l’énergie pour m’occuper de ?a, ni de rien d’autre, d’ailleurs.

En reniflant, j’essuie mes yeux mouillés et me dirige malgré tout vers la fenêtre. Je sais que je suis trop vieille pour pleurer aux insultes à peine voilées de ma mère, et pourtant j’en suis là. Elle m’a prise au dépourvu ce soir.

Je sursaute quand une main appara?t sur la vitre. Le c?ur battant, je soulève rapidement la fenêtre, c’est Tate.

– Mais qu’est-ce que tu fais là ? je chuchote en criant à moitié.

Il est accroché au treillis comme un singe. Et, je ne sais pas si je l’imagine, mais la structure en bois croisé commence à plier sous son poids. Il est plus qu’en situation instable.

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