The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(149)



– Je sais… et je comprends. Honnêtement, je comprends.

– J’avais tort.

– Pardon ?

– J’avais tort, répète-t-elle en agitant la tête. Gavin m’a trompée, mais je l’ai récupéré. C’est tout ce qui compte.

– Mais ma mère…

– Je me fiche de ta mère. Ce n’est pas ta mère qui est importante dans cette histoire, c’est mon mari et mon manque de confiance en moi qu’il percevait comme une faiblesse. Il a travaillé dur sur lui-même au fil des ans. Je suis fière de lui. Et j’ai honte d’avoir fait passer mes propres besoins avant ceux de mon enfant.

– Gemma, voyons, vous êtes trop dure avec vous-même.

– Non. Tate doit passer en premier. Toujours. Pour toujours.

Cette fois, c’est une boule pleine d’émotion que je dois ravaler dans ma gorge devant la preuve que les mamans formidables existent. Nia, et l’amour fort qu’elle a pour ses filles ; Gemma, et l’amour fort qu’elle a pour son fils. Un amour que je ne connais pas, mais ?a me rend heureuse de savoir que d’autres en profitent.

– Il t’aime. Tu es la première fille pour laquelle il éprouve un tel sentiment. Je l’ai observé au fil des ans. (Elle soupire.) Je connais mon gar?on. Il a toujours été un chaud lapin… c’est ce qu’on dit aujourd’hui, non ? Un chaud lapin ?

Hum… Pas tout à fait. Je crois que le terme exact serait plut?t ? queutard ?, mais je garde ?a pour moi. D’ailleurs, Tate n’est pas comme ?a. C’est le gar?on le plus formidable que je connaisse. Très sage pour son ?ge et plus sensible qu’il le laisse para?tre.

Et, bien s?r… il est génial au lit.

– Cet été, il a fait ta rencontre et est tombé amoureux… et sa propre mère lui a enlevé ?a ? J’ai honte.

– Gemma, arrêtez.

– Alors, s’il te pla?t, pourras-tu un jour me pardonner ?

– Il n’y a rien à pardonner.

Je m’approche et lui prends la main.

– Il me manque, j’avoue.

Elle sourit.

– Je sais. ? moi aussi, il me manque. J’ai préparé un colis pour lui hier soir. Je dois l’envoyer à Auckland avant qu’il ne prenne la mer pour son aventure australienne. Tu sais combien ?a co?te d’envoyer quelque chose en Nouvelle-Zélande ? Gavin a failli s’étouffer quand je lui ai dit le prix.

J’éclate de rire.

– C’est vrai, c’est littéralement le bout du monde. C’est forcément cher.

Je me mordille les lèvres… quelque chose me turlupine. ?a commence par une petite graine… peu à peu, elle se transforme en une idée à part entière qui me fait serrer la main de Gemma.

– Mais si vous avez besoin de quelqu’un pour livrer…





1.?Chanson de Lady Gaga tirée de son premier album (2008).



2.?Jack Daniels, marque de bourbon américain.





Chapitre 36

Tate



Décembre





Je sors de la petite épicerie située à cinq kilomètres du port de plaisance, en marmonnant une série de jurons. Le gamin qui a chargé ces sacs a trop rempli celui-ci. Et c’est un sac en papier, une putain de créature délicate. Alors que je sens que le fond est sur le point de céder, j’exécute une man?uvre rapide, réajustant ma prise en même temps que j’essaie de mettre le sac qui est en train de céder par-dessus le sac de viande. Je le jure, si ce truc éclate et que tous mes fruits cueillis à la main foutent le camp, et que mes pommes roulent par terre, et que je dois leur courir après comme un con…

– Tate.

Je m’arrête net en fron?ant les sourcils.

Bizarre… Je jurerais avoir entendu la voix de Cassie prononcer mon nom. N’importe quoi, je deviens fou. Je continue à marcher.

– Tate ! Je sais que tu m’as entendue ! Tu me fuis ?

Maintenant, c’est la voix indignée de Cassie que j’entends.

Je rêve, ce n’est pas possible !

Je me retourne d’un seul coup. Malheureusement, j’oublie la délicate pyramide de sacs en papier entassée dans mes bras. Je réussis à m’accrocher pour éviter le pire, mais le sac de fruits est en grand danger… C’est alors que Cassie se précipite pour me l’arracher des mains.

– ?a va ? me taquine-t-elle.

Tout ce que je peux faire, c’est rester debout, bouche bée.

– Tate ?

Je retrouve enfin ma voix.

– Mais… qu’est-ce que tu fais ici ?

– Oh, j’ai demandé au gars de la marina où tu étais, il m’a dit que tu étais venu ici faire des courses, alors mon chauffeur de taxi m’a amenée…

– Non… je veux dire ici… En Nouvelle-Zélande. Tu réalises bien que tu es en Nouvelle-Zélande, n’est-ce pas ?

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