The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(144)



– Bien s?r, fiston. Pourquoi ne pas retourner à la maison avant que ta mère n’envoie Fudge et Polly en mission de sauvetage ? Je n’aime pas qu’elle s’inquiète.

Et c’est vrai qu’elle devait être très inquiète car son corps tout entier a l’air soulagé dès qu’on entre dans la maison cinq minutes plus tard. Elle veillait à la porte d’entrée, les chiens assis à ses pieds, on aurait dit un étrange tableau peint à l’huile. Je lui adresse un beau sourire pour la rassurer. Fudge fait un prout de chien, ce qui nous fait rire tous les trois.

– Tout va bien, mes gar?ons ? demande maman en nous dévisageant.

Je hausse les épaules.

– ?a va le faire.

Un léger sourire effleure ses lèvres.

– J’espère que ?a ne te dérange pas si je saute le petit déjeuner, je vais monter me changer. Je dois retourner chez les Jackson, il faut que je commence le grand ménage.

– Pas de problème, mon chéri.

Une fois dans ma chambre, j’enlève mon pantalon de pyjama et j’attrape un vieux jean dans ma commode. Je l’enfile rapidement avant de prendre mes clés et mon portable sur la table de nuit.

J’entends un petit coup sur ma porte entrouverte, je lève les yeux… C’est maman qui ose à peine frapper.

– Tu as une seconde pour moi avant de partir ?

– Toujours. Qu’est-ce que tu veux ?

Elle entre et s’assoit sur le bord de mon lit. Au bout d’un moment, je m’assois à c?té d’elle. Et ensuite, elle commence à parler…





Chapitre 34

Cassie





– Salut !

Je lève la tête, c’est Tate qui arrive.

– Salut !

Il est neuf heures du matin, il est de retour de chez ses parents. J’étais dans ma chambre quand j’ai entendu sa Jeep se garer… Un instant plus tard, son texto s’est affiché, me demandant de le retrouver sur la jetée des Jackson.

Il a l’air fatigué quand il s’assoit à c?té de moi en laissant pendre ses longues jambes au-dessus de l’eau.

– Tu as pu dormir cette nuit ? je lui demande.

– D’après toi ? me répond-il avec ironie. Et toi ?

– D’après toi ? (Je l’imite et laisse échapper un soupir.) Ma mère est partie.

Il est surpris.

– Partie comment ?

– Partie, partie pour de bon. Elle a pris un vol pour Boston hier soir. Grand-mère lui avait demandé de ne pas revenir à la maison et de rester à l’h?tel hier soir. Je suppose qu’elle ne l’a pas fait, question d’orgueil. Elle a envoyé un message à grand-mère ce matin en demandant que ses bagages soient expédiés à Boston directement.

– Vous vous êtes parlé ?

– Oh oui.

Le souvenir de la confrontation à l’extérieur du Beacon va rester en moi pendant très longtemps. Les événements de cette seule nuit nécessiteront dix ans de thérapie.

– Elle avait ses excuses. Elle a prétendu qu’elle n’avait pas l’intention de leur tendre un piège à la fête.

Tate grogne.

– Conneries.

– C’est ce que j’ai dit. Mais ?a n’a pas d’importance. Ce qui est fait est fait.

Il me regarde longuement.

– Alors, vous en êtes où, toi et elle ?

Mon c?ur se serre, j’en ai mal au ventre.

– C’est fini, je réponds sans hésiter. La relation est irrévocablement rompue.

– Cass…

– C’est fait. Et maintenant, je me sens… libre ! Je ne me sens plus piégée. Je me suis toujours dit que c’était mon devoir de garder cette relation avec elle, que je devais accepter ses abus parce que… c’est ma mère, tout simplement. C’est ce qu’on dit toujours, n’est-ce pas ? C’est ta mère. Les gens ne peuvent pas imaginer qu’un parent soit exclu de la vie de son enfant.

Je me rapproche de lui, posant ma tête sur son épaule. Au bout d’un moment, il passe un bras autour de moi, le bout de ses doigts caresse mon épaule nue. Une partie de moi craignait qu’il arrive ce matin et m’annonce qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi après l’attitude ignoble de ma mère. Mais il est là, il m’entoure de son bras, et je me sens soulagée.

– Je n’ai pas besoin de cette relation, Tate. Peut-être un jour, si elle fait cette introspection dont tu parlais. Mais ce n’est pas près d’arriver. Et en attendant, j’ai besoin de vivre ma propre vie. Sans elle.

– Et tu es d’accord avec ?a ?

– Je suis d’accord. Bien s?r, ?a fait mal, mais l’avoir dans ma vie me fait encore plus mal.

– Je suppose que c’est la lueur d’espoir ?

Il passe à nouveau sa main sur mon épaule, un geste plein de réconfort.

– Oh. Non… La lueur d’espoir serait si je n’avais pas fait une crise de nerfs après avoir confronté ma mère, si je n’étais pas allée chez mon père… où j’ai fait une autre crise de nerfs. J’ai été très occupée depuis hier soir, tu sais. (Je ne peux m’empêcher de rire.) Mais assez parlé de moi. Comment ?a s’est passé avec TES parents ?

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