The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(3)



Il s’approche lentement et, dès que j’arrive à mieux distinguer son visage, mon rythme cardiaque s’accélère. Putain de merde, il est magnifique ! Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de cette fille pour laisser partir un mec pareil ?

Je balaie du regard ses traits d’une beauté classique. J’aimerais bien voir la couleur de ses yeux, mais c’est impossible, il fait trop sombre. J’avais raison, ses cheveux sont bien blonds, j’en déduis qu’il doit avoir les yeux clairs. Bleus. Peut-être verts. Avec son short et son tee-shirt un peu froissé, il a l’air du parfait gar?on de plage.

– Et pourquoi tu aurais fait ?a ?

– Juste pour te mettre mal à l’aise, juste pour te punir d’écouter aux portes.

– ?coute involontaire.

– C’est toujours ce qu’on dit.

Il me lance un sourire plein de malice. Lui aussi se donne une contenance. Il penche la tête d’un air pensif.

– Tu sais quoi ? Je te pardonne… je ne peux jamais en vouloir à une jolie fille.

Mes joues s’empourprent de plus belle.

Oh mon Dieu.

Il pense que je suis jolie.

C’est vrai que, ce soir, j’ai choisi une tenue qui me met plut?t en valeur. Un short court, qui fait para?tre mes jambes plus longues qu’elles le sont en réalité et un petit débardeur moulant noir. Noir, parce que c’est la seule couleur qui rend mes seins plus petits. Dans des couleurs claires, on a l’impression qu’ils rebondissent comme deux gros ballons de plage, même si je porte un bon soutien-gorge renforcé.

Je me rends compte que son regard n’est pas passé une seule fois sur ma poitrine. Ou s’il l’a fait, c’est avec discrétion, parce que je n’ai rien remarqué. Ses yeux restent fixés sur mon visage, ce qui me trouble. ? Boston, ce n’est pas les types séduisants qui manquent sur le campus de mon université mais, je ne sais pas pourquoi, il y a un truc qui me fait perdre mes moyens chez celui qui se trouve devant moi.

Avant que je puisse trouver une réponse pertinente à sa remarque sur la ? jolie fille ?, ou même une réponse tout court, mon portable sonne à nouveau. Un coup d’?il sur l’écran : c’est un nouveau texto de Peyton. Suivi d’un autre.

– Quelqu’un est très demandé, se moque-t-il.

– Euh… oui. Enfin… non. C’est juste ma copine, je réponds en serrant les dents. Elle fait partie de ces gens qui envoient dix messages d’une ligne au lieu d’un seul message avec tout ce qu’elle a à dire, ce qui fait que le portable n’arrête pas de sonner encore et encore, jusqu’à ce qu’on ait envie de les envoyer balader. Je déteste ?a, pas toi ?

– Si, me répond-il du tac au tac, l’air très sincère. Putain… je déteste ?a.

– C’est vrai ?

Un dernier ? Ding ! ? retentit, ce qui nous fait maintenant un total de six messages de Peyton. Quand je les lis, une fois de plus, je suis bien contente d’être dans l’obscurité, parce que j’ai l’impression que mon visage est de plus en plus rouge.

Peyton : Comment se passe la fête ?

Peyton : T’as trouvé des mecs sexy ?

Peyton : Et avec qui ? on ? va flirter ?

Peyton : Essaie de prendre des photos des candidats !

Peyton : J’ai trop envie de choisir avec toi.

Peyton : J’aimerais trop être là !

J’aimerais bien dire que Peyton plaisante. Hélas, ce n’est pas le cas. Je dois avouer que la principale raison pour laquelle je suis venue à cette fête ce soir, c’est de trouver un petit copain pas trop mal pour vivre ? mon ? aventure de vacances.

?a fait longtemps que je n’ai pas passé un été entier à Avalon Bay, mais je me souviens encore d’avoir vu plusieurs de mes copines foncer, tête baissée, dans des histoires d’amour estivales. Amours passionnées, étourdissantes, exaltantes, où on ne peut s’empêcher de tout le temps se toucher, où tout semble si urgent, si intense, parce que ces amours-là n’ont qu’un temps. Chaque instant est précieux. En septembre, on le sait, c’est salut. J’étais tellement jalouse de ces filles, j’aspirais tellement, moi aussi, à ces amours d’été, mais il m’était bien difficile de me concentrer sur les gar?ons et la romance quand ma famille était constamment en plein bouleversement.

Quand j’avais onze ans, après le divorce de mes parents, ma mère et moi avons continué à venir ici pour passer l’été ; du moins, au début. La famille de ma mère, les Tanner, a une longue histoire avec Avalon Bay. Mes grands-parents possèdent une maison sur la plage, dans la partie la mieux fréquentée de la ville, et ils attendaient chaque année notre visite. ? l’époque, papa et maman faisaient encore semblant de bien s’entendre pour moi. Mais quand papa s’est remarié, ?a a été une autre histoire. Maman, comme papa, n’ont plus caché ni leur colère ni leur mépris. Ce qui faisait des retours à Avalon des moments de tensions psychologiques plut?t pénibles.

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