The Summer Girl (Avalon Bay, #3)(32)



Sur la terrasse, Mackenzie me regarde, l’air perplexe. Elle ne dit rien et me fait signe de la suivre.

– C’est quoi ce bordel ?

– Quoi ?

Elle me jette un coup d’?il avant d’avancer à nouveau, traversant le salon en direction de la porte d’entrée.

– Comment ?a, quoi ? Ce n’était vraiment pas le moment, je rouspète.

– Oui, j’ai remarqué.

Aucune excuse dans sa voix, ce qui confirme mes soup?ons. Elle a fait exprès d’arrêter ce baiser. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée.

Mac et moi ne sommes jamais sortis ensemble, mais je croyais que nous étions amis. J’ai toujours pensé qu’elle était cool, surtout pour une fille riche. Ici, on les appelle les clones. Si les femmes que je rencontre au country club sortent littéralement d’un tapis roulant à clones, avec leurs personnalités coincées et leurs professeurs de yoga à demeure, il ne m’a pas fallu longtemps pour réaliser que Mackenzie Cabot était unique en son genre. Je commence à me demander si nous, les gens d’ici, n’avons pas tendance à juger trop vite ces clones, parce que Cassie non plus n’a pas l’air de rentrer dans ce moule. Même si sa famille est très riche, elle est l’une des personnes qui a le plus les pieds sur terre que j’aie jamais rencontrées.

Ce n’est que lorsque nous entrons dans le garage des jumeaux que Mac me parle.

– Maintenant, tu vas m’expliquer pourquoi tu ne peux pas t’empêcher de draguer tout ce qui bouge, me demande-t-elle en soupirant.

Je cligne des yeux, sidéré.

– C’est faux ! je proteste.

– Tu parles, chaque fois qu’une nouvelle fille arrive, il ne te faut pas plus de cinq secondes pour lui enfoncer ta langue au fond de la gorge.

La surprise fait place à l’indignation. Je ne sais pas d’où ?a vient, mais je n’aime pas ?a.

– Tu n’essaies pas de te venger d’Alana par hasard ?

– Pas du tout ! je réponds en criant, ce qui la fait sursauter. (Je lève les yeux au ciel devant sa réaction.) Allons, Mac, nous savons parfaitement tous les deux qu’Alana et moi, on ne faisait que tuer le temps et on a fini par s’ennuyer. (Je hausse les épaules.) J’aime bien Cassie, c’est vrai, alors je l’ai embrassée… quelle importance ?

– J’aime bien Cassie aussi. Et pour moi, c’est important.

– Qu’est-ce que tu veux dire ?

– Je veux dire qu’elle est vraiment gentille. Je ne veux pas qu’elle souffre inutilement.

Je ravale mon énervement. Pourquoi les femmes doivent-elles toujours passer directement au pire scénario ? Et pourquoi supposent-elles toujours qu’un simple baiser doit mener directement à l’autel ? Cool, les filles, parfois on s’embrasse parce que ?a fait du bien.

– Je n’ai aucune intention de lui faire du mal. Je l’aime bien, cette fille. Et tout ce qu’on a fait jusqu’à présent, c’est s’embrasser.

– Alors peut-être que tu devrais en rester là. Sois juste pote avec elle.

Elle commence à me taper sur les nerfs.

– Tu t’occupes de ma bite maintenant, Mac ?

– Non, mais… (Elle marque une pause, puis me fait une confidence.) Ce matin, quand sa grand-mère et moi sommes restées seules au Beacon, Lydia m’a demandé de veiller sur elle. Je n’en sais pas plus… du coup, je m’inquiète un peu pour elle. Tu es le roi des rencontres. Ce qui est très bien, ajoute-t-elle précipitamment. Pas de jugement. C’est sans doute pour cette raison que ton arrangement avec Alana a si bien fonctionné. Aucun de vous n’a jamais été intéressé par une vraie relation amoureuse. Mais Cassie est à cent pour cent le type même de la vraie petite amie. Tu comprends ?a, n’est-ce pas ? Elle semble beaucoup plus sérieuse que les filles que tu fréquentes d’habitude.

Je sens un profond sillon se dessiner sur mon front. Mac n’a pas tout à fait tort. Cassie est différente. Plus sensible, comme le dit Mac. Et pas aussi s?re d’elle ni aussi expérimentée que les filles avec lesquelles j’ai pu sortir jusqu’ici.

– Je me suis juste dit que je devais t’en parler avant que les choses ne deviennent… irréversibles.

Ma respiration devient lourde. Plus je réfléchis avec le haut de mon corps, ma tête, plus je me rends compte que le blocage de ma queue suggéré par Mac est peut-être la meilleure solution.

– Sauf si tu es à la recherche d’une vraie copine, ce qui m’étonnerait. Tu viens de passer des mois à fréquenter Alana qui, nous le savons tous les deux, est le choix le plus s?r pour quelqu’un qui ne cherche pas activement à se caser. Elle est la première à dire qu’elle n’est pas intéressée par une vraie relation. Comme elle le dit souvent, elle est indisponible sur le plan émotionnel.

Je me tais. En toute honnêteté, je n’ai jamais vraiment réfléchi à la raison pour laquelle je passais autant de temps avec Alana, mais mon instinct me dit que Mac n’est pas complètement à c?té de la plaque. Depuis que je la connais, Alana est souvent distante, parfois intouchable. Cette fille cache ses émotions derrière un mur d’acier et je ne me suis jamais fait d’illusions sur la possibilité de le briser.

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